Putain, quel beau bordel ! (Chronicle)

Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.

Dédé: Putain, quel beau bordel !

Dédé: Surtout allez pas rêver. J'vais pas vous parler d'mon clandé d'Pigalle. Si vous voulez savoir comment il est beau c'est simple, vous avez qu'à y v'nir. Pour l'adresse pas besoin que j'vous la file, vous prenez l'métro, vous descendez à Pigalle ou à Blanche et là vous d'mandez Dédé (y a un mot d'passe c'est "Papy", rapport aux condés qu'aimeraient bien m'éloigner un peu d'mes affaires). Après vous avez plus qu'à vous laisser conduire. Tout c'qui vous faut c'est assez d'fraiche pour qu'on vous laisse entrer. J'dis ça c'est pour vous pasque vous connaissez les gonzesses, si vous montrez vot' carte bleue elle a d'grandes chances de ressortir sacrément délavée. Non, sérieux, la fraiche y a qu'ça d'vrai dans les affaires, on craint pas d'dépenser plus qu'on a. J'voudrais pas revenir sur le coup qu'on a fait aux banquiers avec P'pa et Papy mais ça s'rait bon qu'vous l'perdiez pas d'vue. Pour ceux qui sauraient pas quel coup on leur a fait vous avez qu'à lire ma précédente chronicle, vous s'rez au parfum. D'ailleurs le mieux ça s'rait qu'vous les lisiez toutes au fur et à mesure, ça vous instruirait et vous perdriez pas l'fil.

Dédé: A propos d'fil, essayez pas d'arracher le string de mes collaboratrices avant d'avoir mis vot' pognon sur la table, j'ai des videurs qu'ont pas vraiment l'sens ni le goût d'la négociation. J'vous dis ça c'est pour vot' bien.

Dédé: Donc, j'vous disais qu'j'étais pas là pour vous parler d'mon clandé. J'en ai déjà assez dit. Non, le bordel dont j'vous parle c'est celui qu'occupe tous les journaux, toutes les radios, toutes les télés (même si vous la r'gardez jamais vous avez pas pu y échapper, même moi j'suis au courant et pourtant j'suis à Shangaï) de France et de Navarre depuis plus d'trois s'maines et plus particulièrement depuis l'week-end dernier, et surtout d'puis samedi 22 novembre 2008. Ouais, ce jour là c'était le résultat du vote. Ouais, LE VOTE. Encore plus important qu'le 22 avril 2002 ou le 6 mai 2007, même plus important encore qu'le vote pour la présidence des Etats Unis et l'élection du plus beau black du monde.

Dédé: LE VOTE pour élire LA premier secrétaire du PS. Vous vous rendez compte, ça concerne moins de deux cents mille pékins (j'vous rappelle que j'suis en Chine quand même) et on nous en fait un fromage qui pue comme si on voulait partir à la conquête de l'OMC avec nos p'tits pots de lait fermenté.

Dédé: LE combat des cheftaines, qu'ont pas arrêtés de s'envoyer des fleurs fanées, de s'faire des baisers de Judas (l'iscariote, pas le p'tit trou qu'vous avez dans vos portes pour mater si c'est pas les huissiers qui débarquent) et de serrer les doigts (d'honneur) pour avoir la place. Faut croire qu'elle est bonne la place pour se crêper l'chignon comme ça et vouloir à tout prix s'asseoir dans l'fauteuil de la limace. Remarquez, ça va pas trop l'changer l'fauteuil, pasqu'elle bavent et elles mouillent les deux gonzesses. Y paraît qu'c'est le pouvoir qui fait ça. C'est aphrodisiaque à c'qu'on dit. Tiens ça m'fait penser qu'y faudrait que j'sème quelques graines de pouvoir su'l'plancher d'ma boutique. Mais faut pas que j'm'égare. Donc, les gonzesses, elles mouillent à l'idée d'poser leur cul su'l'fauteuil à François. Y doit dégager un sacré paquet d'phéromones ce fauteuil, pasqu'y en a une des deux qui l'a connu d'plus près qu'du fauteuil le François, y s'est tiré d'ailleurs (François, pas l'fauteuil), et ben elle veut quand même s'y asseoir. Comme si elle voulait lui faire un enfant (au fauteuil, pas à François, ça c'est déjà fait). Après avoir fait un paquet d'enfant dans l'dos à tous leurs p'tits camarades les voilà qui s'crêpent le chignon pour savoir qui va les garder. Ah me demandez pas qui hein. Les enfants ! Suivez un peu bordel !

