Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56954 messages dans 10919 sujets
Essai X - Un monde (2006)
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Essai X - Un monde (2006)
J’ai tant de choses à écrire... Des mondes qui dorment sous mes mots, qui ne demandent qu’à ressortir, des pays à explorer, des mers à remplir... J’ai l’envie, mais le moyen m’échappe. De plus en plus, tandis que je me sens grandir, quitter quelques un de ces paysages que nous chérissons dans notre enfance, je sens que l’écriture verrouille ses portes, une à une, inexorablement, cruellement, et je me sens désemparé, perdu.
Ma capitale serait pleine d’incompréhension, de peur : les gens courraient sans savoir pourquoi courir, parleraient sans raison, priant des dieux dont ils ignoreraient jusqu’au nom. Ils découvriraient le pays voisin sans envie, pour faire comme tout le monde.
Mon pays serait un vaste champ de frustration, de brasiers, de déserts et d’acide. Le temps changeant aussi vite qu’il apparaîtrait, orage, tempête, soleil d’Août. Pas de raisons de vivre, mais mourir serait la plus idiote des aventures : aussi la vie serait-elle éternelle et stupide.
Parfois, rarement, certaines années seraient pleines de fièvre, d’excitation, sans événement déclencheur. Soudain, le typhon, les tornades, les découvertes les plus incroyables, le soleil et la fête. Aussi vite, la léthargie. Peut-être un monde lunatique, vivant au rythme des fantaisies d’un créateur capricieux. Ballotté comme un radeau disloqué dans un univers psychédélique, au creux d’une mer d’un violet intense, brisée par les sanglots, comme si les trésors qu’elle recelait lui montaient à la gorge.
Je crois que j’y passerai un temps tout à fait particulier, sur cette mer. Je la garnirai des plus beaux récifs, du foisonnement des plantes les plus irrecevables d’un point de vue scientifique. Les noyés y danseront la sarabande les soirs de pleine lune. Les galions espagnols y discuteront, grogneront, gémiront, comme de vieux dinosaures brisés par les siècles.
Les villes reposeront sur les pilotis du doute. Les cathédrales sur l’architecture du mensonge. La population arpentera un sol pavé de faux-semblants. Au cœur des choses, de la planète, du noyau incompressible, je placerai une chose, un mot, la plus pure des idées, le désir le plus fort, la magie la plus extraordinaire, et je l’abandonnerai, comme une friandise interdite... à déterrer quand la nostalgie des belles choses me serait revenue.
Pas de ciel.
Z 4 09 06
Ma capitale serait pleine d’incompréhension, de peur : les gens courraient sans savoir pourquoi courir, parleraient sans raison, priant des dieux dont ils ignoreraient jusqu’au nom. Ils découvriraient le pays voisin sans envie, pour faire comme tout le monde.
Mon pays serait un vaste champ de frustration, de brasiers, de déserts et d’acide. Le temps changeant aussi vite qu’il apparaîtrait, orage, tempête, soleil d’Août. Pas de raisons de vivre, mais mourir serait la plus idiote des aventures : aussi la vie serait-elle éternelle et stupide.
Parfois, rarement, certaines années seraient pleines de fièvre, d’excitation, sans événement déclencheur. Soudain, le typhon, les tornades, les découvertes les plus incroyables, le soleil et la fête. Aussi vite, la léthargie. Peut-être un monde lunatique, vivant au rythme des fantaisies d’un créateur capricieux. Ballotté comme un radeau disloqué dans un univers psychédélique, au creux d’une mer d’un violet intense, brisée par les sanglots, comme si les trésors qu’elle recelait lui montaient à la gorge.
Je crois que j’y passerai un temps tout à fait particulier, sur cette mer. Je la garnirai des plus beaux récifs, du foisonnement des plantes les plus irrecevables d’un point de vue scientifique. Les noyés y danseront la sarabande les soirs de pleine lune. Les galions espagnols y discuteront, grogneront, gémiront, comme de vieux dinosaures brisés par les siècles.
Les villes reposeront sur les pilotis du doute. Les cathédrales sur l’architecture du mensonge. La population arpentera un sol pavé de faux-semblants. Au cœur des choses, de la planète, du noyau incompressible, je placerai une chose, un mot, la plus pure des idées, le désir le plus fort, la magie la plus extraordinaire, et je l’abandonnerai, comme une friandise interdite... à déterrer quand la nostalgie des belles choses me serait revenue.
Pas de ciel.
Z 4 09 06
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Essai X - Un monde (2006)
... tandis que je me sens grandir, quitter quelques un de ces paysages que nous chérissons dans notre enfance, je sens que l’écriture verrouille ses portes, une à une, inexorablement...
Depuis tu as bien grandi.
Et pour ne rien te cacher je te préfère à l'aube de tes vertes années plutôt qu'à celle où elle n'étaient que tendres.
Nilo, restes du monde.
Depuis tu as bien grandi.
Et pour ne rien te cacher je te préfère à l'aube de tes vertes années plutôt qu'à celle où elle n'étaient que tendres.
Nilo, restes du monde.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Essai X - Un monde (2006)
Le message passe bien, Nilo... puisque tu le suggères depuis plusieurs posts. Néanmoins, quitte à être peu lu ou désapprouvé (même si tu le fais, à ton habitude, avec gentillesse), j'aime bien me replonger dans ces "vieux" textes de mes quinze ans... D'abord parce qu'ils me permettent, comme tu le soulignes bien, de réaliser le chemin parcouru ; ensuite parce que j'ai la prétention de croire qu'ils ne renferment pas que des états d'âme infantiles.
Et comme Trakl et sa grotte bleue, c'est un peu la source de ma poésie que je cherche dans ces petits textes
Z, grand, mais pas trop.
Et comme Trakl et sa grotte bleue, c'est un peu la source de ma poésie que je cherche dans ces petits textes
Z, grand, mais pas trop.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Essai X - Un monde (2006)
Un monde sans " ciel " ? A explorer pour mieux se perdre loin de nos terres.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Essai X - Un monde (2006)
Tiens, un coup dans le Mur à Dédé et sur quoi je tombe ?
Une nouvelle de Z. C'est rare.
C'est peut-être pour ça qu'elle a été peu lue et commentée.
Alors puisque ce clic m'en donne l'occasion je la relance.
Nilo, fin de crise.
Une nouvelle de Z. C'est rare.
C'est peut-être pour ça qu'elle a été peu lue et commentée.
Alors puisque ce clic m'en donne l'occasion je la relance.
Nilo, fin de crise.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Essai X - Un monde (2006)
qu'il est bien, le mur à Dédé, il fait ressortir des textes que je ne connaissais pas ...
encore un très beau texte de Z ...
mature, même s'il dit qu'il ne l'est pas ...
Yzaé, scotchée
encore un très beau texte de Z ...
mature, même s'il dit qu'il ne l'est pas ...
Yzaé, scotchée
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Sujets similaires
» Tout le monde, il s'en fout, tout le monde, il est joli
» Essai III - L'humour (2006)
» Essai IX - La dissonance (2006)
» Essai IV - La communication (2006)
» "J'ai vu un vide dans l'homme" extrait du film Apocalypto (2006)
» Essai III - L'humour (2006)
» Essai IX - La dissonance (2006)
» Essai IV - La communication (2006)
» "J'ai vu un vide dans l'homme" extrait du film Apocalypto (2006)
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hier à 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan
» Roi fantasque
Jeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan
» Poids et mesure
Mer 13 Nov - 8:35 par Io Kanaan
» Planète charbonneuse
Lun 11 Nov - 9:25 par Io Kanaan