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Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
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Swann
sasvata
Dédé
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Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Salut les gonzesses, c'est Dédé pour une interview pas si bidon que ça.
Pour le "pas si que ça" j'vous expliqu'rai un peu plus tard. Faut vous attendre à du lourd pasque quand j'décide de m'entretenir avec une prof faut que j'prenne sur moi. Et sur elle aussi vu les relations pas toujours détendues qu'j'ai eues avec l'école.
Mais là bon, j'ai passé de bonnes vacances avec Papy et M'man. On s'est baladé dans la France profonde, celle des cathédrales, de la bonne bouffe bien grasse et des vins de soif. J'suis rentré pas content d'rentrer mais d'bonne humeur quand même. Bon c'est vrai qu'y a un moment que j'suis au vert chez Papy avec lui et les pécores de son patelin et qu'mon r'tour de Saint-Pourçain et du Champagne réunis il est derrière moi depuis deux mois mais y m'fallait bien ça pour digérer l'aligot, les saucisses, les choux farcis et autres douceurs périgourdines qu'on s'est enfilés pendant not' périple.
Bref, c'est la rentrée ! Et qui dit rentrée dit rentrée des classes. Vous direz que faire sa rentrée le 25 septembre ça ampute pas mal le premier trimestre et j'vous répondrai que pour pas me mettre en danger de luxation de neurones j'me suis mis au rythme de Papy quand il était étudiant et que fin septembre c'est bien assez tôt.
D'ailleurs c'est tellement assez tôt que les profs y trouvent qu'il est grand temps de faire une grève pour dire qu'y sont pas contents et qu'y travaillent trop à trop peu pour pas beaucoup d'pognon. Toujours la même chanson en fait, les paroles et la musique changent jamais. Y a qu'les choristes qu'on change de temps en temps, mais enfin pas souvent pasque dans c'métier la carrière dure une bonne quarantaine d'années (41 ans et des brouettes y parait). Remarquez y sont pas usés par leurs prestations sur l'estrade, y pourraient faire plus, genre Johnny ou Schmoll, ou Bob (des potes à Papy) qui usent toujours leurs semelles sur les estrades à soixante-dix balais, et sans rechigner alors qu'y font leur truc devant des classes de plusieurs milliers d'élèves à chaque fois. Et même qu'y font autant de jours de taf dans l'année qu'un prof, et j'le répète, SANS SE PLAINDRE ! Bon d'accord eux y gagnent un peu plus que trois fois le SMIC en fin d'carrière mais quand même y pourraient s'plaindre pasqu'y z'ont pas la garantie d'emploi et qu'y sont mutés quasiment après chaque cours dans un nouveau patelin qu'est pas forcément plus folichon qu'le précédent.
Mais là je sens que j'm'égare et qu'vous allez pas tarder à être largués à croire que j'suis parti interviewer Bob Dylan. Ben non, c'est pas Bob que j'ai interrogé cette fois-ci. Pas encore, lui j'le garde pour la bonne bouche, celle des lendemains de révolution qui déchantent, c'qui devrait pas tarder à arriver. J'la lui f'rai dans le genre "Blowing in the wind" avec des échos de "Hurricane" pour l'ambiance post-apocalyptique des grands soirs de baston sur le ring de la lutte des classes.
Donc l'interview de Bob ce sera pour plus tard. Aujourd'hui vous aurez droit qu'à un truc ordinaire d'une gonzesse pas extraordinaire qu'a fait sa rentrée y a vingt-cinq jours et qu'en a déjà plein les bottes. Rien de nouveau sous le soleil syndical vous m'direz. Et j'vous répondrai que l'soleil il a jamais trop brillé dans les tronches un peu bas d'plafond des leaders syndicaux qui sont pas à la veille de renouveler le genre de leurs spectacles vu qu'y pensent plus avec leur poing levé à brasser du vent qu'avec c'qu'y z'ont entre les oreilles. Genre entre les oreilles y doivent avoir que du vent, mais pas celui de Bob j'vous l'dis. Non, juste le vent mauvais des tempêtes sociales qu'y voudraient bien voir souffler sur la mer de leurs lamentations. Ah les cons !
Fallait donc que j'trouve une prof à interviewer, UNE pasque j'préfère les gonzesses vous l'savez. Mais vus mes antécédents relationnels avec l'école dont j'ai déjà eu l'occasion d'vous parler et ceux peu amènes que j'entretiens avec le peuple de gauche en général et les syndicats en particulier c'était pas gagné.
