"On descend en vil ?"

Il ne se vit pas passer, dans la vitrine du Black bar. Il tourna lentement la tête et il vit Alvire qui le regardait fixement . . à sa place de bus (où il était assis pourtant), tout contre la vitre . . il vit Alvire . . à sa gauche, personne, et c’est tout. Seulement elle.
Une apparition ?
ELLE EST BELLE
Il était bien.
Son attention n’arrivait pas à se distraire de cette sorte d’apparition et il n’avait qu’une envie maintenant : de la rejoindre corps et âme.
Le bus arriva quelque part et il descendit là, par hasard, sans savoir pourquoi. C’était la gare.
“ Tu as honte, tête baissée, tu marches presque vite et presque sans regarder où tu vas ... Mais tu sais où tu vas, connais l’E.T. funéraire par coeur, toujours le même pour aller jusqu’aux quais, OK ?
- Et bien, dis ce que tu penses voyons ! Ne te gêne pas.
“ Moi ? Qu’est-ce que je pense ? dis Alvire ...
- Rien ! Tu ne vas pas me dire que tu ne penses à rien, tout le monde pense ; il y a des choses ... humaines dont on ne peut être sûr. Il y a tellement de choses et tellement de monde.
“ Tu as raison dit Alvire, mais là je t’assure que je ne pensais à rien. Si tu insistes, je vais penser que...
- Que quoi ?...
“ Non rien, laissons ça - c’est nul - où va-t-on ?
- On rentre... Tu ne veux pas ?
Viens, je connais un chemin, dit Viral, que tu ne connais pas.
“ Oh ! ça rallonge pas trop au moins, se soucia-t-elle.
Je ne veux pas attraper froid !
- Tu n’es pas assez couverte, fit Viral fort bien intentionné - tiens ma veste, moi j’ai bien chaud ce soir ! et il lui mit sa veste en laine beige sur le dos et, sans qu’elle eut le temps de ne rien faire, elle l’avait déjà enlacée.
“ Merci la veste, pensa Viral : Prémices ? (de la tyrannie) - C’est au moins un prélude heureux qui laisse à désirer, peut être... Mais qui promet :“ Tu promets ! ”
(en lui, une voix...)
Je ne voulais pas le croire quand même... J’ai du mal, c’est dur, ma pauvre .. tu es venue ! savais bien que ce n’était pas pour rien... Qu’il allait, qu’il allait ...
“ Où tu m’emmènes, dis-moi ; je croyais que tu m’avais dit qu’on rentrait !
... Dis quelque chose au moins ... (silence)
JE NE SUIS PLUS LÀ !
Elle hésita, puis poursuivit comme pour couvrir le TIC-TAC de sa démarche talon-tueuse :
“ Je ne veux pas rentrer par ton chemin, c’est trop long et ... il n’y a personne.
- Tu vois, dit Viral, si je devais la peindre, cette rue, elle serait rouge et les ronds de lumière comme des gros oeufs blancs...
“ Arrête, me dis pas ça, tu me fais peur, ne te ressemble pas ! Viens... on rentre.
- Mais on rentre, fit Viral sans accentuer, très calme. C’est le chemin du RETOUR.
Ce mot avait résonné aux oreilles de la pauvre fille et à ce moment précis, elle sentit un grand vide en elle ; sans doute parce qu’il n’y avait rien à faire et aussi, parce que plus personne ne pouvait plus l’aider à cette heure.

“ Et Vivire tu as des nouvelles ?
- Oui, dit Viral, mais ça ne te regarde pas. Je ne préfère pas t’en parler, elle m’aidera à finir mon livre, c’est tout. Elle m’attend pour ça.
Mais il faut préparer le terrain avant...
FAUX BIEN !
“ Qu’est ce que tu comptes faire, demanda Alvire insistante...
Quelle heure est-il, demanda-t-elle encore...
- Pourquoi tu me demandes l’heure maintenant ? je me suis perdu dans ce nouveau passage et j’ai pas l’heure sur moi !
“ Mais c’est parfaitement inconscient, s’emporta-t-elle ; enfin... Tu n’y penses pas ! s’aventurer sans montre dans un endroit pareil - et maintenant, on est bien avancé !
Allez. On va retourner d’où on vient !
Elle avait décidé vraiment de prendre les choses en main ; cela ne devait pas être difficile de retrouver la sortie...
Elle marchait d’un pas rapide, devant lui, et quand elle arriva au bout de la rue, il y eu un grand vide en elle, qu’elle avait déjà ressenti avant, au même endroit... on tourne en rond, mince ! il n’y a pas ... pas si longtemps ... ne sait pas ... ne sait plus !
(Elle ne savait plus où aller.)
- Où tu vas maintenant demande Viral, hein ? T’es bien avancé de jouer... Tu sais, tu n’as rien à craindre !
“ Ah ! J’ai eu peur un instant que tu me voulais du mal ...
Elle tomba dans ses bras, littéralement, et fondit en larmes, en forme de lard-mou.
La lame lui transperça le corps à hauteur du nombril...
Son cri mourut dans la nuit
- Viral Vire Alvire, ral al. . al. . .

