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L'Amour / La Mort
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L'Amour / La Mort
L'AMOUR/ LA MORT
Il ne s'agit pas ici de discourir doctement sur l'amour et la mort en sachant que nous aspirons à l'un et avons peur de l'autre. Pas de considérations savantes sur Eros et Thanatos, sur leur opposition, sur leur engendrement, leur génération spontanée ou provoquée.
L'amour nous touche et nous sommes Roi-de-Gloire, comme d'un soleil nimbé. La lumière nous inonde jusqu'en nos ombres les plus obscures et nous marchons à l'étoile. La musique se fait chair, la dilatation du plain-chant abolit les limites.
De ce compagnonnage ému, ce fil rouge de la vie, nous tramerons, tapis de haute lisse, les passions les plus chaudes, aux couleurs de l'amour, dans la verticalité de midi, l'amour n'a pas d'ombre!
Ce monde meurt par manque d'attention, par la "la détestation" des amputés de l'amour, les auto-mutilés de la haine "bavent à la poupe", ils veulent encadrer nos dérives. Les cyclones aveugles sabrent l'air, ils veulent nous clouer de baïonnettes.
"Viva la muerte" braillent les soudards du sentiment, les violeurs d'innocence, les insulteurs de la beauté. Dans le dos juvénile de l'amour, ils veulent tailler des lumières dans leurs bottes.
Nous n'avons plus le temps des angoisses métaphysiques. Plus de questionnements sans réponses.
Les interrogations ontologiques sont un luxe de temps de paix, mais puisque voici à nouveau "le temps des assassins", puisque leurs langues acides lèchent le bas de nos portes, il y a urgence à faire mur de nos poitrines d'amour fou. Il y a urgence à dresser des barricades, pas en pierres de sucre, non, des barricades défendues d'amour ardent, de celles où sur des drapeaux rouges et noirs, on pourra lire "Embrasse ton amour sans lâcher ton fusil".
Ce tract d'action poétique numéro quatre est dédié à tous les opprimés, les violés, les spoliés, les assassinés des Balkans, d'Algérie et d'ailleurs, et plus particulièrement à ces deux amoureux morts la main dans la main, au sortir d'un pont enjambant "Snipper Alley" à Sarajevo.
La bêtise noire à front de taureau jaillit comme balle des canons de fusil et des soutes d'avion, elle chante la mort, l'horrible, l'injuste, la nauséabonde, l'insupportable, la sale mort que prodiguent les ignobles: les racistes, les fascistes, les purificateurs, les chiens de guerre.
Les poètes doivent être des voleurs de feu et plonger les brandons de leurs poèmes dans les bouches d'ombre qui hurlent à la mort.
Nous ne voulons pas écrire une aimable poésie, mais une poésie d'amour "soleilleux", brûlant, calciné. "Je est un autre" et nous sommes concernés. Au bout de nos forces, quand nous aurons fini nos apprentissages de l'usage du monde,quand exténuées d'amour nos lèvres seront devenues sèches, alors, mais alors seulement et parce que nous l'aurons apprivoisée, nous accepterons de faire un dernier tour de valse avec la camarde, la "Noire fiancée".
Alors, nous mourrons cette fois, vraiment, en état d'écart absolu entre nos rêves et notre nouvelle réalité, entre l'Amour et la Mort.
Et nous mourrons sans haine car nous savons que:
"Viendront d'autres horribles travailleurs, ils se lèveront là où l'autre s'est affaissé".
Et ceux-là à nouveaux diront: "Donnez-nous de l'or, nous en ferons de l'amour et nous ferons chanter les pierres".
Yann Orveillon, Dans nos poings serrés des étoiles, 2008.
Yann Orveillon, poète breton, est décédé le 7 juillet 2011 à l'âge de 70ans.
Il ne s'agit pas ici de discourir doctement sur l'amour et la mort en sachant que nous aspirons à l'un et avons peur de l'autre. Pas de considérations savantes sur Eros et Thanatos, sur leur opposition, sur leur engendrement, leur génération spontanée ou provoquée.