Et c'est là que Papy m'a sorti du pétrin en bon petit-fils de boulanger qu'il est. Il a fait jouer ses bonnes relations avec Libé pour que j'puisse accompagner un de leurs journaleux sur le front d'un collège en lutte dans les quartiers nord de Marseille (c'est ça le lourd que j'vous avais promis au début). Ouais il est comme ça Papy, quand y m'voit en peine pour approcher quelqu'un y m'propose son aide. En général pour les gonzesses j'ai pas besoin d'lui, mais pour une prof syndiquée j'voyais pas comment j'allais pouvoir y arriver tout seul. Comme y m'voyait dans l'embarras y m'a dit "t'en fais pas Dédé, je vais mettre 1€40 dans le commerce pour te téléporter dans la France ultra profonde, celle où il y a plus de fausses cartes de séjour que de cartes nationales d'identité en règle, celle où deux et deux ne font pas souvent quatre et où on ne met plus les points sur les "i" ni les "s" au pluriel depuis des lustres". Bref, y m'envoyait pas chez les lumières mais en reportage avec avec Libé dans la zone absolue avec pour mission d'infiltrer un collège "Eclair". Vous savez pas c'que c'est un collège "Eclair" ? Et bien, je vais vous l'dire, comme dirait notre Président. C'est un collège qui fait partie du dispositif "Ecoles, Collèges et Lycées pour l'Ambition, l'Innovation et la Réussite". Ca en jette hein ! En clair c'est un collège difficile dans une ZEP de ZUP. Le genre de collège en France où on parle plutôt mal français et plutôt bien une trentaine de langues étrangères mais pas de celles qu'on apprend au collège.
Et là devinez c'qu'y m'avait dégoté le journaleux de Libé pour mon interro surprise, j'vous l'donne en mille : une prof d'anglais ! Ca s'invente pas. Prof d'anglais dans une ZEP des quartiers nord de Marseille. J'vous raconte pas l'accent, enfin, les accents. Ca doit être tonique ! Oh putain ! Ca allait valoir son pesant de cacahuètes laxatives de la politique éducative. J'en salivais d'avance. A une nuance près : vouloir être prof, j'peux l'comprendre (Papy l'a été) mais prof d'anglais, en France, un des rares pays au monde où l'éducation nationale a toujours été incapable de comprendre que c'est pas en lisant qu'on apprend à parler mais en parlant qu'on apprend à lire. Alors vouloir être prof d'anglais c'est manifestement soit une erreur de vocation, soit, ce que je suppose, le résultat patent d'une absence totale de vocation. Enfin bref, ce qui conduit le plus souvent à être prof. Une carrière par défaut pour des gens qu'ont pas d'avenir. C'est vrai que n'est pas Bob Dylan, ou grand médecin, ou Romain Gary ou mathématicien de génie qui veut. Alors y en a qui font prof. Ca mange pas de pain et ça assure le casse-croûte.
Bon, je cause, je cause… Il est temps que j'vous livre les termes de mon entretien avec la gonzesse qu'essaie de faire lire Shakespeare dans le texte à des ados qui savent même pas que l'Angleterre est une île et que "shit" c'est un gros mot. D'ailleurs y savent pas non plus que "merde" c'en est un aussi. C'est vous dire si elle part de loin la gonzesse. Elle est pas rendue à "To be or not to be". En fait j'crois bien que c'est elle qui devrait s'poser la question d'être ou ne pas être prof d'anglais. Mais alors j'vois pas bien c'qu'elle pourrait faire de son temps libre.
Oh putain, j'allais oublier d'vous dire : Marine elle s'appelle la gonzesse. Prof ! D'anglais ! Dans les quartiers nord de Marseille ! Et s'appeler Marine ! C'est pas forcément le bon ticket d'entrée.
Bon, j'vais pas vous faire languir plus longtemps. J'vous préviens, y a pas un mot d'elle que j'ai inventé (bon d'accord, peut-être un ou deux vous m'connaissez, faut bien que j'bidonne un peu) , si vous m'croyez pas vous aurez qu'à lire Libé puisqu'on a fait ça à deux, eux et moi, chacun avec sa carte de presse, une bleu clair et une rose foncé. Ah bon, vous pensiez que les cartes de presse avaient pas de couleur à part bleu-blanc-rouge. Vous êtes vraiment des burnes.
Allez, c'est parti !
Dédé : Alors on va faire simple, vu qu'les présentations j'viens d'les faire au-d'ssus, que tout l'monde sait c'que tu fais dans la vie, où tu crèches et qu't'es pas de droite on va aller directement dans le vif du sujet. Pour simplifier ta vie qu'est déjà bien assez confuse comme ça on va s'tutoyer (ça s'fait beaucoup dans l'Educ' Nat' et à gauche, même entre gens qui s'connaissent pas) vu qu'tu t'appelles Marine -c'est l'gars d'Libé que j'accompagne qui m'l'a dit - j'vais t'appeler Marine. Moi c'est Dédé et tu peux m'appeler Dédé. Dans tous les cas j'préfère être à ma place qu'à la tienne, faut qu'tu l'saches. Mais comme j'suis pas un bleu dans l'métier Marine j'vais t'poser des questions dont t'as appris par cœur les réponses depuis qu't'as signé ton contrat et ta carte syndicale en même temps. Tu dois bien te douter que la grève d'après demain m'a un peu inspiré mais on en parlera plus tard, j'voudrais pas t'mettre la pression trop tôt. Alors pour commencer dis-moi un peu comment s'est passée ta rentrée.
Marine : Jeudi 1er septembre, rentrée des enseignants, cinq jours avant les gamins, grève annoncée le 27 septembre. Mes élèves viennent des quartiers durs de la ville, ils font parfois autre chose que leurs devoirs en rentrant. Dans leurs sacs de cours ils peuvent avoir un couteau pour se défendre.
