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Le temps des cerises psychodramatiques
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Le temps des cerises psychodramatiques
Le temps des cerises psychodramatiques
Seul, tel un enfant perdu j’erre dans les méandres de la ville, cette nuit les ténèbres ont mis du plomb éthylique dans mes yeux, mon corps, mon crâne : je suis ivre mort ; pourtant malgré le froid je marche sur des charbons ardents jusqu’à l’épuisement.
Au lever du soleil, revenant lentement à la vie sur le trottoir dégueulasse, la gueule encore baignée dans le formol je retrouve les gens s’embraser comme des fumigènes dans le fond d’un autre bar, un trou à rat où l’on se donne des airs canailles, où l’on se jette des mots d'amour confus et sales, murmurés ou obscènes alors que leurs voix trahissent une simple envie de se perdre l’un dans l’autre. Des masques pour travestir la triste réalité.
Pourtant tout n’est pas que débauche et duperie des sens. Hier soir je voulais tant lui offrir ce bouquet, un kaléidoscope de bouquets allant des roses rouges classiques aux chrysanthèmes qui vont si superbement au vide de ma vie affective.
A force de débiter des mots d’amour plus ou moins bien goupillés, de bêler mon amour à sens unique, lui déclamer mes poèmes avec effusion sans provoquer chez elle le moindre signe de troubles, sans jamais attiser le moindre désir, je l’ai saoulé.
Ah sculpture parfaite mais de glace !
Depuis le début elle a su déchiffrer le sens secret de mon écriture à peine voilée, destinée à elle seule, ma princesse, ma déesse, ma muse, toujours à la lisière de mes rêves, un peu comme l’œuvre inouïe de Chagall dans une galerie d’art éthérée, un éden à déterrer comme on découvre à un pied de profondeur la main d’un enfant… bref quand je lui ai déballé cet achalandage burlesque, tous ces clichés, ce bric-à-brac confus de mots d’amour elle m’a dit qu’elle s’en moquait comme de l’an quarante.
Dans mon délire je suis tombé amoureux d’une fille qui ne m’aime pas et qui trouve mes fleurs pourries. Elle est partie sans même me laisser un espoir.
J’aimerais écrire une histoire d’amour sincère mais je ne vois que le temps passer, la faucheuse squelettique me héler au plus noir de l’abîme.
Tandis que les lumières s’éclairent sur les visages des vaches sacrées, la nuit s’immisce non seulement sur la ville mais dans mon cœur en guenilles. J’écris sur mon bloc note mon dernier poème, en fin de compte ma vie se résume sur des feuilles de papier : des mots bigrement futiles et impermanents qui se consument dans l’ombre. Le désespoir me prend et ne me lâche plus quand j’imagine les hommes de main en costard cravate larmoyant faire basculer mon cercueil sous une terre bien plus noire que mes écrits. Dans mon suaire bien propre je penserais encore à elle, à elle seule, mon visage blême comme un masque d’extase où les larmes de mes proches couleront religieusement, emportées dans les limbes je les avalerais comme un adrénochrome d’ivoire, de pierres oxydées telles de faux diamants, de cobalt, de mescaline et de méthédrine.
Alors tu me verras m’éloigner, laissant tomber cette histoire passagère, l’heure nouvelle sonnant la fin du printemps de mes idylles imaginaires, un défilé de féeries illusoires.
Peut-être la retrouverais-je quelque part, ici bas ou ailleurs, les meurtrissures se cicatrisant d’elles-mêmes.
En attendant, je passe mes journées à me demander si je dois continuer la névrose amoureuse. Continuer ou arrêter de souffrir. Je demeure indécis, incapable d’agir, en rade depuis déjà quelques temps. Semant le chaos dans mon esprit, comme toutes ces petites vies ratées, je vois les gens amoureux voguer vers un océan de brumes, une foultitude de défunts absorbée par une sorte de flux magnétique. La lumière étant pour eux comme pour moi définitivement absente.
Et même s’il viendra, le temps des cerises aura un goût de pathologie noire, le cœur secrétant un requiem à travers l’incarnation d’un homme partial, excessif : encore un leurre qui révèle un travail grossier… quelle dérision !
Alors quand le temps des cerises psychodramatiques se subsistera au rêve, à l’amertume, Cupidon, dans son costume de petit diablotin, s’envolera comme un papillon, s’écrasera au plafond ou alors perdu au ciel, voltigeant d'un couple à l'autre on le prendra pour un mouchard en quête de drames enfouis.
A moins qu’on lui coupe les ailes et qu’il se vautre sur le sol, gisant dans son sang impur, dévoré par une fleur carnivore.