Dédé: Faut quand même dire qu'c'est un beau combat. La Dame des Trente Cinq Heures contre La Madone du Poitou. Belle affiche. Manque plus qu'la boue au milieu du ring. Je sais bien qu'la boue y pataugent tous dedans depuis quelques années mais quand même, y en aurait eu un peu sur la scène du Palais des Congrès de Reims ça aurait fait plus vrai. Pasqu'entre une qui assène "DE-MO-CRA-TIE" après avoir fait reprendre en chœur "FRA-TER-NI-TE" six s'maines avant, et l'autre qui parle de LA GAUCHE et d'l'Europe comme si elle avait découvert l'Amérique (non, j'vais pas vous reparler d'Obama, j'suis pas son dircom) on a un peu l'impression de s'trouver dans la grand messe de l'opium du peuple. Y manque plus qu'les bougies. Et la boue sur la scène. Vous r'marquez qu'j'ai pas dit la Cène, faudrait pas confondre religion et marchands du temple. Là elles nous font des querelles de boutiquiers pire que dans l'Sentier. Chacune tire la couverture à elle. Si fort qu'elles vont bien arriver à la déchirer la couverture. Après ça l'PS et ses militants y vont prendre un sacré coup d'froid. L'médicament qui va soigner leur rhume de cerveau il est pas encore inventé, j'vous l'dis. Alors d'ici qu'il ait son autorisation de mise sur le marché y va passer d'l'eau sous les ponts.

Dédé: Y en a un qui se marre c'est Papy. Faut dire que Papy il est plutôt de droite, alors voir des mecs de gauche (enfin gauche ici c'est p'être un bien grand mot) dans la mouise c'est pas fait pour le chagriner. Surtout qu'il a un peu aidé à semer la zizanie. Il adore ça. En ce moment y bosse un peu dans une école. Ouais, une vraie, avec des profs et des syndicalistes (c'est souvent les mêmes, y z'ont l'temps) et aussi des mecs de gauche (ouais je sais c'est encore les mêmes), et ben il arrête pas de foutre la zone à la cantine pour les voir se déchirer, s'engueuler comme si y z'étaient les pires ennemis du monde (un peu comme La Dame et La Madone). Ca l'fait marrer Papy. Un rien l'amuse quand y s'agit du PS, et y a pas b'soin de l'pousser beaucoup pour jeter un peu d'huile sur le feu. Il a toujours ses burettes sur lui. Vous avez déjà lu la presse syndicale des "enseignants" ? Moi non plus mais Papy y m'a raconté. Putain y a autant d'chapelles que de grains à un chapelet. C'est marrant pour des mecs qu'arrêtent pas d'parler d'union, de rassemblement et tutti quanti.

Dédé: Attention putain, j'suis en train de m'égarer. J'espère que vous avez semé vos p'tits cailloux pour retrouver votre chemin pasque sinon vous allez être définitivement largués. Allez, j'suis bon prince, j'vous r'mets sur la voie. J'vous parlais de l'élection de LA premier secrétaire du Parti Socialiste. Ben ouais, comme candidats y z'avaient, un homme, un homo et deux gonzesses. Et ben y z'ont viré l'homme (on va dire que ça c'est pas trop grave) et l'homo. Et après y voudraient nous donner des leçons de parité, et de mise en avant des minorités, et y crient victoire quand un noir se fait élire à la Présidence des Etats Unis (non, j'suis toujours pas son dircom). Et y retiennent que deux femmes pour la lutte finale. J'espère qu'elles ont bien affûté leurs p'tits poings les gonzesses, pasque ça va saigner.