Dédé : C'est ça, prends moi pour une bille. Putain, t'as pas mis longtemps à essayer de m'enfumer. D'abord 5-1 ça a jamais fait 5 mais 4 (Papy était prof de maths, j'ai vérifié avec lui pasque moi avant de dire des conneries qu'on pourrait me retourner dans la tronche je vérifie, c'qu'est pas forcément l'cas de tout l'monde). Ca j'veux quand même bien pas le porter à ton débit pasque t'es que prof d'anglais mais faudra pas trop essayer d'me prendre sur les calculs pasque j'ai ma source, et c'est d'la bonne. Et puis si tu crois qu't'es la seule dont les élèves font pas leurs devoirs en rentrant faut qu'tu lises autre chose que la presse syndicale, ça te permettra d'être au courant de c'qu'on fait à l'école et après l'école, et pas qu'dans ton quartier. Ben oui, tes élèves y z'ont autre chose à foutre que leurs devoirs, y fauchent, y shouffent, y dealent, faut bien qu'y s'fassent leur place dans leur société et c'est pas l'école qui va leur apprendre un métier. Ca s'saurait. Quant au couteau pour s'défendre tu m'prendrais pas encore une fois pour un con ? Tu crois pas que c'est un peu aussi pour racketter les p'tits ? Putain, faudrait un peu sortir de l'angélisme dilatoire et regarder la vie en face avant de donner l'absolution sans confession à des voyous qui répandent la mauvaise parole dans le désert des zones de non droit.
Et à part ça ? Ton collège, tes collègues, tes bouquins, tes fringues ? J'espère que t'es au top questions marques pasque sinon tu vas passer pour une ringarde si t'as des Nike de contrefaçon.
Marine : Le 2 septembre j'ai eu mal au ventre en montant dans ma voiture…
Dédé : J'm'en tape, et mes lecteurs aussi que t'aies eu tes règles le 2 septembre. C'était pas ma question.
Marine : Les collègues, la salle des profs… Il faut toujours beaucoup sourire. Ce sourire il traduit l'angoisse… J'ai beaucoup d'heures sup' cette année. Une classe de plus en fait ! Vingt-cinq fois plus de risques de conflit.
Dédé : T'es pas loin d'me faire pleurer, fais gaffe, un ours en peluche qui pleure ça peut faire fondre la banquise, tu s'rais à l'origine d'un dérèglement climatique, tes potes écolo t'en voudraient à mort. T'es vraiment à côté d'tes pompes Marine. Moi quand j'souris c'est pas d'angoisse, au contraire. Vous êtes quand même pas mal déformés dans votre job. Si sourire c'est une marque d'angoisse j'comprends qu'vous soyez mal-à-l'aise devant les branleurs qui vous font face. Et en plus t'as une drôle de façon d'appréhender le risque. Si pour toi vint-cinq gamins de plus c'est vingt-cinq fois plus de risques de conflit faut qu'tu changes de boulot fissa.
Allez, pour te détendre raconte moi ta première journée de classe.
Marine : J'ai passé deux heures à leur expliquer qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser leur Iphone en classe.
Dédé : Ah ouais, et à part ça c'est quoi ton métier. J'te dis ça pasque d'après c'que m'a raconté Papy de son job quand il était prof y perdait pas deux heures pour des conneries qui pouvaient distraire de la bonne compréhension des états d'âme de Pythagore face au carré de l'hypoténuse ou à celle de la rencontre fortuite de deux parallèles dans un univers plat.
Bref tu t'es fait chier et t'as perdu ton temps pour ta première journée. A mon avis tu vas avoir du mal d'ici fin juin. J'vais t'faire grâce du reste de ta première semaine. Parle moi de c'qui s'est passé après, en attendant cette grève annoncée qu'a du te paraître bien lointaine.
Marine : Ben pour le premier week-end de l'année scolaire j'ai dit non à tout.
Dédé : On s'en tape de tes week-end, j'suis pas là pour t'interviewer sur ce que tu fous de ton temps libre, même si vu le peu d'heures que tu bosses dans la s'maine t'aurais sans doute beaucoup plus de choses à dire que quand on t'interroge sur ton boulot (enfin, j'dis ça juste en fonction du ratio temps de travail/temps libre). Non j'veux savoir si ça s'est arrangé en deuxième semaine vu que j'vois pas c'qu'y t'aurait empêché d'y arriver, à moins qu't'aies tué ton Principal. Rassure moi, tu l'as pas buté ?
Marine : Les petits de sixième m'appellent "Maîtreeeeeeessssseee", c'est exaspérant et déprimant. Je n'ai pas fait cinq ans d'étude pour me faire appeler "maîtresse". Je suis leur professeur, on n'est plus à l'école, mais au collège. Lundi j'ai eu sept heures de cours…
Dédé : Pauvre chérie…
Marine : … Et pour commencer une galère à la photocopieuse.
Dédé : Oh putain, t'as une vie trépidante. Et autrement, j'veux dire sans la photocopieuse t'es capable de faire un cours ou alors ça te perturbe si les branleurs ont pas de quoi faire des avions en papier ?