L'amour nous touche et nous sommes Roi-de-Gloire, comme d'un soleil nimbé. La lumière nous inonde jusqu'en nos ombres les plus obscures et nous marchons à l'étoile. La musique se fait chair, la dilatation du plain-chant abolit les limites.
De ce compagnonnage ému, ce fil rouge de la vie, nous tramerons, tapis de haute lisse, les passions les plus chaudes, aux couleurs de l'amour, dans la verticalité de midi, l'amour n'a pas d'ombre!
Ce monde meurt par manque d'attention, par la "la détestation" des amputés de l'amour, les auto-mutilés de la haine "bavent à la poupe", ils veulent encadrer nos dérives. Les cyclones aveugles sabrent l'air, ils veulent nous clouer de baïonnettes.
"Viva la muerte" braillent les soudards du sentiment, les violeurs d'innocence, les insulteurs de la beauté. Dans le dos juvénile de l'amour, ils veulent tailler des lumières dans leurs bottes.
Nous n'avons plus le temps des angoisses métaphysiques. Plus de questionnements sans réponses.
Les interrogations ontologiques sont un luxe de temps de paix, mais puisque voici à nouveau "le temps des assassins", puisque leurs langues acides lèchent le bas de nos portes, il y a urgence à faire mur de nos poitrines d'amour fou. Il y a urgence à dresser des barricades, pas en pierres de sucre, non, des barricades défendues d'amour ardent, de celles où sur des drapeaux rouges et noirs, on pourra lire "Embrasse ton amour sans lâcher ton fusil".
Ce tract d'action poétique numéro quatre est dédié à tous les opprimés, les violés, les spoliés, les assassinés des Balkans, d'Algérie et d'ailleurs, et plus particulièrement à ces deux amoureux morts la main dans la main, au sortir d'un pont enjambant "Snipper Alley" à Sarajevo.
La bêtise noire à front de taureau jaillit comme balle des canons de fusil et des soutes d'avion, elle chante la mort, l'horrible, l'injuste, la nauséabonde, l'insupportable, la sale mort que prodiguent les ignobles: les racistes, les fascistes, les purificateurs, les chiens de guerre.
Les poètes doivent être des voleurs de feu et plonger les brandons de leurs poèmes dans les bouches d'ombre qui hurlent à la mort.
Nous ne voulons pas écrire une aimable poésie, mais une poésie d'amour "soleilleux", brûlant, calciné. "Je est un autre" et nous sommes concernés. Au bout de nos forces, quand nous aurons fini nos apprentissages de l'usage du monde,quand exténuées d'amour nos lèvres seront devenues sèches, alors, mais alors seulement et parce que nous l'aurons apprivoisée, nous accepterons de faire un dernier tour de valse avec la camarde, la "Noire fiancée".
Alors, nous mourrons cette fois, vraiment, en état d'écart absolu entre nos rêves et notre nouvelle réalité, entre l'Amour et la Mort.
Et nous mourrons sans haine car nous savons que:
"Viendront d'autres horribles travailleurs, ils se lèveront là où l'autre s'est affaissé".
Et ceux-là à nouveaux diront: "Donnez-nous de l'or, nous en ferons de l'amour et nous ferons chanter les pierres".
Yann Orveillon, Dans nos poings serrés des étoiles, 2008.
Yann Orveillon, poète breton, est décédé le 7 juillet 2011 à l'âge de 70ans.
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: L'Amour / La Mort
Beau texte dont je retiendrai essentiellement ceci
l'amour n'a pas d'ombre !
Et même si je ne partage pas forcément toutes les idées et peux malgré tout sans peine me rallier à certaines ce qui compte ici, dans cette expression de révolte (commune à tous les tract d'action poétique) c'est la qualité de l'écriture et la sincérité de l'engagement.
Nilo, mi Amor !
l'amour n'a pas d'ombre !
Et même si je ne partage pas forcément toutes les idées et peux malgré tout sans peine me rallier à certaines ce qui compte ici, dans cette expression de révolte (commune à tous les tract d'action poétique) c'est la qualité de l'écriture et la sincérité de l'engagement.
Nilo, mi Amor !
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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