Seul, tel un enfant perdu j’erre dans les méandres de la ville, cette nuit les ténèbres ont mis du plomb éthylique dans mes yeux, mon corps, mon crâne : je suis ivre mort ; pourtant malgré le froid je marche sur des charbons ardents jusqu’à l’épuisement.
Au lever du soleil, revenant lentement à la vie sur le trottoir dégueulasse, la gueule encore baignée dans le formol je retrouve les gens s’embraser comme des fumigènes dans le fond d’un autre bar, un trou à rat où l’on se donne des airs canailles, où l’on se jette des mots d'amour confus et sales, murmurés ou obscènes alors que leurs voix trahissent une simple envie de se perdre l’un dans l’autre. Des masques pour travestir la triste réalité.
Pourtant tout n’est pas que débauche et duperie des sens. Hier soir je voulais tant lui offrir ce bouquet, un kaléidoscope de bouquets allant des roses rouges classiques aux chrysanthèmes qui vont si superbement au vide de ma vie affective.
A force de débiter des mots d’amour plus ou moins bien goupillés, de bêler mon amour à sens unique, lui déclamer mes poèmes avec effusion sans provoquer chez elle le moindre signe de troubles, sans jamais attiser le moindre désir, je l’ai saoulé.
Ah sculpture parfaite mais de glace !
Depuis le début elle a su déchiffrer le sens secret de mon écriture à peine voilée, destinée à elle seule, ma princesse, ma déesse, ma muse, toujours à la lisière de mes rêves, un peu comme l’œuvre inouïe de Chagall dans une galerie d’art éthérée, un éden à déterrer comme on découvre à un pied de profondeur la main d’un enfant… bref quand je lui ai déballé cet achalandage burlesque, tous ces clichés, ce bric-à-brac confus de mots d’amour elle m’a dit qu’elle s’en moquait comme de l’an quarante.
Dans mon délire je suis tombé amoureux d’une fille qui ne m’aime pas et qui trouve mes fleurs pourries. Elle est partie sans même me laisser un espoir.
J’aimerais écrire une histoire d’amour sincère mais je ne vois que le temps passer, la faucheuse squelettique me héler au plus noir de l’abîme.
Tandis que les lumières s’éclairent sur les visages des vaches sacrées, la nuit s’immisce non seulement sur la ville mais dans mon cœur en guenilles. J’écris sur mon bloc note mon dernier poème, en fin de compte ma vie se résume sur des feuilles de papier : des mots bigrement futiles et impermanents qui se consument dans l’ombre. Le désespoir me prend et ne me lâche plus quand j’imagine les hommes de main en costard cravate larmoyant faire basculer mon cercueil sous une terre bien plus noire que mes écrits. Dans mon suaire bien propre je penserais encore à elle, à elle seule, mon visage blême comme un masque d’extase où les larmes de mes proches couleront religieusement, emportées dans les limbes je les avalerais comme un adrénochrome d’ivoire, de pierres oxydées telles de faux diamants, de cobalt, de mescaline et de méthédrine.
Alors tu me verras m’éloigner, laissant tomber cette histoire passagère, l’heure nouvelle sonnant la fin du printemps de mes idylles imaginaires, un défilé de féeries illusoires.
Peut-être la retrouverais-je quelque part, ici bas ou ailleurs, les meurtrissures se cicatrisant d’elles-mêmes.
En attendant, je passe mes journées à me demander si je dois continuer la névrose amoureuse. Continuer ou arrêter de souffrir. Je demeure indécis, incapable d’agir, en rade depuis déjà quelques temps. Semant le chaos dans mon esprit, comme toutes ces petites vies ratées, je vois les gens amoureux voguer vers un océan de brumes, une foultitude de défunts absorbée par une sorte de flux magnétique. La lumière étant pour eux comme pour moi définitivement absente.
Et même s’il viendra, le temps des cerises aura un goût de pathologie noire, le cœur secrétant un requiem à travers l’incarnation d’un homme partial, excessif : encore un leurre qui révèle un travail grossier… quelle dérision !
Alors quand le temps des cerises psychodramatiques se subsistera au rêve, à l’amertume, Cupidon, dans son costume de petit diablotin, s’envolera comme un papillon, s’écrasera au plafond ou alors perdu au ciel, voltigeant d'un couple à l'autre on le prendra pour un mouchard en quête de drames enfouis.
A moins qu’on lui coupe les ailes et qu’il se vautre sur le sol, gisant dans son sang impur, dévoré par une fleur carnivore.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
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