T'es chiante comme gonzesse. Tu pourrais pas mettre un peu de positif dans ta relation au métier. Y en a pas un qu'a réussi à te répondre "Yes m'am'" à une de tes questions qu'il aurait fait semblant de comprendre ? Pasque j'te rappelle que t'es prof d'anglais, pas experte en duplication et piratage de bouquins.
Marine : Ben, le mercredi suivant j'ai dû rédiger mon premier rapport disciplinaire. Une de mes élèves voulait quitter le cours. Je m'y suis opposée et à un moment elle s'est levée et m'a dit "Madame, je peux sortir ? C'est bon là !" Je lui ai répondu non, Elle s'est levée quand même et s'est auto-exclue. Echec. A 15h30 je me suis rappelé que je n'avais pas mangé.
Dédé : Et tout ça même pas en anglais. T'as raison, c'est inadmissible de pas savoir se faire obéir. C'est bien c'que je craignais : tu t'es gourée d'métier. Enfin, faut pas que ça t'coupe l'appétit, vous êtes des dizaines de milliers dans ce cas.
Bon allez, on va se faire vite fait la fin de la s'maine pasque j'ai pas que ça à foutre. Alors raconte…
Marine : Le vendredi j'avais peu d'élèves en classe. Beaucoup d'absents. Oui l'absentéisme est un fléau de notre établissemnt.
Dédé : Beaucoup d'absents le vendredi dans les quartiers nord de Marseille. J'espère quand même que ça t'étonne pas pasque sinon faudrait que tu t'intéresses un peu plus au fait religieux dans ton quartier. Et que tu sois dans une école laïque n'y changera rien. Les ptits chrétiens vont pas à l'école le dimanche non plus, si on n'en parle pas c'est simplement qu'y a pas école le dimanche. Putain rien qu'à voir qu'un prof peut faire une remarque de ce genre montre qu'y a quelque chose de pourri au pays merveilleux des Bisounours de l'EN.
Bon, et à part ça ?
Marine : Le dimanche je suis parti en week-end en famille…
Dédé : Putain, t'étais pas au collège dimanche ? Passons. Bon, j'constate que t'es bien une prof d'anglais, t'as réussi à placer deux fois le mot week-end dans un entretien normalement prévu pour te faire parler de ton travail. Le monde est bien fait. Les prof d'anglais répondent "week-end" quand on leur parle boulot. Ils ont pas tout perdu de leurs études et il sont en immersion totale dans le discours de la pensée unique qui voudrait travailler moins en gagnant plus. Entre deux grèves
Enfin la grève c'est aussi le bord d'un océan. Ils peuvent toujours ramer en essayant d'arriver à bon port.
Salut Marine, content d't'avoir connue. Mais t'es pas obligée d'me remercier pour cet entretien. D'ailleurs, tiens, me remercie pas, ce s'ra plus facile pour toi au collège lundi ou dans la manif de mardi.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé et Marine, prof d'anglais, pour une interview bidon.
Salut les gonzesses, c'est Dédé pour une interview pas si bidon que ça.
Pour le "pas si que ça" j'vous expliqu'rai un peu plus tard. Faut vous attendre à du lourd pasque quand j'décide de m'entretenir avec une prof faut que j'prenne sur moi. Et sur elle aussi vu les relations pas toujours détendues qu'j'ai eues avec l'école.
Mais là bon, j'ai passé de bonnes vacances avec Papy et M'man. On s'est baladé dans la France profonde, celle des cathédrales, de la bonne bouffe bien grasse et des vins de soif. J'suis rentré pas content d'rentrer mais d'bonne humeur quand même. Bon c'est vrai qu'y a un moment que j'suis au vert chez Papy avec lui et les pécores de son patelin et qu'mon r'tour de Saint-Pourçain et du Champagne réunis il est derrière moi depuis deux mois mais y m'fallait bien ça pour digérer l'aligot, les saucisses, les choux farcis et autres douceurs périgourdines qu'on s'est enfilés pendant not' périple.
Bref, c'est la rentrée ! Et qui dit rentrée dit rentrée des classes. Vous direz que faire sa rentrée le 25 septembre ça ampute pas mal le premier trimestre et j'vous répondrai que pour pas me mettre en danger de luxation de neurones j'me suis mis au rythme de Papy quand il était étudiant et que fin septembre c'est bien assez tôt.
D'ailleurs c'est tellement assez tôt que les profs y trouvent qu'il est grand temps de faire une grève pour dire qu'y sont pas contents et qu'y travaillent trop à trop peu pour pas beaucoup d'pognon. Toujours la même chanson en fait, les paroles et la musique changent jamais. Y a qu'les choristes qu'on change de temps en temps, mais enfin pas souvent pasque dans c'métier la carrière dure une bonne quarantaine d'années (41 ans et des brouettes y parait). Remarquez y sont pas usés par leurs prestations sur l'estrade, y pourraient faire plus, genre Johnny ou Schmoll, ou Bob (des potes à Papy) qui usent toujours leurs semelles sur les estrades à soixante-dix balais, et sans rechigner alors qu'y font leur truc devant des classes de plusieurs milliers d'élèves à chaque fois. Et même qu'y font autant de jours de taf dans l'année qu'un prof, et j'le répète, SANS SE PLAINDRE ! Bon d'accord eux y gagnent un peu plus que trois fois le SMIC en fin d'carrière mais quand même y pourraient s'plaindre pasqu'y z'ont pas la garantie d'emploi et qu'y sont mutés quasiment après chaque cours dans un nouveau patelin qu'est pas forcément plus folichon qu'le précédent.
