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D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte, l'empreinte du chacal mesure d'un pied robotique la déliquescence du monde
Nous sommes de vieilles poésies
qui trouvent leur inspiration dans les pissotières de l'autoroute A7
les nuits de plein été, alors que l'air suinte encore
des gaz d'échappements et des odeurs de cafés imbuvables
Nous sommes fissurés de l'intérieur
intrinsèquement juste bons à baiser la laideur
et le cynisme de l'ambivalence esthétique
Que les mots aient encore un sens, que le verbe se situe après le pronom
que le complément d'objet n'ait d'utile que sa place
que la prose soit le sale rejeton de la poésie
que le retour à la ligne soit la quintessence de la modernité
tout le monde s'en fout comme des corps enfouis dans les cimetières
A regarder de près, l'ombre se dilue dans la lumière
à mesure que la lumière se laisse absorber vivante par les ombres
Voir plus loin, observer la queue des étoiles
quand elles décrivent l'orbe immobile d'un flux de mémoire
Marcher à rebours du temps, le vent frictionnant le cul des apaches
pour se convaincre que l'appel de l'ange n'est pas ce que l'on pense
Ce ne sont plus les femmes qui alors ouvraient leur cœur
en même temps que leurs jambes
Ce ne sont plus les hommes qui erraient de doutes en expurgation
à la croisée du sexe et de la miséricorde
La misanthropie de l'ange défonce les fenêtres anales
comme autant de coffres bourrés de flasques pures
L'eau, ami, nous emportera aussi sereinement
qu'une valise vide dans un train-fourrière
Nous sommes de vagues fatalités
oscillant entre le rêve tarifé et les chiures qui mouchettent les couloirs
d'une nostalgie aussi lourde et épaisse qu'un fantôme d'or et d'ébène
A en croire les légendes, la malédiction est d'une trivialité exubérante
rien ne sert mieux l'acte que l'absence de posture
Nous sommes des hiboux congestionnés dans des fêtes foraines
nichées au creux des bourgades de l'Atlantique Nord
où l'on mesure l'incandescence en kilomètres de mauvais vin
où le mot AMOUR s'écrit avec l'urine des singes-fous
sans que nul, ici ou là, ne parvienne à entrevoir la lumière
Le septentrion dressé comme un antique sceptre chrétien
assourdit la rumeur gonflée de corps gavés de mythologie urbaine
Prends ma main, dit l'oiseau-foudre, je te guiderai jusqu'au faîte
des tours immenses et noires, tu y découvriras l'écrasante réalité
le rire des gosses ecchymosés comme des Jocondes stupides
et la prédation diffusée aux grandes ondes médiatiques
Nous avons fait semblant et continuons de faire semblant
singeant les cathédrales et les caveaux prométhéens
à tirer des boulets d'or-pieuvre sur le chemin des damnés
Fleur fanée vaut l'investigation des foires sensorielles
Tant que durera la fin des siècles nous cisèlerons le mime et la chimère
prêts à bouffer les verrous virtuels, jamais repus, toujours accroupis
sur les cuisses oniriques d'une fée indémontable
Oh, bien sûr !, il nous faudrait passer plus de temps à jouir
simplement, tacitement, loin du courroux vaniteux
et des divans de la psychanalyse forcenée
Accepter la présence du vers-vert sans omettre la diction
et se fondre en lui comme une racine filigrane
Mais ce vers là, dit-on, est si fort, si lumineux, si démoniaque
qu'il tétanise l'irascible, qu'il effraie l'épouvantail des champs mélancoliques
Ce vers là, c'est le versant doré des alpages noirs et sordides
le projecteur blanc braqué sur les visages tuméfiés des séditieux de basse besogne
Ce vers là, qui, un jour, illuminera la face des mômes terrorisés
Nous sommes de vieilles poésies
qui trouvent leur inspiration dans les pissotières de l'autoroute A7
les nuits de plein été, alors que l'air suinte encore
des gaz d'échappements et des odeurs de cafés imbuvables
Nous sommes fissurés de l'intérieur
intrinsèquement juste bons à baiser la laideur
et le cynisme de l'ambivalence esthétique
Que les mots aient encore un sens, que le verbe se situe après le pronom
que le complément d'objet n'ait d'utile que sa place
