un autre " à fleur de peau "

A fleur de peau
Au bord des larmes
Peu de repos
Et aucune arme
Pour se défendre
Et résister
Et pour apprendre,
Pas oublier,
Mais vivre sans,
Vivre autrement.
Vivre sans père,
Sans ce repère
Qui me manque tant.
Et faire semblant
D’ être comme avant
Sans cette douleur,
Poignard dans le cœur
Encore souvent
En pleine nuit
Ou en plein jour
Par un détour
De la pensée :
Un souvenir
Qui apparaît…
Comment sourire
Quand plus jamais
Ne reviendra
L’avant si bon,
L’avant si doux
Quand une chanson
Ou un bisou
Me redonnaient
Ce goût d’enfance
Cette insouciance
Que je n’ai plus…
Comment ne pas
Se révolter
A cette idée,
Comment ne pas
Se retrouver
A fleur de peau,
Au bord des larmes…

A fleur de larmes.

Rogann-Yzaé

Vivre sans ..impossible, juste apprendre à vivre avec !

Et l'écrire est sans équivoque une façon d'apprendre à vivre avec justement.

c'est vrai, mais y a des jours ...
je me suis même demandée quand mon père est mort comment on pouvait être heureux après, je regardais les gens plus vieux que moi dans la rue, avec le sourire, et je me disais : ils n'ont plus leurs parents, alors comment font-ils pour paraître si bien dans leur peau ? bon, maintenant, ça va mieux, je suis parvenue à vivre, à moins souffrir, et c'est ma Xa qui part de la maison ... dur, dur mais ça, c'est normal, c'est la vie mais la vie est dure !
merci de ta réponse Lalou

Un texte fragile, touchant, qui vient du coeur.
Peut-être est-ce à exprimer ce genre de tourments que sert l'écriture, avant toute autre chose !

Z, handle with care.

il y a des textes sur lesquels je ne peux rien dire. Celui-ci en est.
Non pas qu'ils ne sont pas dignes d'intérêt, celui-ci en a. Mais parce que je me sens trop concerné.

Nilo, ...

un peu pareil

mais de l'autre côté du lit

merci pour vos réponses et désolée si ce texte a réveillé des douleurs semblables chez certains d'entre vous ...

L'absence irrévocable, la certitude du "plus jamais", à chaque pensée, à chaque objet, qui ressemble, qui rappelle, celui ou celle qu'on a perdu.

Il y a quelques mois, je suis parti en quête d'un morceau de mon identité, et suis allé voir l'ainée de mes tantes, pour qu'elle m'apprenne ce grand père que je n'ai jamais connu, et dont mon propre père m'a si peu parlé. Elle même grand-mère depuis plus de dix années, retraitée, s'est transformée en petite fille pour tout me raconter, j'en pleure encore quand j'y pense.

J'ai perdu des proches, mais pas encore de parents, je n'ose imaginer ce qui s'ensuivrait, ce grand trou de souvenirs et d'absences, de bonheurs et de mystères à jamais irrésolus...

A trop me cogner la tête sur le Mur à Dédé je ne suis pas persuadé que mes capacités d'adaptation vont s'améliorer.
mais ça ne m'empêchera pas de respecter le contrat et de laisser un message sur les briques (parpaings ?) que je touche.

Nilo, mur des lamentations.

On a tous perdu, un jour, une parcelle de son âme... Qui, un parent, qui, un enfant, qui, un pays... ou une illusion.

Et l'on cherche celui ou celle qui nous permettra de sauver encore un brin de coeur mort.

Swann,

Je ne l'avais pas vu...
Une douleur qui s'écrit au plus juste !

H.

La " naïveté " en fait toute sa force.

Soyez sincères.
Soyez toujours sincères.

La sincérité, c'est ce qu'il restera de nous après que...

Ton texte me touche pour une raison prochaine.
A venir et difficile.

La Rochefoucauld : " Personne ne peut regarder sa mort ni le soleil en face très longtemps ".

Amicalement et à bientôt. LauraD.

merci à tous d'être passés et repassés sur ce texte douloureux ...
et merci de vos commentaires affectueux.
Yzaé

La vie c’est un passage et notre culture nous a appris à souffrir quand un proche ou quelqu’un que nous connaissons, s’en va. Je pense que tout est dans l’acceptation (mais pas dans la résignation). Tout s’en ira un jour – il faut donc se réjouir de la présence de nos chers êtres qui sont encore là. Les autres restent en nous – des souvenirs, comme notre enfance, notre vie passée. Et le trop plein souvent se déverse dans des poèmes comme le tien.
C’est plus facile ainsi de se faire une raison…
Voila, mes pensées après la lecture. Merci Yzaé - Solweig

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Treizième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.