Mais là je sens que j'm'égare et qu'vous allez pas tarder à être largués à croire que j'suis parti interviewer Bob Dylan. Ben non, c'est pas Bob que j'ai interrogé cette fois-ci. Pas encore, lui j'le garde pour la bonne bouche, celle des lendemains de révolution qui déchantent, c'qui devrait pas tarder à arriver. J'la lui f'rai dans le genre "Blowing in the wind" avec des échos de "Hurricane" pour l'ambiance post-apocalyptique des grands soirs de baston sur le ring de la lutte des classes.
Donc l'interview de Bob ce sera pour plus tard. Aujourd'hui vous aurez droit qu'à un truc ordinaire d'une gonzesse pas extraordinaire qu'a fait sa rentrée y a vingt-cinq jours et qu'en a déjà plein les bottes. Rien de nouveau sous le soleil syndical vous m'direz. Et j'vous répondrai que l'soleil il a jamais trop brillé dans les tronches un peu bas d'plafond des leaders syndicaux qui sont pas à la veille de renouveler le genre de leurs spectacles vu qu'y pensent plus avec leur poing levé à brasser du vent qu'avec c'qu'y z'ont entre les oreilles. Genre entre les oreilles y doivent avoir que du vent, mais pas celui de Bob j'vous l'dis. Non, juste le vent mauvais des tempêtes sociales qu'y voudraient bien voir souffler sur la mer de leurs lamentations. Ah les cons !
Fallait donc que j'trouve une prof à interviewer, UNE pasque j'préfère les gonzesses vous l'savez. Mais vus mes antécédents relationnels avec l'école dont j'ai déjà eu l'occasion d'vous parler et ceux peu amènes que j'entretiens avec le peuple de gauche en général et les syndicats en particulier c'était pas gagné.
Et c'est là que Papy m'a sorti du pétrin en bon petit-fils de boulanger qu'il est. Il a fait jouer ses bonnes relations avec Libé pour que j'puisse accompagner un de leurs journaleux sur le front d'un collège en lutte dans les quartiers nord de Marseille (c'est ça le lourd que j'vous avais promis au début). Ouais il est comme ça Papy, quand y m'voit en peine pour approcher quelqu'un y m'propose son aide. En général pour les gonzesses j'ai pas besoin d'lui, mais pour une prof syndiquée j'voyais pas comment j'allais pouvoir y arriver tout seul. Comme y m'voyait dans l'embarras y m'a dit "t'en fais pas Dédé, je vais mettre 1€40 dans le commerce pour te téléporter dans la France ultra profonde, celle où il y a plus de fausses cartes de séjour que de cartes nationales d'identité en règle, celle où deux et deux ne font pas souvent quatre et où on ne met plus les points sur les "i" ni les "s" au pluriel depuis des lustres". Bref, y m'envoyait pas chez les lumières mais en reportage avec avec Libé dans la zone absolue avec pour mission d'infiltrer un collège "Eclair". Vous savez pas c'que c'est un collège "Eclair" ? Et bien, je vais vous l'dire, comme dirait notre Président. C'est un collège qui fait partie du dispositif "Ecoles, Collèges et Lycées pour l'Ambition, l'Innovation et la Réussite". Ca en jette hein ! En clair c'est un collège difficile dans une ZEP de ZUP. Le genre de collège en France où on parle plutôt mal français et plutôt bien une trentaine de langues étrangères mais pas de celles qu'on apprend au collège.
Et là devinez c'qu'y m'avait dégoté le journaleux de Libé pour mon interro surprise, j'vous l'donne en mille : une prof d'anglais ! Ca s'invente pas. Prof d'anglais dans une ZEP des quartiers nord de Marseille. J'vous raconte pas l'accent, enfin, les accents. Ca doit être tonique ! Oh putain ! Ca allait valoir son pesant de cacahuètes laxatives de la politique éducative. J'en salivais d'avance. A une nuance près : vouloir être prof, j'peux l'comprendre (Papy l'a été) mais prof d'anglais, en France, un des rares pays au monde où l'éducation nationale a toujours été incapable de comprendre que c'est pas en lisant qu'on apprend à parler mais en parlant qu'on apprend à lire. Alors vouloir être prof d'anglais c'est manifestement soit une erreur de vocation, soit, ce que je suppose, le résultat patent d'une absence totale de vocation. Enfin bref, ce qui conduit le plus souvent à être prof. Une carrière par défaut pour des gens qu'ont pas d'avenir. C'est vrai que n'est pas Bob Dylan, ou grand médecin, ou Romain Gary ou mathématicien de génie qui veut. Alors y en a qui font prof. Ca mange pas de pain et ça assure le casse-croûte.
