Rêves/Yume

Rêves est un film japonais réalisé en 1989 par Akira Kurosawa.
Ce réalisateur avait déjà par le passé excellé dans l'art de filmer les rêves et les cauchemars. Dans ce film-là, il s'agit en fait de huit rêves, ceux du réalisateur, qui s'apparentent à huit court-métrages. "C'est en cela que ce film se distingue du cinéma traditionnel habituellement constitué d'une structure linéaire."
Chaque court-métrage représente donc un rêve "vécu" par Kurosawa, un rêve fait pendant l'enfance ou à l'âge adulte. Ainsi, Kurosawa nous invite dans son intimité la plus profonde, ou une partie de son intimité, nous présentant de manière élégante et, malgré tout, pudique ses peurs (la peur de la guerre, de l'arme atomique, de l'industrie du nucléaire, de la pollution) et ses passions (la peinture de Van Gogh, interprété dans le rêve concerné par Martin Scorsese, la nature, les fées et autres créatures fantastiques).

On peut dire que Kurosawa nous présente ici un bilan de sa vie en huit étapes:

1- Soleil sous la pluie
2- Le Verger aux pêchers
3- La Tempête de neige
4- Le Tunnel
5- Les Corbeaux
6- Le Mont Fuji en rouge
7- Les Démons gémissants
8- Le Village des moulins à eau




La première fois que j'ai vu ce film, à la télévision sur Arte, j'ai été saisi immédiatement non seulement par la beauté des images, mais également par la sensibilité du cinéaste qui réussit l'exploit de mettre en images ses propres rêves, y compris ceux les plus éloignés, ceux de Kurosawa enfant. Il réalise ce à quoi beaucoup rêvent: voir leurs propres rêves défiler sous leurs yeux.

J'ai été saisi par ces images de "l'enfant croisant des renards en procession de mariage", de ces "poupées vivantes symbolisant les âmes des pêchers coupés par sa famille", de cette tempête de neige contre laquelle le personnage doit lutter; par cette explosion du Mont-Fuji et des centrales nucléaires environnantes, par ces démons victimes de famine suite à la destruction de l'écosystème de leur environnement.
Et surtout, saisi par les "Corbeaux", ce rêve rendant hommage au peintre Van-Gogh, et dans lequel le personnage pénètre la toile et y voyage, nous invitant à découvrir ce qui se trouve au-delà et au plus profond de la surface de la toile, des paysages sublimes, magnifiés par l'utilisation d'effets spéciaux qui nous offrent la possibilité de voir l'oeuvre de Van-Gogh d'un regard nouveau.

Mais laissons parler l'auteur de ce chef d'oeuvre, film "anti-commercial" produit par Steven Spielberg et George Lucas:

"Ce sont huit histoires qui racontent des rêves. Les émotions assoupies dans nos coeurs, les espoirs secrets que nous tenons bien cachés en nous, les sombres désirs et les craintes que nous recelons dans un recoin de notre âme, se manifestent avec honnêteté dans nos rêves. Les rêves traduisent ces sentiments, et les expriment, de façon fantastique, dans une forme très libre. Dans ce film, je veux essayer de relever le défi de ces rêves. Certains proviennent de l'enfance, mais il ne s'agit pas d'un film autobiographique, plutôt de quelque chose d'instinctif."
(Akira Kurosawa)




http://tof-enfantdenovembre.over-blog.com/article-21265741.html

Ouah, des fleurs géantes... j'ai toujours eu du mal avec la culture nippone.

Pareil.
Et même si ce n'est pas politiquement correct je dois avouer qu'elle m'ennuie profondément, dans tous les aspects qui s'offrent à mes sens, du théâtre au cinéma en passant par la cuisine, la musique et les mangas.
Bref, ce n'est pas mon truc.

Nilo, vraiment pas.

Personnellement, il s'agit du seul film japonais que j'ai réellement vu. Et c'est sans doute l'un de mes préférés.

enfantdenovembre a écrit:Personnellement, il s'agit du seul film japonais que j'ai réellement vu. Et c'est sans doute l'un de mes préférés.

Quelle tristesse !

