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Au temps où l’on existait
5 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Au temps où l’on existait
(à mes parents)
Ma peur s’est faite un nid
Dans l’oreillette gauche du cœur
elle empile ma respiration
et dérobe la mémoire - un cadeau de toi
des feuilles, un crayon et les larmes de bonjour
puis en été l’odeur des fleurs et des mots
j’en tresse une couronne que je lance sur l’eau
le chuchotement émerge – je l’entends bien
le polonais sans paroles ayant l’odeur de la forêt
telle la musique du ciel ou les vers de prairies
pas d’héroïsme ! la mémoire est sans voix
la langueur a cousu ma bouche
elle essuie la sueur de mon front
notre silence en commun se gonfle de vide
je me suis changée en habit de crainte
je longe en courant la rivière – elle se souvient de moi
d’une petite fille avec un ruban dans ses cheveux
Elle se souvient de moi – et moi, je n’étais pas encore là
Où finit le jour et commence la nuit
Je parcours la bordure de mon cahier
les traces des mots et des sons
sur les berges de l’Oder et de Warta
je contemple le Bug
et puis toujours distraite je scrute tous ces oublis :
les bourdons et des épis de blé, le ciel fondu avec le parc
dans ma sacoche se loge une ville après une autre
souvenir après souvenir
les trouvailles des mots se sont échappées du sens
dans le bruissement de mes artères
les mémorables lieux coulent des pupilles
le mot n’enferme plus ce que la mémoire refuse
de lier en fagot de souvenirs et d’images
l’accordeur de mémoire m’a banni d’éden
l’étiquette « je ne me souviens pas »
est sculptée sur mes larmes
les pensées éparpillées
les mots rependus
la pendule avec le balancier me demande
si aujourd’hui est bien un aujourd’hui
ou peut être déjà il lui manque de temps
pour que je fasse la queue pour les jours suivants
je pose au hasard ma palette
de bons et de mauvais jours
de couchants des retours
de levants des larmes
les yeux étranges me fixent dans le royaume du bien
quand tout passera je me congédierai moi-même
j’enverrai les bagages et la dernière lettre
le silence va s’éteindre pour cet ultime moment
je me coucherai dans les violettes les lilas et les tulipes
au bord de l’Erve, les yeux mi-clos,
je me souviendrai de vous
je ne pourrai m’offrir de longs rêves
qui faisaient pleurer le cœur jusqu'à ce jour
quand tu sentiras ces mots et entendras ces senteurs
assieds-toi près de moi un instant
et que l’âge advienne
Ma peur s’est faite un nid
Dans l’oreillette gauche du cœur
elle empile ma respiration
et dérobe la mémoire - un cadeau de toi
des feuilles, un crayon et les larmes de bonjour
puis en été l’odeur des fleurs et des mots
j’en tresse une couronne que je lance sur l’eau
le chuchotement émerge – je l’entends bien
le polonais sans paroles ayant l’odeur de la forêt
telle la musique du ciel ou les vers de prairies
pas d’héroïsme ! la mémoire est sans voix
la langueur a cousu ma bouche
elle essuie la sueur de mon front
notre silence en commun se gonfle de vide
je me suis changée en habit de crainte
je longe en courant la rivière – elle se souvient de moi
d’une petite fille avec un ruban dans ses cheveux
Elle se souvient de moi – et moi, je n’étais pas encore là
Où finit le jour et commence la nuit
Je parcours la bordure de mon cahier
les traces des mots et des sons
sur les berges de l’Oder et de Warta
je contemple le Bug
et puis toujours distraite je scrute tous ces oublis :
les bourdons et des épis de blé, le ciel fondu avec le parc
dans ma sacoche se loge une ville après une autre
souvenir après souvenir
les trouvailles des mots se sont échappées du sens
dans le bruissement de mes artères
les mémorables lieux coulent des pupilles
le mot n’enferme plus ce que la mémoire refuse
de lier en fagot de souvenirs et d’images
l’accordeur de mémoire m’a banni d’éden
l’étiquette « je ne me souviens pas »
est sculptée sur mes larmes
les pensées éparpillées
les mots rependus
la pendule avec le balancier me demande
si aujourd’hui est bien un aujourd’hui
ou peut être déjà il lui manque de temps
pour que je fasse la queue pour les jours suivants
je pose au hasard ma palette
de bons et de mauvais jours
de couchants des retours
de levants des larmes
les yeux étranges me fixent dans le royaume du bien
quand tout passera je me congédierai moi-même
j’enverrai les bagages et la dernière lettre
le silence va s’éteindre pour cet ultime moment
je me coucherai dans les violettes les lilas et les tulipes
au bord de l’Erve, les yeux mi-clos,
je me souviendrai de vous
je ne pourrai m’offrir de longs rêves
qui faisaient pleurer le cœur jusqu'à ce jour
quand tu sentiras ces mots et entendras ces senteurs
assieds-toi près de moi un instant
et que l’âge advienne
Dernière édition par solweig le Ven 13 Avr - 6:14, édité 1 fois
solweig- MacadMalade
- Messages : 499
Date d'inscription : 05/09/2009
Age : 75
Localisation : Szczecin/Sablé-sur-Sarthe
Re: Au temps où l’on existait
C'est magnifiquement beau
Magnifiquement dit
J'ai aimé ce passage :
"
le chuchotement émerge – je l’entends bien
le polonais sans paroles ayant l’odeur de la forêt"
Un poème qui mériterait + qu'un commentaire.
Mais moi je connais ton talent et si je peux te lire, je ne vais pas me gêner.
Magnifiquement dit
J'ai aimé ce passage :
"
le chuchotement émerge – je l’entends bien
le polonais sans paroles ayant l’odeur de la forêt"
Un poème qui mériterait + qu'un commentaire.
Mais moi je connais ton talent et si je peux te lire, je ne vais pas me gêner.
Re: Au temps où l’on existait
Oui, j'ai frissonée du début à la fin..
Touchant, très touchant et l'on rentre dans l'univers de ton enfance, ta vie.
Merci Solweig
Touchant, très touchant et l'on rentre dans l'univers de ton enfance, ta vie.
Merci Solweig
_________________
LaLou
Re: Au temps où l’on existait
J'ai préféré la fin.
zenobi- MacadMalade
- Messages : 487
Date d'inscription : 14/02/2012
Re: Au temps où l’on existait
Une immersion dans ta vie, tes souvenirs, Solweig.
Je prends ce poème comme un cadeau, dont je n'isolerai aucun vers.
Je prends ce poème comme un cadeau, dont je n'isolerai aucun vers.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: Au temps où l’on existait
J'y suis revenue car je trouve ton poème très touchant et il parle fort bien d'un vécu.
Merci Solweig de ta présence.
Merci Solweig de ta présence.
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