Journal de Zette, calendrier de l’après

Cher toi,

Maintenant que j’ai épluché le calendrier à chocolat avant la crèche et les enfants dans la paille, je vais tâcher de poser des vœux dans le panier de l’âne et du bœuf bourrichon.
Tu parles d’une affaire, formuler des espérances quand le cap est franchi sans retour !
Faudra que je pousse la mère Marie et le père Tari, d’une.
De deux, patienter jusqu’à l’arrivée des rois marges qui sont même pas fichus de se diriger dans la ville toute postillonnée de sapins artificiels et de boules atomisées ; moche qu’il est le décor, même la famille n’aurait pas mieux raté ces fêtes miteuses en peau d’acrylique.
Sur la place dallée de gris tombal, des bouts de pétards, des crottes de chiens emmaillotés par les rombières en fourrure, une allée de sapins en toc qu’on dirait la traverse d’un cimetière bon marché.
Maman dit que c’est joli, forcément. Dés que ça brille elle se prend pour une étoile de « tout à deux euros » ; je passe sur le réveillon de Nono, heureusement qu’à partir d’une certaine heure on peut sucer le fond des verres à vin…
J’avais commandé dans le catalogue de « Carouf » promo de fin d’année, une poussette en plastique rose, résultat j’ai reçu un « bon pour une surprise » de dix euros. On se fiche de qui ? Cousin Léon, encore lui, a bien rigolé :
- Ben la gamine, elle va se faire un présent d’enfer !
- Léon, fiche lui la paix, tu sais bien qu’elle prend la mouche pour un rien
- La mouche pour un moustique, ah, ah, ah !
Qu’il est con ce Léon ! Je lui enverrais bien un coup de pied dans les mollets, ou ailleurs…
Cette année, le « vieux » n’est pas venu. La « pré morgue » a téléphoné à maman pour lui dire qu’il n’était plus en état de consommer du blanc de dinde ; il vadrouille des nerfs.
Paraît que c’est le début de la fin : tu chipotes l’équilibre et tu gargouilles dans les remugles de tête en vrac.
Les souvenirs omnibus, qu’ils disent. Quand ils s’arrêtent, le « vieux » ne voit plus rien monter dans le tortillard. Maman dit à voix basse qu’il ne passera pas la prochaine barrière.
Tu parles d’une affaire, sauter la barrière à son âge !
Quand je serai grande je veux mourir jeune.
Quand je serai morte je ne veux pas revenir, même sous forme de caillasse.
Je souhaite que Léon glisse sur une merde de « uahua » et se pète au moins le gros orteil.
Et pis que l’école ferme pour cause de neige éternelle
Surtout bien longue l’éternité hein, père des vœux pieux ?
Sinon, à quoi ça sert qu’on t’invente et qu’on te demande d’être réaliste ?

Quel plaisir de trouver une page du Journal de Zette en ce début d'an neuf.
Elle est d'attaque la gamine. Et J'ADORE CA !

Nilo, page à page.

Elle commence bien l'année notre Zette , dis donc !

oui en pleine forme et tout le monde en prend pour son grade, mais aprés tout, la vie n'est pas tendre avec elle..

J'aime et en redemande encore!

J'ai bien aimé et apprécié le tout comme à chaque fois, et beaucoup ça "une allée de sapins en toc qu’on dirait la traverse d’un cimetière bon marché."
Chez nous, sur la place, devant le sous-terrain qui mène à la plage et dressé sur le bac à sable des joueurs de boules, un "sapin" en fil de fer barbelé éclairé qui a oublié de scintiller parce qu'ils ne l'ont pas fait clignoter.

Dam, même pas !

Si ça c'est pas insolent et impertinent, cet épluchage du calendrier de l'avent-après j'veux bien laisser mes burnes à la maison la prochaine fois que j'irai faire un tour de France des Cathédrales avec Papy, c'est à dire pas plus tard que dans deux s'maines.

Voilà, c'était pour illustrer ma nouvelle idée à la con.

Dédé.