Bon, je cause, je cause… Il est temps que j'vous livre les termes de mon entretien avec la gonzesse qu'essaie de faire lire Shakespeare dans le texte à des ados qui savent même pas que l'Angleterre est une île et que "shit" c'est un gros mot. D'ailleurs y savent pas non plus que "merde" c'en est un aussi. C'est vous dire si elle part de loin la gonzesse. Elle est pas rendue à "To be or not to be". En fait j'crois bien que c'est elle qui devrait s'poser la question d'être ou ne pas être prof d'anglais. Mais alors j'vois pas bien c'qu'elle pourrait faire de son temps libre.
Oh putain, j'allais oublier d'vous dire : Marine elle s'appelle la gonzesse. Prof ! D'anglais ! Dans les quartiers nord de Marseille ! Et s'appeler Marine ! C'est pas forcément le bon ticket d'entrée.
Bon, j'vais pas vous faire languir plus longtemps. J'vous préviens, y a pas un mot d'elle que j'ai inventé (bon d'accord, peut-être un ou deux vous m'connaissez, faut bien que j'bidonne un peu) , si vous m'croyez pas vous aurez qu'à lire Libé puisqu'on a fait ça à deux, eux et moi, chacun avec sa carte de presse, une bleu clair et une rose foncé. Ah bon, vous pensiez que les cartes de presse avaient pas de couleur à part bleu-blanc-rouge. Vous êtes vraiment des burnes.
Allez, c'est parti !
Dédé : Alors on va faire simple, vu qu'les présentations j'viens d'les faire au-d'ssus, que tout l'monde sait c'que tu fais dans la vie, où tu crèches et qu't'es pas de droite on va aller directement dans le vif du sujet. Pour simplifier ta vie qu'est déjà bien assez confuse comme ça on va s'tutoyer (ça s'fait beaucoup dans l'Educ' Nat' et à gauche, même entre gens qui s'connaissent pas) vu qu'tu t'appelles Marine -c'est l'gars d'Libé que j'accompagne qui m'l'a dit - j'vais t'appeler Marine. Moi c'est Dédé et tu peux m'appeler Dédé. Dans tous les cas j'préfère être à ma place qu'à la tienne, faut qu'tu l'saches. Mais comme j'suis pas un bleu dans l'métier Marine j'vais t'poser des questions dont t'as appris par cœur les réponses depuis qu't'as signé ton contrat et ta carte syndicale en même temps. Tu dois bien te douter que la grève d'après demain m'a un peu inspiré mais on en parlera plus tard, j'voudrais pas t'mettre la pression trop tôt. Alors pour commencer dis-moi un peu comment s'est passée ta rentrée.
Marine : Jeudi 1er septembre, rentrée des enseignants, cinq jours avant les gamins, grève annoncée le 27 septembre. Mes élèves viennent des quartiers durs de la ville, ils font parfois autre chose que leurs devoirs en rentrant. Dans leurs sacs de cours ils peuvent avoir un couteau pour se défendre.
Dédé : C'est ça, prends moi pour une bille. Putain, t'as pas mis longtemps à essayer de m'enfumer. D'abord 5-1 ça a jamais fait 5 mais 4 (Papy était prof de maths, j'ai vérifié avec lui pasque moi avant de dire des conneries qu'on pourrait me retourner dans la tronche je vérifie, c'qu'est pas forcément l'cas de tout l'monde). Ca j'veux quand même bien pas le porter à ton débit pasque t'es que prof d'anglais mais faudra pas trop essayer d'me prendre sur les calculs pasque j'ai ma source, et c'est d'la bonne. Et puis si tu crois qu't'es la seule dont les élèves font pas leurs devoirs en rentrant faut qu'tu lises autre chose que la presse syndicale, ça te permettra d'être au courant de c'qu'on fait à l'école et après l'école, et pas qu'dans ton quartier. Ben oui, tes élèves y z'ont autre chose à foutre que leurs devoirs, y fauchent, y shouffent, y dealent, faut bien qu'y s'fassent leur place dans leur société et c'est pas l'école qui va leur apprendre un métier. Ca s'saurait. Quant au couteau pour s'défendre tu m'prendrais pas encore une fois pour un con ? Tu crois pas que c'est un peu aussi pour racketter les p'tits ? Putain, faudrait un peu sortir de l'angélisme dilatoire et regarder la vie en face avant de donner l'absolution sans confession à des voyous qui répandent la mauvaise parole dans le désert des zones de non droit.
Et à part ça ? Ton collège, tes collègues, tes bouquins, tes fringues ? J'espère que t'es au top questions marques pasque sinon tu vas passer pour une ringarde si t'as des Nike de contrefaçon.
Marine : Le 2 septembre j'ai eu mal au ventre en montant dans ma voiture…
Dédé : J'm'en tape, et mes lecteurs aussi que t'aies eu tes règles le 2 septembre. C'était pas ma question.
Marine : Les collègues, la salle des profs… Il faut toujours beaucoup sourire. Ce sourire il traduit l'angoisse… J'ai beaucoup d'heures sup' cette année. Une classe de plus en fait ! Vingt-cinq fois plus de risques de conflit.
