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Nature Morte
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Nature Morte
Mea culpa.
En espérant que je serais compris et pardonné.
Et en guise d'offrande, un petit poème en prose pastorale.
-----------------------
Petit Muret, recouvert par les haillons d'un manteau en gazon (cramoisi) ;
Petit Muret, ancien Pâtre du midi sauvage cache-cache un vallon bien sombre : où y sont donc cachés tous ses moutons ?
Galets, galets!
Crâneurs rondelets,
Blanc osselets,
La terre vous a recraché
Combien est blanc votre dentier!
Quel est votre secret ?
On voit tricoter Mesdames les Ronces, aiguilles échauffées et aux aguets des pelotes abandonnées par le vent persan en chaleur. Mesdames les Ronces (toute ridées) avec leurs airs de (vieilles) filles toujours affamées de fraiches jeunesses, bécotent de leurs ongles tous secs, les promeneurs égarés sur le chemin de leurs garde-manger. Elles ont le déhanché d'enfer des fils de fer barbelés ; Coquines.
Le champ, la nuit, est silencieux comme un cimetière : aveu discret de richesses enfouies. Mais que trouvera la charrue à l'aube des récoltes ?
Or, aux alentours, les cigales jouent des maracas dans une défoulante hilarité générale.
Messieurs les Rosiers bronzent, bronzent au soleil qui tape le front de la campagne ; Fiévreuse campagne, malade et en deuil sous son linceul de chaleur. Messieurs bronzent la coupe de leurs pétales aux rasoirs des rayons aiguisés. Bourgeois de cet antique jardin, vieux beaux des ses laids parterres assoiffés d'engrais douteux, leur criarde beauté leur donne le droit unique de rejoindre les mortes dans leurs ultimes chambres. Regardez ! comme ils se gonflent de fierté quand ils plongent nonchalamment rejoindre les entrailles des terres sacrées ; Dernier coup sublime avant la stérile obscurité des sols cadavéreux.
Or, aux alentours, les cigales jouent des maracas dans une défoulante hilarité générale.
Damoiselles les Mûres, putes officieuses des chemins sauvages courtisent les regards comme des veuves noires. Des promesses liquides et sucrées – délicieuses - miroitent dans leurs petits yeux fixes et magiciens – mais si froids ! Des paniers entiers de petits yeux fixes qui attendent patiemment que viennent les percer de blanches et aveugles dents. Contemplez combien sont mates leurs peaux et combien est alléchant le prude voile émeraude (les feuilles vulgaires) qui les parent comme des guipures de vierges effarouchées ! Beautés des cœurs froids, vides et blêmes ; Beautés des rouges appétits bohèmes.
Et là, et là
Vert, au sol très ras
Dans un coin du bas
Toi, rejeton des vieux sabbats
Plus venimeux qu'un grand cobra
Quel pendu te sema ?
Petit muret, recouvert par les haillons d'un manteau en gazon (cramoisi) ;
Petit Muret, ancien Pâtre du midi sauvage cache-cache un vallon bien sombre : où y sont donc cachés tous ses moutons !
En espérant que je serais compris et pardonné.
Et en guise d'offrande, un petit poème en prose pastorale.
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Petit Muret, recouvert par les haillons d'un manteau en gazon (cramoisi) ;
Petit Muret, ancien Pâtre du midi sauvage cache-cache un vallon bien sombre : où y sont donc cachés tous ses moutons ?
Galets, galets!
Crâneurs rondelets,
Blanc osselets,
La terre vous a recraché
Combien est blanc votre dentier!
Quel est votre secret ?
On voit tricoter Mesdames les Ronces, aiguilles échauffées et aux aguets des pelotes abandonnées par le vent persan en chaleur. Mesdames les Ronces (toute ridées) avec leurs airs de (vieilles) filles toujours affamées de fraiches jeunesses, bécotent de leurs ongles tous secs, les promeneurs égarés sur le chemin de leurs garde-manger. Elles ont le déhanché d'enfer des fils de fer barbelés ; Coquines.
Le champ, la nuit, est silencieux comme un cimetière : aveu discret de richesses enfouies. Mais que trouvera la charrue à l'aube des récoltes ?
Or, aux alentours, les cigales jouent des maracas dans une défoulante hilarité générale.
Messieurs les Rosiers bronzent, bronzent au soleil qui tape le front de la campagne ; Fiévreuse campagne, malade et en deuil sous son linceul de chaleur. Messieurs bronzent la coupe de leurs pétales aux rasoirs des rayons aiguisés. Bourgeois de cet antique jardin, vieux beaux des ses laids parterres assoiffés d'engrais douteux, leur criarde beauté leur donne le droit unique de rejoindre les mortes dans leurs ultimes chambres. Regardez ! comme ils se gonflent de fierté quand ils plongent nonchalamment rejoindre les entrailles des terres sacrées ; Dernier coup sublime avant la stérile obscurité des sols cadavéreux.
Or, aux alentours, les cigales jouent des maracas dans une défoulante hilarité générale.
Damoiselles les Mûres, putes officieuses des chemins sauvages courtisent les regards comme des veuves noires. Des promesses liquides et sucrées – délicieuses - miroitent dans leurs petits yeux fixes et magiciens – mais si froids ! Des paniers entiers de petits yeux fixes qui attendent patiemment que viennent les percer de blanches et aveugles dents. Contemplez combien sont mates leurs peaux et combien est alléchant le prude voile émeraude (les feuilles vulgaires) qui les parent comme des guipures de vierges effarouchées ! Beautés des cœurs froids, vides et blêmes ; Beautés des rouges appétits bohèmes.