Il y avait de grosses poubelles de mars sur les trottoirs de chaque côté de la rue et la fumée des sous-sols laissait apparaître une armée de petits hommes verts en capilotade au grand coffre qui n’attendra pas longtemps pour attaquer au p’tit matin...
“ Non , pas l’matin ! ”



[...]
- Il y avait un prêtre.
- Avez-vous retenu son identité ?
- Non.
- Et, qu'a-t-il fait ?
- Il a fait une prière et il est parti.
- Bien, merci.
- - Attendez ! Il y avait ceci de curieux qu'il était blanc ; je veux dire un complet blanc dans la nuit noire. Je tenais...
- Mais alors, comment pouvez-vous dire que c'était un prêtre !
- Il a fait une prière, c'est tout ce que je sais - une prière puis il est parti. Vous voyez..., un type, blanc ou noir, qui prie la nuit au beau milieu d'une rue... L'habit ne fait pas le prêtre.
- Merci. C'était peut-être lui le meurtrier. >>
L'agent du Service de Nuit rangea son carnet bleu à spirales dans la poche large de sa veste en Lexan Tweed. Il esquissa un sourire avant de disparaître dans les ténèbres. Il ne s'était certainement pas rendu compte que le jour s'était levé depuis une heure. Quand il aperçu la porte verte de son abri, après quelques détours sans fin dans les rues tortueuses du quartier, il n'avait qu'une volonté. Dormir.



“ Pourquoi on ne peut pas aimer une fille librement comme on veut, avec des hauts et débats... Les hauts et les bas de son bas ventre ? Maintenant c’est fini, mais tu l’aimes - trop tard - elle est tombée, encore une...
Elle était belle...
“ tu vas où comme ça ? Tu vas éteindre maintenant il est tard ! ”
Viralviralvire, .. ral al al !...
Ces mots cognaient à ses tempes, comme un cri échappé des égouts de l’enfer.
Dressé en deux sur son lit, un soupir-ral au-dessus de sa tête - cavité moite et vibrante que coiffe l’entonnoir blanc et brûlant de la lampe de chevet - il essayait de se rappeler... puis il s’endormit.


Au réveil, il trouva le journal sous sa porte, qu’il lut, et, dans une rubrique un peu spéciale de << Faits d'hiver >>, plus grise, il tomba sur ceci :

“ ... On ne retrouvera jamais le cadavre
et jamais on ne pourra dire
que l’enquête fut enterrée
en même temps que le corps.
Il n’y aura pas d’enquête
JAMAIS. ”

Dam.

à suivre...

c'est la suite de ta mouche qui s'appelle Alvire ? C'est trop beau comme prénom ! je me demande à quoi tu pense et dans quelle galaxie tu es lorsque tu écris ce genre de truc archi sur réel et totalement romantique, comme si tu étais amoureux.
Pour moi ça glisse, et ton amour des mots se voit comme un bouton au milieu de la figure.

Messaline, définitine

Y a un truc là dedans qui retiens. C'est un ensemble de nouvelles?? une partie de roman?? En tout cas c'est personnel et tu maîtrises bien tes dialogues... J'aime un peu moins les jeux de mots.

Swann

Swann,
Il s'agit d'une histoire, une partie de roman, oui.
Les "jeux de mots" ont sans doute mal vieillis, mais ils sont justifiés, donc je les ai laissés (même si là ça semble "inutile" et injustifié).
Messaline,
Amoureux des mots, certainement.
Passager d'une nébuleuse, par ses courants contraires

Merci à vous deux de votre passage

Dam.

Clic-Dédé.
Je vais suivre Swann, c'est confortable.
Bon c'est pas tout ça.
C'est quand que tu reviens ?

Nilo, expiré.

Je suis revenu Nilo, et je m'excuse pour ce contre-temps long qui pour une fois (et peut-être la première) n'était pas de ma faute (j'ai vraiment ressenti la crise - pire que ça tu meurs !) je me dis comme pour me rassurer qu'il fallait bien que j'en sois témoins (que c'était pas des grosses conneries tout ce qu'on nous racontait au 20 heures du soir).

Je crois qu'il est préférable à présent d'apporter une autre "vraie" contribution comme preuve de Retour Entier (presque ?) non pour rattraper le temps perdu (j'ai pas cette prétention-là) mais juste pour oublier la frustration d'un silence imposé, ordonné...

Dam qui a vu la crise sans parachute

Dam et ses dédales, j'ai suivi même les jeux de mots anciens qui accompagnent nos lignes plus faciles, pas grave, demeure le cœur de l'histoire humaine indicible.

Ratoune, merci pour ton com marrant ; dans le recueil initial, il y a un gus qui cherche à "innover" faute d'inspiration créative ! Il fait des jeux de mots. Alors en toile de fond, dans tous ces textes, il y a ces incongruités. Il va même, dans son fort intérieur, pousser le vice de s'offusquer contre les réactions et les sourires du lecteur, les qualifiant d'incongrues !
Mais ce guss avec 2 s est complètement barré et s'est éclipsé de lui-même au fil du temps. Ouff !

Dam nettoyeur de virGuss Guss et chanceux en fin de compte

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Bonjour Dam

J'espère que tu vas bien malgré le froid!!!j'avance bien sur mon premier tome Bises marc