Dédé : T'es pas loin d'me faire pleurer, fais gaffe, un ours en peluche qui pleure ça peut faire fondre la banquise, tu s'rais à l'origine d'un dérèglement climatique, tes potes écolo t'en voudraient à mort. T'es vraiment à côté d'tes pompes Marine. Moi quand j'souris c'est pas d'angoisse, au contraire. Vous êtes quand même pas mal déformés dans votre job. Si sourire c'est une marque d'angoisse j'comprends qu'vous soyez mal-à-l'aise devant les branleurs qui vous font face. Et en plus t'as une drôle de façon d'appréhender le risque. Si pour toi vint-cinq gamins de plus c'est vingt-cinq fois plus de risques de conflit faut qu'tu changes de boulot fissa.
Allez, pour te détendre raconte moi ta première journée de classe.
Marine : J'ai passé deux heures à leur expliquer qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser leur Iphone en classe.
Dédé : Ah ouais, et à part ça c'est quoi ton métier. J'te dis ça pasque d'après c'que m'a raconté Papy de son job quand il était prof y perdait pas deux heures pour des conneries qui pouvaient distraire de la bonne compréhension des états d'âme de Pythagore face au carré de l'hypoténuse ou à celle de la rencontre fortuite de deux parallèles dans un univers plat.
Bref tu t'es fait chier et t'as perdu ton temps pour ta première journée. A mon avis tu vas avoir du mal d'ici fin juin. J'vais t'faire grâce du reste de ta première semaine. Parle moi de c'qui s'est passé après, en attendant cette grève annoncée qu'a du te paraître bien lointaine.
Marine : Ben pour le premier week-end de l'année scolaire j'ai dit non à tout.
Dédé : On s'en tape de tes week-end, j'suis pas là pour t'interviewer sur ce que tu fous de ton temps libre, même si vu le peu d'heures que tu bosses dans la s'maine t'aurais sans doute beaucoup plus de choses à dire que quand on t'interroge sur ton boulot (enfin, j'dis ça juste en fonction du ratio temps de travail/temps libre). Non j'veux savoir si ça s'est arrangé en deuxième semaine vu que j'vois pas c'qu'y t'aurait empêché d'y arriver, à moins qu't'aies tué ton Principal. Rassure moi, tu l'as pas buté ?
Marine : Les petits de sixième m'appellent "Maîtreeeeeeessssseee", c'est exaspérant et déprimant. Je n'ai pas fait cinq ans d'étude pour me faire appeler "maîtresse". Je suis leur professeur, on n'est plus à l'école, mais au collège. Lundi j'ai eu sept heures de cours…
Dédé : Pauvre chérie…
Marine : … Et pour commencer une galère à la photocopieuse.
Dédé : Oh putain, t'as une vie trépidante. Et autrement, j'veux dire sans la photocopieuse t'es capable de faire un cours ou alors ça te perturbe si les branleurs ont pas de quoi faire des avions en papier ?
T'es chiante comme gonzesse. Tu pourrais pas mettre un peu de positif dans ta relation au métier. Y en a pas un qu'a réussi à te répondre "Yes m'am'" à une de tes questions qu'il aurait fait semblant de comprendre ? Pasque j'te rappelle que t'es prof d'anglais, pas experte en duplication et piratage de bouquins.
Marine : Ben, le mercredi suivant j'ai dû rédiger mon premier rapport disciplinaire. Une de mes élèves voulait quitter le cours. Je m'y suis opposée et à un moment elle s'est levée et m'a dit "Madame, je peux sortir ? C'est bon là !" Je lui ai répondu non, Elle s'est levée quand même et s'est auto-exclue. Echec. A 15h30 je me suis rappelé que je n'avais pas mangé.
Dédé : Et tout ça même pas en anglais. T'as raison, c'est inadmissible de pas savoir se faire obéir. C'est bien c'que je craignais : tu t'es gourée d'métier. Enfin, faut pas que ça t'coupe l'appétit, vous êtes des dizaines de milliers dans ce cas.
Bon allez, on va se faire vite fait la fin de la s'maine pasque j'ai pas que ça à foutre. Alors raconte…
Marine : Le vendredi j'avais peu d'élèves en classe. Beaucoup d'absents. Oui l'absentéisme est un fléau de notre établissemnt.
Dédé : Beaucoup d'absents le vendredi dans les quartiers nord de Marseille. J'espère quand même que ça t'étonne pas pasque sinon faudrait que tu t'intéresses un peu plus au fait religieux dans ton quartier. Et que tu sois dans une école laïque n'y changera rien. Les ptits chrétiens vont pas à l'école le dimanche non plus, si on n'en parle pas c'est simplement qu'y a pas école le dimanche. Putain rien qu'à voir qu'un prof peut faire une remarque de ce genre montre qu'y a quelque chose de pourri au pays merveilleux des Bisounours de l'EN.
Bon, et à part ça ?
Marine : Le dimanche je suis parti en week-end en famille…
Dédé : Putain, t'étais pas au collège dimanche ? Passons. Bon, j'constate que t'es bien une prof d'anglais, t'as réussi à placer deux fois le mot week-end dans un entretien normalement prévu pour te faire parler de ton travail. Le monde est bien fait. Les prof d'anglais répondent "week-end" quand on leur parle boulot. Ils ont pas tout perdu de leurs études et il sont en immersion totale dans le discours de la pensée unique qui voudrait travailler moins en gagnant plus. Entre deux grèves
Enfin la grève c'est aussi le bord d'un océan. Ils peuvent toujours ramer en essayant d'arriver à bon port.
