Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56954 messages dans 10919 sujets
Le sérum de l’Homme-Grimoire
+3
Sylvie
LCbeat
MARQUISE
7 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Le sérum de l’Homme-Grimoire
Le Sérum de l’Homme-Grimoire
Mes yeux craquent comme les braises sous sa jupe, découpent sur son visage des aplats brusques de masque mortuaire.
Des marinades de voyage, des bateaux perdus [...] des faunes cherchant l’air, le vif
Aussi libidineuse qu’un Christ en bad trip, dissociée et la carcasse ivre d'eau elle sort enfin de sa torpeur
Viens t’enivrer de la morsure froide
De la grande étendue de mots gelés
Deux solitudes, elle et moi, pour retrouver l’envie de vivre. Elle vient d’une patrie humiliée, son foyer a été décimé par un aliéné qui voulait atteindre le sommet de la cruauté ; pour combler l’absence, elle a alors mis au monde une hiérarchie de petits nègres.
Les enfants crient, ont soif, ont faim, leurs regards éteignent le crépuscule d’une vieille église. Un vrai bazar latino-américain malgré l’horreur des figures.
Quand elle dort, elle ouvre les portes closes, avec l’exaltation des premières fois [...]
Là, en écrivant cela. Le poème lâché tel un bateau frêle. Comme l’inspiration perdue, dans le noir fringant je viens la rejoindre.
L’étreinte mêle au désir un affolement; je tremble, l’émotion est si vive que je dois m’assoir sur une chaise, c’est alors qu’elle me chevauche et dans la chaleur de nos amours éreintés viennent se briser des albatros/des albinos
Sentant geindre les minauderies du génital je prends alors la porte de sortie
Pendant mon absence, la Vierge prend le soin d’alimenter les ragots
Ragots où je devais paraître arlequin d’amour, petit puceau de printemps.
Or en guise de préludes une longue et brûlante pénétration.
Je t’ai longtemps cherché, mon amour…
Je voulais attraper la galle dans ces rues qui ne ressemblent à rien mais je n’ai senti que ton odeur. Ou celle de la pisse des chiens.
Place de la comédie, sous les fondations et au branle-bas, j’ai mangé un baklava dans une gamelle ; et sous les paupières a commencé à germer le sérum de l’homme-grimoire
Voué à la magie occulte il disparaît quand il y a trop de monde sur le juchoir : il bat alors ses ailes, ses ailes qui sont de grandes pages blanches.
Homme-Grimoire !
Regarde la Lune changer de camps et passer en territoire nazi. Regarde les fantômes paître l'herbe épaisse des ténèbres et soudoyer le corps de cette jeune fille.
Des histoires. De sales histoires tu me racontes, je te confie ma probité candide et toi avec ton inimitable et graveleuse manière tu me trompes, vilain poète ! (J’ai songé alors que notre amour ballottait sous les mers orageuses)
Sortons prendre l’air !
18 kilomètres d'allégresse, une lune de miel fabuleuse et même des étrangetés me reviennent le long du cours d’eau où nous sommes passés. En rentrant j’écoute le chien hurler aux astres.
Mon amour, je reviendrais à l’aube détruire tout ce qui pourrait appartenir à une essence poétique, une réjouissance qui s’enivre de sang et de drames.
Enfin, à lui raconter mes épanchements. Des histoires d’amour avorté. Des histoires souterraines pour alimenter un peu plus sa colère.
Regarde ! Même la tapisserie voudrait brûler tellement c’est lugubre ici…
Mais où veux-tu aller ?
Je plonge dans ses cheveux jusqu’à y prendre racine, j'en pioche des baisers montant, grimpant, rampant, perçant ; une débandade de parfum monte vers moi, ascension douloureuse, mélange d’éther et de cafard bucolique.
Est-ce la route du retour qu’on aperçoit au loin ?
Conversation au comptoir, nos regards chavirés prolongeant la dérive.
Elle sort alors de son apathie et introduit sa langue en moi ; tu sais, le bateau frêle de notre amour porte malgré tout toute la rancœur accumulée.
Revenant d’un long sommeil je dormais lorsqu’elle s’est pendue.
À sa mémoire, je compose une épitaphe ; dans nos veines le poison exacerbé au travers des années, le temps, pétrifié dans sa lenteur, rhabille la mort qui se vit toujours en huis-clos.