que la prose soit le sale rejeton de la poésie
que le retour à la ligne soit la quintessence de la modernité
tout le monde s'en fout comme des corps enfouis dans les cimetières
A regarder de près, l'ombre se dilue dans la lumière
à mesure que la lumière se laisse absorber vivante par les ombres
Voir plus loin, observer la queue des étoiles
quand elles décrivent l'orbe immobile d'un flux de mémoire
Marcher à rebours du temps, le vent frictionnant le cul des apaches
pour se convaincre que l'appel de l'ange n'est pas ce que l'on pense
Ce ne sont plus les femmes qui alors ouvraient leur cœur
en même temps que leurs jambes
Ce ne sont plus les hommes qui erraient de doutes en expurgation
à la croisée du sexe et de la miséricorde
La misanthropie de l'ange défonce les fenêtres anales
comme autant de coffres bourrés de flasques pures
L'eau, ami, nous emportera aussi sereinement
qu'une valise vide dans un train-fourrière
Nous sommes de vagues fatalités
oscillant entre le rêve tarifé et les chiures qui mouchettent les couloirs
d'une nostalgie aussi lourde et épaisse qu'un fantôme d'or et d'ébène
A en croire les légendes, la malédiction est d'une trivialité exubérante
rien ne sert mieux l'acte que l'absence de posture
Nous sommes des hiboux congestionnés dans des fêtes foraines
nichées au creux des bourgades de l'Atlantique Nord
où l'on mesure l'incandescence en kilomètres de mauvais vin
où le mot AMOUR s'écrit avec l'urine des singes-fous
sans que nul, ici ou là, ne parvienne à entrevoir la lumière
Le septentrion dressé comme un antique sceptre chrétien
assourdit la rumeur gonflée de corps gavés de mythologie urbaine
Prends ma main, dit l'oiseau-foudre, je te guiderai jusqu'au faîte
des tours immenses et noires, tu y découvriras l'écrasante réalité
le rire des gosses ecchymosés comme des Jocondes stupides
et la prédation diffusée aux grandes ondes médiatiques
Nous avons fait semblant et continuons de faire semblant
singeant les cathédrales et les caveaux prométhéens
à tirer des boulets d'or-pieuvre sur le chemin des damnés
Fleur fanée vaut l'investigation des foires sensorielles
Tant que durera la fin des siècles nous cisèlerons le mime et la chimère
prêts à bouffer les verrous virtuels, jamais repus, toujours accroupis
sur les cuisses oniriques d'une fée indémontable
Oh, bien sûr !, il nous faudrait passer plus de temps à jouir
simplement, tacitement, loin du courroux vaniteux
et des divans de la psychanalyse forcenée
Accepter la présence du vers-vert sans omettre la diction
et se fondre en lui comme une racine filigrane
Mais ce vers là, dit-on, est si fort, si lumineux, si démoniaque
qu'il tétanise l'irascible, qu'il effraie l'épouvantail des champs mélancoliques
Ce vers là, c'est le versant doré des alpages noirs et sordides
le projecteur blanc braqué sur les visages tuméfiés des séditieux de basse besogne
Ce vers là, qui, un jour, illuminera la face des mômes terrorisés
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
A LIRE D'URGENCE !
Et d'une seule traite, ça décoiffe, ça met la poésie à l'heure, et il est temps d'être à l'heure car le temps passe vite.
Nilo, titre en vrac.
Et d'une seule traite, ça décoiffe, ça met la poésie à l'heure, et il est temps d'être à l'heure car le temps passe vite.
Nilo, titre en vrac.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Rien que ça - et déjà tout est dit. Géniél et poignant.
Cordialement Solweig
LCbeat a écrit:
Mais ce vers là, dit-on, est si fort, si lumineux, si démoniaque
qu'il tétanise l'irascible, qu'il effraie l'épouvantail des champs mélancoliques
Ce vers là, c'est le versant doré des alpages noirs et sordides
le projecteur blanc braqué sur les visages tuméfiés des séditieux de basse besogne
Ce vers là, qui, un jour, illuminera la face des mômes terrorisés
Cordialement Solweig
solweig- MacadMalade
- Messages : 499
Date d'inscription : 05/09/2009
Age : 75
Localisation : Szczecin/Sablé-sur-Sarthe
Re
Ton souffle est prenant LC et tant de vers ici imposent une force poétique rare et obsédante...