Et là, et là
Vert, au sol très ras
Dans un coin du bas
Toi, rejeton des vieux sabbats
Plus venimeux qu'un grand cobra
Quel pendu te sema ?
Petit muret, recouvert par les haillons d'un manteau en gazon (cramoisi) ;
Petit Muret, ancien Pâtre du midi sauvage cache-cache un vallon bien sombre : où y sont donc cachés tous ses moutons !
Jack-aux-lanternes- MacadAdo
- Messages : 77
Date d'inscription : 04/06/2011
Age : 34
Localisation : France
Re: Nature Morte
Tiens !
Serait-ce qu'on n'est pas si mal que ça sur Macadam ?
Et que nos façons (à moi et à d'autres) de commenter un texte ne sont pas si mauvaises que ça finalement ?
Enfin bref, un retour après un claquage de porte, ça me rappelle de vieux souvenirs et habitudes d'un ailleurs sans doute pas meilleur.
Nilo, ici et maintenant.
Serait-ce qu'on n'est pas si mal que ça sur Macadam ?
Et que nos façons (à moi et à d'autres) de commenter un texte ne sont pas si mauvaises que ça finalement ?
Enfin bref, un retour après un claquage de porte, ça me rappelle de vieux souvenirs et habitudes d'un ailleurs sans doute pas meilleur.
Nilo, ici et maintenant.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Nature Morte
Non, en fait, j'ai lu hier vos retours sur mon dernier poème et j'ai trouvé que vous aviez été indulgents avec ma réaction. J'ai été agréablement surpris Pour les commentaires construits, j'ai Oniris qui surclasse tout. Cela dit, il y a ici un certain esprit critique et des poètes de qualité. Et puis je pense avoir encore à offrir et à apprendre.
Jack-aux-lanternes- MacadAdo
- Messages : 77
Date d'inscription : 04/06/2011
Age : 34
Localisation : France
Re: Nature Morte
J’y ai lu une critique aiguë du monde dit civilisé adepte de la langue de bois qui fait du mensonge une vertu et de la morale une louange ! En réponse à cette langue de bois-mort, il serait bon qu’ils aillent faire un tour dans les champs abandonnés pour y griffer leurs mollets enflés d’une blancheur terrifiante ! Lisses et luisants : les écorchés vifs ne sont pas ceux qu’on croit. Apparences trompeuses.
L’esquisse de la question qui tue de la raison d’être (des choses) pour mieux mépriser (mais vraiment!) les êtres qu’ils tiennent en respect pour l’ordre établi, témoignage impuni d’un double mépris conduisant à un chaos plus sûr que le pire des mensonges...
Dam, monstradamus désastrodor
L’esquisse de la question qui tue de la raison d’être (des choses) pour mieux mépriser (mais vraiment!) les êtres qu’ils tiennent en respect pour l’ordre établi, témoignage impuni d’un double mépris conduisant à un chaos plus sûr que le pire des mensonges...
Dam, monstradamus désastrodor
Re: Nature Morte
Je dois dire que je suis impressionné par une telle lecture. Totalement juste et qui cerne les grandes comme les plus petites lignes de ce poème - et qui les surpasse, même. Et qui me cerne, moi, auteur, aussi. Bravo, chapeau bas.
Tu as un vrai sens de l'allégorie et du symbolisme, Dam.
Il y avait aussi, le goût, pour ce poème de la nature pervertie.
Tu as un vrai sens de l'allégorie et du symbolisme, Dam.
Il y avait aussi, le goût, pour ce poème de la nature pervertie.
Jack-aux-lanternes- MacadAdo
- Messages : 77
Date d'inscription : 04/06/2011
Age : 34
Localisation : France
Re: Nature Morte
« nature pervertie », oui, c’est bien comme ça que je l’ai lu.
Si je me suis permis cette analyse de ton texte, ce n’est pas pour autre chose que dire mon ressenti et nullement pour le caricaturer. J’étais sincère en le faisant, même si cela peut être mal reçu, comme un moyen-tremplein d’exprimer mes propres idées que l’auteur aurait volontairement cachées.
Et ceci dit, ton texte est beaucoup plus fort et plus fin que le mien puisqu’il induit cette réflexion en filigrane tandis que moi j’y vais avec mes gros sabots !
Dam.
Si je me suis permis cette analyse de ton texte, ce n’est pas pour autre chose que dire mon ressenti et nullement pour le caricaturer. J’étais sincère en le faisant, même si cela peut être mal reçu, comme un moyen-tremplein d’exprimer mes propres idées que l’auteur aurait volontairement cachées.
Et ceci dit, ton texte est beaucoup plus fort et plus fin que le mien puisqu’il induit cette réflexion en filigrane tandis que moi j’y vais avec mes gros sabots !
Dam.
Re: Nature Morte
Un plaisir d'avoir lu ton poème.
La nature saura toujours se défendre contre la connerie de l'homme, ça c'est sur.
Si on prend le poème dans un autre sens, je pourrais dire que ça peut aussi
ressembler à une vie là où ça accroche.
En espérant te lire à nouveau ...
Permets moi de te souhaiter : UN joyeux anniversaire
La nature saura toujours se défendre contre la connerie de l'homme, ça c'est sur.
Si on prend le poème dans un autre sens, je pourrais dire que ça peut aussi
ressembler à une vie là où ça accroche.
En espérant te lire à nouveau ...
Permets moi de te souhaiter : UN joyeux anniversaire
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