Des marinades de voyage, des bateaux perdus [...] des faunes cherchant l’air, le vif
Aussi libidineuse qu’un Christ en bad trip, dissociée et la carcasse ivre d'eau elle sort enfin de sa torpeur
Viens t’enivrer de la morsure froide
De la grande étendue de mots gelés
Deux solitudes, elle et moi, pour retrouver l’envie de vivre. Elle vient d’une patrie humiliée, son foyer a été décimé par un aliéné qui voulait atteindre le sommet de la cruauté ; pour combler l’absence, elle a alors mis au monde une hiérarchie de petits nègres.
Les enfants crient, ont soif, ont faim, leurs regards éteignent le crépuscule d’une vieille église. Un vrai bazar latino-américain malgré l’horreur des figures.
Quand elle dort, elle ouvre les portes closes, avec l’exaltation des premières fois [...]
Là, en écrivant cela. Le poème lâché tel un bateau frêle. Comme l’inspiration perdue, dans le noir fringant je viens la rejoindre.
L’étreinte mêle au désir un affolement; je tremble, l’émotion est si vive que je dois m’assoir sur une chaise, c’est alors qu’elle me chevauche et dans la chaleur de nos amours éreintés viennent se briser des albatros/des albinos
Sentant geindre les minauderies du génital je prends alors la porte de sortie
Pendant mon absence, la Vierge prend le soin d’alimenter les ragots
Ragots où je devais paraître arlequin d’amour, petit puceau de printemps.
Or en guise de préludes une longue et brûlante pénétration.
Je t’ai longtemps cherché, mon amour…
Je voulais attraper la galle dans ces rues qui ne ressemblent à rien mais je n’ai senti que ton odeur. Ou celle de la pisse des chiens.
Place de la comédie, sous les fondations et au branle-bas, j’ai mangé un baklava dans une gamelle ; et sous les paupières a commencé à germer le sérum de l’homme-grimoire
Voué à la magie occulte il disparaît quand il y a trop de monde sur le juchoir : il bat alors ses ailes, ses ailes qui sont de grandes pages blanches.
Homme-Grimoire !
Regarde la Lune changer de camps et passer en territoire nazi. Regarde les fantômes paître l'herbe épaisse des ténèbres et soudoyer le corps de cette jeune fille.
Des histoires. De sales histoires tu me racontes, je te confie ma probité candide et toi avec ton inimitable et graveleuse manière tu me trompes, vilain poète ! (J’ai songé alors que notre amour ballottait sous les mers orageuses)
Sortons prendre l’air !
18 kilomètres d'allégresse, une lune de miel fabuleuse et même des étrangetés me reviennent le long du cours d’eau où nous sommes passés. En rentrant j’écoute le chien hurler aux astres.
Mon amour, je reviendrais à l’aube détruire tout ce qui pourrait appartenir à une essence poétique, une réjouissance qui s’enivre de sang et de drames.
Enfin, à lui raconter mes épanchements. Des histoires d’amour avorté. Des histoires souterraines pour alimenter un peu plus sa colère.
Regarde ! Même la tapisserie voudrait brûler tellement c’est lugubre ici…
Mais où veux-tu aller ?
Je plonge dans ses cheveux jusqu’à y prendre racine, j'en pioche des baisers montant, grimpant, rampant, perçant ; une débandade de parfum monte vers moi, ascension douloureuse, mélange d’éther et de cafard bucolique.
Est-ce la route du retour qu’on aperçoit au loin ?
Conversation au comptoir, nos regards chavirés prolongeant la dérive.
Elle sort alors de son apathie et introduit sa langue en moi ; tu sais, le bateau frêle de notre amour porte malgré tout toute la rancœur accumulée.
Revenant d’un long sommeil je dormais lorsqu’elle s’est pendue.
À sa mémoire, je compose une épitaphe ; dans nos veines le poison exacerbé au travers des années, le temps, pétrifié dans sa lenteur, rhabille la mort qui se vit toujours en huis-clos.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
Comme c'est bon de te relire.