A en croire les légendes, la malédiction est d'une trivialité exubérante
rien ne sert mieux l'acte que l'absence de posture
Nous sommes des hiboux congestionnés dans des fêtes foraines
nichées au creux des bourgades de l'Atlantique Nord
où l'on mesure l'incandescence en kilomètres de mauvais vin
où le mot AMOUR s'écrit avec l'urine des singes-fous
sans que nul, ici ou là, ne parvienne à entrevoir la lumière
A en croire les légendes, la malédiction est d'une trivialité exubérante
rien ne sert mieux l'acte que l'absence de posture
Nous sommes des hiboux congestionnés dans des fêtes foraines
nichées au creux des bourgades de l'Atlantique Nord
où l'on mesure l'incandescence en kilomètres de mauvais vin
où le mot AMOUR s'écrit avec l'urine des singes-fous
sans que nul, ici ou là, ne parvienne à entrevoir la lumière
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Je ne sais que dire face à un texte comme le tien.
De la haute qualité à souhait.
Du pur
Du vrai
De la poésie comme il n'en pleut pas
Du LCBeat qui me va droit au coeur.
et ce passage m'a vraiment marquée au point que je l'ai lu et relu sans me lasser :
"Que les mots aient encore un sens, que le verbe se situe après le pronom
que le complément d'objet n'ait d'utile que sa place
que la prose soit le sale rejeton de la poésie
que le retour à la ligne soit la quintessence de la modernité
tout le monde s'en fout comme des corps enfouis dans les cimetières"
Franchement, là, tu nous as gâtés et je finis par ceci :
TU ES GRAND !!
PS: j'ai presque envie de plaindre ceux qui ne liront pas ça !
De la haute qualité à souhait.
Du pur
Du vrai
De la poésie comme il n'en pleut pas
Du LCBeat qui me va droit au coeur.
et ce passage m'a vraiment marquée au point que je l'ai lu et relu sans me lasser :
"Que les mots aient encore un sens, que le verbe se situe après le pronom
que le complément d'objet n'ait d'utile que sa place
que la prose soit le sale rejeton de la poésie
que le retour à la ligne soit la quintessence de la modernité
tout le monde s'en fout comme des corps enfouis dans les cimetières"
Franchement, là, tu nous as gâtés et je finis par ceci :
TU ES GRAND !!
PS: j'ai presque envie de plaindre ceux qui ne liront pas ça !
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Contemplation - non sans épouvante - des matrices.
jeoffrey stiernon- MacadAdo
- Messages : 85
Date d'inscription : 11/09/2009
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Merci à vous 5 pour l'éloge. Et le partage.
Allez savoir pourquoi, mais vos commentaires m'ont touché.
Allez savoir pourquoi, mais vos commentaires m'ont touché.
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Après cette lecture, un grand silence de cathédrale. Superbe !
Dam, au propre comme au figuré.
Dam, au propre comme au figuré.
Re: D'un cynisme...
Effectivement ce poème possède une force poétique rare, il traite d'un sujet qui est assez récurent dans notre écriture, "cette inspiration trouvée dans les pissotières" de la mélancolie moderne, mais qu'importe l'histoire, qu'elle parle de "malédiction" ou d'une foutue rédemption on n'en a pas fini avec cette goule.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
un trés bon texte.
"j'ai pris de la boue et j'en ai fais de l'or" Baudelaire.
...
ne pas être déçu de la ou traîne la poésie (ou le poète d'ailleurs)
"qu'importe puisque tout est grace..." Bernanos
"j'ai pris de la boue et j'en ai fais de l'or" Baudelaire.
...
ne pas être déçu de la ou traîne la poésie (ou le poète d'ailleurs)
"qu'importe puisque tout est grace..." Bernanos
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
dans la grande nuit
sans mur des lendemains
tu es un lanceur de dés
à la mélancolie d'avant-garde
"je ne comprends pas tout, mais ce que je comprends est merveilleux." Alexandre Romanès
sans mur des lendemains
tu es un lanceur de dés
à la mélancolie d'avant-garde
"je ne comprends pas tout, mais ce que je comprends est merveilleux." Alexandre Romanès
Re: D'un cynisme métamorphosé infantile couche-culotte...
Je crois lire, après défenestration, tout l'éclat des supplices :
Des relents de charogne entre les cuisses du monde.
Dans la foule aux abois,
.... .. ..... le poète brûle !
.... .. ..... au zénith
.... .. ..... des cendres,
.... .. ..... le roi, c'est moi !
++
Jeoffrey Stiernon, matriciel.
Des relents de charogne entre les cuisses du monde.
Dans la foule aux abois,
.... .. ..... le poète brûle !
.... .. ..... au zénith
.... .. ..... des cendres,
.... .. ..... le roi, c'est moi !
++
Jeoffrey Stiernon, matriciel.
jeoffrey stiernon- MacadAdo
- Messages : 85
Date d'inscription : 11/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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