Ah moi j'aimerai bien m'arrêter à l'ombre d'un pissenlit géant,surtout celui étoilé, sur lequel on peut souffler...
Ceci dit un extrait en v.o c'est mieux, moi j'ai du mal quand c'est en français ,c'est tout de suite moins crédible.Mais peut être n'as tu pas trouvé.
Je sais pas si j'ai franchement envie de le voir, la lenteur parfois exaspérante de ces films me décourage à l'avance. Mais souvent, la photo, elle, m'inspire.
Le dernier que j'ai vu (avec beaucoup de retard) c'est Dolls, les images sont belles, l'histoire et les émotions très inégales.



(et j'oubliais musique magnifique
)

C'est vrai qu'il y a des lenteurs dans ce film, mais avec quelques ronds de fumée, ça passe... Puis j'aime parfois ce rythme-là, prendre le temps d'apprécier l'image, la photo, les visages... Merci pour ces Dolls, ça me rappelle une écriture multiplumes autrefois sur le Plum' autour des doll/idol... L'extrait que tu proposes me plaît bien.

Je ne connais pas mais m'y attarderai bien volontiers

Merci enfantdenovembre pour ce partage cinématographique ! On nage ici en pleine poésie avec en prime une réflexion plus ou moins métaphysique sur le devenir de l'homme, de tous les êtres vivants et de la planète....
La culture japonaise est terriblement poétique. Il suffit de se pencher un tant soi peu sur sa poésie (les fameux haïkus), sur sa peinture (les fabuleuses estampes de Hokusai notamment La grande Vague de Kanagawa ou Harunobu et son Couple sous un parapluie, dans la neige), sa littérature (Mishima entre autres) et son cinéma (Wong Kar-Wai avec [i]In the Mood for Love[/i]). Certains mangas surpassent la plupart des oeuvres de Disney, je pense au Tombeau des Lucioles de Takahata, du Voyage de Chihiro, Princess Monoki et du Château ambulant de Miyasaki...sans oublier Akira, manga apocalyptique de Otomo.
Alors encore une fois merci pour cette découverte. Merci aussi à Roseline, ce petit extrait me donne envie d'en voir plus.

Petite rectification, Wong Kar-wai est un réalisateur hongkongais ! Autant pour moi...

Qu'est-ce qu'il nous emmerde Pheukiou

Je te suis, j'aime beaucoup cette culture. (c'est Princesse Mononoké d'ailleurs Léo.)

Z.

Un grand merci Léo pour tes précisions. D'ailleurs, je viens de lire un article datant d'aujourd'hui: http://www.lemonde.fr/voyage/article/2011/01/12/l-art-de-vivre-japonais-une-ame-saine-dans-un-corps-sain_1463614_3546.html

Un grand faible aussi pour la culture asiatique, le cinéma chinois et les films japonais d'animation, dont Hayao Miyazaki qui, a mon avis surclasse Disney. Idem pour takahata et "Le tombeau des lucioles" L'évocation de "Dreams" me donne vraiment envie de le voir.

Swann,

"Art Asiat"

Titre : Le Secret des Poignards Volants
Titre original : Shi mian mai fu (十面埋伏)

Réalisation : Zhang Yimou

Pays d'origine : Chine, Hong Kong
Dates de sortie :
19 mai 2004 : (Festival de Cannes)

Un film superbe à l'esthétique impeccable.

*

Si la révolution commerciale chinoise est un leurre car elle copie beaucoup trop l'occident, leur culture en revanche, est bien défendue par quelques cinéastes, des dessinateurs et des photographes remarquables.

Je connais mal la mentalité japonaise, mais j'ai pu constater un grand intérêt pour la peinture impressionniste, postimpressionniste et expressionniste ; ils ont acquis un nombre impressionnant et toujours grandissant de chefs d'oeuvres qu'ils exposent sur les grandes places du monde et notamment à Paris, Avenue Matignon, dans leurs galeries-musée. Les plus grands artistes Français (entre autres nationalités) y sont représentés (sous contrats) depuis longtemps, contribuant ainsi à leur reconnaissance internationale.
Un exemple à Paris, la Galerie Taménaga.

Dam.

j'ai pas réussi à écrire près de l'image précédente! Mon préféré c'est Totoro, ce dessin animé est vraiment celui qui résonne avec ce qui reste de nos âmes d'enfant...

Moi c'est Goldorak !

Dam, grand fan.