Avec ces amours éclatés, ces funestes destins, ces lumières qu'on allume parce qu'on a si peur du noir, ces miroirs déformés, ces réalités horribles, toute cette naïveté prise au piège de la Littéraire Noire, ces mots pendus au plafond (ce cerveau que l'on dissimule mal sous des airs de sainte nitouche), enfin tout ce décor fait de décombres, de reconstruction, d'effacement, de retrouvailles et de guerres opaques.
Je te suis, comme toujours.
Là, en écrivant. Le poème.
Avec ces amours éclatés, ces funestes destins, ces lumières qu'on allume parce qu'on a si peur du noir, ces miroirs déformés, ces réalités horribles, toute cette naïveté prise au piège de la Littéraire Noire, ces mots pendus au plafond (ce cerveau que l'on dissimule mal sous des airs de sainte nitouche), enfin tout ce décor fait de décombres, de reconstruction, d'effacement, de retrouvailles et de guerres opaques.
Je te suis, comme toujours.
Là, en écrivant. Le poème.
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
HAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaa OUI!
Depuis le temps que j'attends de lire et même relire tes mots qui sont si bien choisis, cette écriture qui sait parler, qui sait tout court.
Et le talent ça existe, je le sais .
Contente de m'être plongée sous tes nombreuses images à l'émotion tout aussi grande.
Sylvie
Depuis le temps que j'attends de lire et même relire tes mots qui sont si bien choisis, cette écriture qui sait parler, qui sait tout court.
Et le talent ça existe, je le sais .
Contente de m'être plongée sous tes nombreuses images à l'émotion tout aussi grande.
Sylvie
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
"Deux solitudes, elle et moi, pour retrouver l’envie de vivre. Elle vient d’une patrie humiliée, son foyer a été décimé par un aliéné qui voulait atteindre le sommet de la cruauté ; pour combler l’absence, elle a alors mis au monde une hiérarchie de petits nègres.
Les enfants crient, ont soif, ont faim, leurs regards éteignent le crépuscule d’une vieille église. Un vrai bazar latino-américain malgré l’horreur des figures"
"Je plonge dans ses cheveux jusqu’à y prendre racine, j'en pioche des baisers montant, grimpant, rampant, perçant ; une débandade de parfum monte vers moi, ascension douloureuse, mélange d’éther et de cafard bucolique.
Est-ce la route du retour qu’on aperçoit au loin ?"
Deux extraits qui disent un peu de ton univers de solitude (à deux)...
Les enfants crient, ont soif, ont faim, leurs regards éteignent le crépuscule d’une vieille église. Un vrai bazar latino-américain malgré l’horreur des figures"
"Je plonge dans ses cheveux jusqu’à y prendre racine, j'en pioche des baisers montant, grimpant, rampant, perçant ; une débandade de parfum monte vers moi, ascension douloureuse, mélange d’éther et de cafard bucolique.
Est-ce la route du retour qu’on aperçoit au loin ?"
Deux extraits qui disent un peu de ton univers de solitude (à deux)...
printemps d'avril- MacadMalade
- Messages : 357
Date d'inscription : 09/01/2011
Age : 67
Localisation : québec au québec
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
Superbe effectivement... Des images trés évocatrices de cette sensualité vénéneuse et violente.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
Une prose vénéneuse et furieuse qui se cisèle dans la douceur, parfois.
Reste que le procédé 'je fous un texte tous les six mois et je ne prend même pas le temps de poser trois commentaires' c'est tout de suite moins cool.
Z.
Reste que le procédé 'je fous un texte tous les six mois et je ne prend même pas le temps de poser trois commentaires' c'est tout de suite moins cool.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Le sérum de l’Homme-Grimoire
Rare et beau.
Dans un décor à la Lewis Caroll peut-être où les amanites tue-mouches semblent faites pour être sucées à en mourir...
Egoïstement beau.
Que demander de plus ?
Simplement de te faire moins rare et égoïste avec des textes toujours aussi beau.
Nilo, enluminure.
Dans un décor à la Lewis Caroll peut-être où les amanites tue-mouches semblent faites pour être sucées à en mourir...
Egoïstement beau.
Que demander de plus ?
Simplement de te faire moins rare et égoïste avec des textes toujours aussi beau.
Nilo, enluminure.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hier à 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan
» Roi fantasque
Jeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan
» Poids et mesure
Mer 13 Nov - 8:35 par Io Kanaan
» Planète charbonneuse
Lun 11 Nov - 9:25 par Io Kanaan