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Ses noirs illuminés
3 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
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Ses noirs illuminés
Ce sentiment d'appartenance, l'amitié frugale, ces allures et postures feintes, avancer masqué de peur de dévoiler ce que l'on pense devoir être tu, à quoi rime d'écrire ce que l'on sait, ce que l'on aimerait gueuler, à quoi rime d'écrire ce que l'on sait devoir dire, je ne m'appartiens plus, tout ce qui est fuit entre mes mains sans que j'ose les ouvrir, laissant tapis au creux de mes paumes ces idées et ces rêves, mais est-ce encore rêver que de ne plus rêver à rien d'autre, quand le rêve se pare des pâleurs illuminées du fantasme, je mens en plein soleil sur les terrasses des cafés, je mens le soir devant mon écran, je mens sur ma solitude et mes solutions, se dissocier, dit-on, faire fi de ces obsessions émotives, se désolidariser du monde plein des affections, je mens à mes propres convictions, à mes insalubres vérités, j'avance comme un môme qui pense encore que l'on peut lire dans ses yeux, que le langage est un corps qui se transmet de corps en corps, combien de temps dure le silence, combien de rêves peuvent tenir dans un seul rêve, j'appartiens au royaume des fauves muets, avec un peu d'encre au bout des doigts et dans le cœur, mais l'encre remue indiciblement la souffrance sans en laisser exulter la force, mon cœur est un astre coincé dans ma main, sans lumière, exsangue et sans lumière, je suis si peu celui que je dis, poésie libère, poésie exalte et périphrase, poésie ment comme l'homme ment au monde, nul chemin ne me semble plus de travers que celui auquel je consacre mes pas, elles vibrent et je dévisse mes projecteurs pour défaire les ombres, elles me manquent déjà, les absentes comme les autres, celles dont je tais chaque jour le nom, le visage et le corps, le soleil noir est un soleil, le manque est un oubli, une mémoire transie de froid et d'épouvante, l'enfant sommeille entouré de rêves difformes, persuadé que la musique du monde fera monter en lui la musique du lendemain, mais la solitude même, le courage de la solitude, se dilue dans l'attente fébrile des extases fugitives, dire que je suis traqué serait mentir, dire que je suis abandonné serait mentir, alors je feins encore, je sors de mon sac des mots impurs, des mots comme des saillies à pic, comme le sang qui balaie les veines, je suis, je reste, mais les romances restent des tragédies, qu'un jour je me lève des puissances juvéniles, que je découvre à nouveau la voix des femmes dessinées au crayon, j'effleurerai les fleurs comme une langue passée sur les lèvres, mais aujourd'hui alors, je fronce les sourcils, j'arque mon corps pour ne pas céder à l'immensité du vent, je suis celui qui pense pouvoir éteindre la mer, comme les questions d'enfant que posait délicatement Julos Beaucarne, et sur le sable je déploie tout l'attirail de mon coffre à jouets, et je joue comme si c'était vrai, comme si tout était bien réel, mais suis-je bien réel, elles vivent, elles franchissent les frontières sans plus se soucier du territoire, elles sont vraies, elles sont réelles, ces océans lumineux, ces fièvres vertigineuses et virginales, alors quoi ?, So what...
Re: Ses noirs illuminés
Voilà un texte qui parle très fort et qui montre à quel point on peut faire semblant alors que la tourmente, le manque, la tour infernale gesticulent dans nos têtes.
Bien sur que nous pouvons en parler, là n'est pas la question mais remplacer un manque irremplaçable ( ou que l'on croit irremplaçable pour certaines situations ) n'est pas possible et on doit faire avec. l’accepter est aussi un grand pas.
Même dans le sombre, tu manies les mots avec justesse et précision ainsi que les images.
Tes textes me parlent toujours
Sylvie
Bien sur que nous pouvons en parler, là n'est pas la question mais remplacer un manque irremplaçable ( ou que l'on croit irremplaçable pour certaines situations ) n'est pas possible et on doit faire avec. l’accepter est aussi un grand pas.
Même dans le sombre, tu manies les mots avec justesse et précision ainsi que les images.
Tes textes me parlent toujours
Sylvie
Re: Ses noirs illuminés
j'ai eu un peu de mal à te suivre mais j'ai retenu ceci
combien de temps dure le silence, combien de rêves peuvent tenir dans un seul rêve
Quand tu auras la réponse viens nous la donner stp.
Et pour ton clin d’œil final à Miles je t'adresse un amical uppercut digne de Jack Jonhson
Nilo, OK debout.
combien de temps dure le silence, combien de rêves peuvent tenir dans un seul rêve
Quand tu auras la réponse viens nous la donner stp.
Et pour ton clin d’œil final à Miles je t'adresse un amical uppercut digne de Jack Jonhson
Nilo, OK debout.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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