Salut Marine, content d't'avoir connue. Mais t'es pas obligée d'me remercier pour cet entretien. D'ailleurs, tiens, me remercie pas, ce s'ra plus facile pour toi au collège lundi ou dans la manif de mardi.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé et Marine, prof d'anglais, pour une interview bidon.
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
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Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Boudi, j'avais perdu l'habitude! Plutôt virulent, le Dédé, qd il s'attaque à l'Education NAtionale... Ceci dit, j'ai au moins appris qu'il y avait une grève le 27... (non je lis pas les journaux... et j'évite la tv ^^)
Je te rejoins en tous cas sur un point, majeur: elle s'est gouré de métier la malheureuse. Parce qu'à ce niveau de dégoût du jeune ... il lui reste qu'à demander sa mutation dans les îles, pour se désintoxiquer le cerveau ^^ ça a du bon d'être prof, faut quand mm pas abuser!
Et comme Papy a été prof, j'ai pas besoin de préciser qu'il y en a qui le font bien ce métier, et qui sont utiles à des tits jeunes comme nous avons été ^^
ça m'a déprimé tout ça, j'vais me changer les idées en terminant mes croissants, nah!
Sasvata, mm si ça s'invente pas, c'est triste qd mm...
Je te rejoins en tous cas sur un point, majeur: elle s'est gouré de métier la malheureuse. Parce qu'à ce niveau de dégoût du jeune ... il lui reste qu'à demander sa mutation dans les îles, pour se désintoxiquer le cerveau ^^ ça a du bon d'être prof, faut quand mm pas abuser!
Et comme Papy a été prof, j'ai pas besoin de préciser qu'il y en a qui le font bien ce métier, et qui sont utiles à des tits jeunes comme nous avons été ^^
ça m'a déprimé tout ça, j'vais me changer les idées en terminant mes croissants, nah!
Sasvata, mm si ça s'invente pas, c'est triste qd mm...
sasvata- MacadMalade
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Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Bien vu. Mais plutôt que d'aller évangéliser les petits sauvages de Marseiile-Nord, je préfèrerais me faire esquimo et affronter les ours blancs à mains nues.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
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Localisation : entre deux cafés
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Un retour en puissance, Dédé ne mâche pas ses mots et ça décoiffe. Interview au vitriol qui m'a donné plus d'un rictus.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
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Age : 33
Localisation : Centre
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Putain !
Il faut toujours qu'il me mouille dans ses coups foireux.
Après ça c'est grillé pour que je retrouve un poste dans l'Educ' Nat'.
Dédé, t'es un gros con.
Nilo, c'est affectueux.
Il faut toujours qu'il me mouille dans ses coups foireux.
Après ça c'est grillé pour que je retrouve un poste dans l'Educ' Nat'.
Dédé, t'es un gros con.
Nilo, c'est affectueux.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Surtout, quand je parle "d'affronter les ours blancs à mains nues" il n'y a nulle allusion à Dédé, cela va de soi... Hum, je sais combien il est susceptible...
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
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Localisation : entre deux cafés
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Ah bon, j'ai cru qu'tu cherchais la baston.Swann a écrit:Surtout, quand je parle "d'affronter les ours blancs à mains nues" il n'y a nulle allusion à Dédé, cela va de soi... Hum, je sais combien il est susceptible...
Swann,
A part ça j'ai eu des nouvelles de ma camarade Marine. Elle a pas osé aller à la manif, elle avait la trouille de se faire balancer des tomates après avoir lu mon interview qu'est quand même en tête d'affiche sur Google (ouais je sais, c'est toujours comme ça mais quand même ça fait plaisir). Donc en fait ils étaient que 109.999 ou 169.999 et pas 110.000 ou 170.000 comme annoncé selon les sources (d'eau tiède).
Dédé.
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
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re
Raz-le-bol de ces manifs corporatistes ! Il faut que tous les corps de métiers ainsi que les sans emplois défilent ensemble et pour plusieurs mois ! Une manif par-ci par-là, ça doit bien les faire rire à l'assemblée et surtout à l'Elysée ! Enfin avec les chefs de syndics que l'on a, cela ne m'étonne pas...Tous coupables et corrompus.
léo- MacadAccro
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Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
Dédé se moque des Professeurs qui se moquent trop du monde (et pas seulement de l’enfance) ; alors s’il y a des problèmes, comme partout, ils n’ont pas nécessairement besoin d’en être un parce qu’il faut montrer l’exemple, n’est-ce pas ? C’est la première mission d’un professeur, n’est-ce pas ? Alors se plaindre, faire grève, faire preuve de raz-le bol et tout et tout, ça ne peut que créer un faussé supplémentaire entre les enfants et les professeurs et ça ressemble plus à une tromperie qu’à une véritable entreprise d’émancipation dans l’apprentissage de la vie qui n’est facile pour personne et ne le sera jamais parce que c’est comme ça.
Dam, tonton professoral.
Dam, tonton professoral.
Re: Interview bidon d'une prof de collège par Dédé
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Neuvième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
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Dédé- MacaDédé
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Date d'inscription : 04/09/2009
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