Dédé: Moi j'trouve que c'est con, cette finale à deux gonzesses. J'aurais bien aimé qu'au moins en demi-finale à trois y ait eu un homme, une femme, et un homo. Ca aurait eu d'la gueule comme partie fine. Ben là non, la demi-finale à trois (ça vous interloque pas ça, une demi-finale à trois !) c'était un homme contre deux femmes. Et c'con là il a réussi à s'faire éliminer. On va bientôt les entendre pleurer pour revendiquer l'égalité des droits. A connerie égale, chance égale. Si au PS y a plus le culte de l'égalité, comme y déjà plus depuis longtemps celui de la liberté (de penser) y leur reste plus que la FRA-TER-NI-TE. Putain, elle est forte La Madone, ou plutôt son gourou mystique qu'à un ch'veu sur la langue. Réussir à faire passer trois mots extraits d'un discours de Jaurès pour de la provocation dans un congrès socialo c'est un peu comme marcher sur l'eau. Pour un peu elle leur aurait donné l'absolution. Enfin, quand j'dis pour un peu, c'est pour un peu qu'ils se soient tous ralliés à elle. Pasque là elle leur promet plutôt l'enfer de la scission, de l'explosion en vol. LA Kaïda y vont l'appeler bientôt, surtout qu'elle a l'intention d'aller s'installer en banlieue. Près du peuple. C'est vrai que depuis trente ans y s'en sont vachement éloignés du peuple au PS. Ca doit être un effet pervers du caviar, des voitures de fonction et des Berlutti.

Dédé: A propos de caviar, de voitures de fonction et de Berlutti, vous les avez vues les deux gonzesses, au milieu de leurs porte-flingues. On dirait un remake du Parrain dans l'quatorzième, au marché Daguerre. Avec règlement de comptes rue de Solférino. Au fait, vous savez c'qui caractérise le plus la bataille de Solférino (ouais bande d'ignares y z'habitent une rue qu'a un nom de bataille les camarades socialistes, si c'est pas prémonitoire ça !), à part qu'on l'a gagnée. Et ben c'est qu'on y a pas soigné les blessés. Y z'ont crevé sur place. Ca aussi j'crois bien qu'c'est prémonitoire. Si vous allez voir, y aura pas d'blessés. Que des morts. Et une morte.

Dédé: Moi j'm'en tape que ce soit La Dame des Trente Cinq Heures ou La Madone du Poitou qui gagne. Tout l'monde s'en tape d'ailleurs, à part les quarante deux malheureux qu'ont tout l'poids du PS sur les épaules depuis trois jours. Putain, y doivent se cacher, c'est sûr. Remarquez, y doivent tous croire que c'est eux pasqu'on en voit pas beaucoup dehors en ce moment, à part les deux gonzesses et leurs bodyguards.

Dédé: Ah si ! Oh putain j'allais oublier. Vous vous souv'nez du grand qu'avait une gueule de coton tige et le charisme qui va avec ? Mais si, souv'nez-vous, celui qu'a pris sa retraite le 22 avril 2002 au soir. Et ben, il est ressorti de sa boite. C'est pas la première fois, je sais, mais y s'bonifie pas en vieillissant. Il a ouvert sa gueule, rien qu'pour emmerder La Madone, et il l'a comparée, elle et ses potes aux socialos foireux des années trente (ceux qui voulaient rénover le parti. Ouais, déjà !) qui ont fini dans la collaboration. De là à vouloir faire croire que si elle l'a pas son fauteuil de son ex elle serait prête à rejoindre Sarkozy y a qu'un pas. C'est quand même bien une ordure la raclure de cérumen, d'aller dire ça d'une femme qui fait tout c'qu'elle peut pour lui prendre sa place à Sarkozy.

Dédé: Enfin bon, on verra bien comment ça va se finir leur histoire. Mais ça m'étonnerait qu'y ait pas des pots cassés. Tant il est vrai que tant va la cruche à l'eau… Moi je sais pas laquelle des deux est la cruche (si j'ai bien une petite idée mais je fais pas de politique alors je la garde pour moi) mais je suis sûr qu'elle va se casser. Y z'attendent que ça ses p'tits camarades. Ca les soulagera. Y s'ront pas plus efficace pour autant mais y z'auront un boulet de moins.

Dédé: Bon, c'est pas tout. Faut qu'j'aille faire ma valise, je quitte la Chine dans deux heures (si j'suis pas coincé à la douane) pour rentrer à Paname. Putain, j'en ai des choses à vous raconter. Vous allez pas vous emmerder. Au fait pour passer commande d'une fausse Rolex il est trop tard. Y vous restera la possibilité de venir me voir dans mon clandé d'Pigalle et d'goûter aux fruits exotiques que j'ramène.

Dédé: Oh putain, quel beau bordel ! Là j'parle du mien.


Ciao les gonzesses, c'était Dédé.