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Les suppos de Satan (partie 1)
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Les suppos de Satan (partie 1)
L’histoire que je vais vous dire est vraie. Elle s’est passée il y a six ans, quelque chose. Je
m’y attelle maintenant parce qu’il faut un peu de maturité pour parler
de ces choses-là. Un gamin de seize ans qui parle de fesses, personne
n’y croit, d’ailleurs on ne trouve même pas ça drôle.
Alors j’avais seize ans et je roulais dans la voiture de mon pote Alain. Je
crois qu’on rentrait d’une sorte de soirée littéraire, on parlait de
choses en rapport. Moi dans mon coin je pensais du mal d’un type de la
soirée, un Mouha-Mouha à grosse tête, avec un bandeau et les cheveux
gras. Il était affreusement con, dans l’idée où il récitait un texte de
sociabilité primaire qu’il devait servir à tous ceux qu’il rencontrait :
le problème, c’est quand il s’essayait à l’improvisation. Partant
d’affirmation inspirées telles que : tel chanteur, tu connais, il est né
tel jour de tel mois, mort tel jour de tel autre, il a fait des choses
bien, défendu tel peuple, et puis il est mort assassiné. Jusque là, on
convenait tous combien la cause était noble. Et puis il ponctuait en
gueulant : ça, c’est bien ça, c’est pas rien ! en sortant les dents
comme un cheval.
Avec Thomas, on riait de ce qu’il mettait
comme application à saborder la moindre chose intelligente que, par
instinct de survie je suppose, afin de combler les vides, son cerveau
avait réussi à ingurgiter. Je pensais à une blague idiote sur le cheval
et le naturel qui revient au galop, et Alain m’a interrompu : tiens,
regarde ça, dit-il, en ralentissant la voiture. A droite, j’ai vu deux
gamins qui pédalaient comme des forcenés sur le trottoir. Ils avaient
aperçu la voiture et faisaient la course. J’en avais rien à foutre, mais
Alain, qui avait dix ans de plus et un penchant assumé pour les
derrières masculins, a gentiment ralenti la voiture, conservant une
distance égale, afin de garder lesdits derrières bien en vue.
Ca tu vois, rigolait-il, ça me dépasse. Regarde-le mouliner lui – il
désignait le grand dadais du couple, un type la vingtaine cheveux frisés
– regarde-le ! Il a pratiquement les fesses à l’air ! Il ne conduisait
plus très droit du coup. Avec les cahots de la route en travaux (le
centre ville entier était en vrac), on se cognait partout, j’ai pensé
que ça faisait cher payé le voyeurisme. Mais Alain, il poursuivait comme
un furieux : regarde-le dit, regarde-le ! Il a baissé le froc tellement
bas, on n’en voit pas que le début des fesses, t’es pas d’accord ? J’ai
alors songé, en commençant à en sourire, que j’aimais bien l’idée d’un
type qui conduisait à quarante kilomètres heures et en faisait chier
douze derrière juste pour le plaisir d’admirer une paire de fesses.
D’autant que moi, sur autre chose qu’un garçon, je les aimais bien, les
paires de fesses.
Si c’est pas de l’invitation, gueulait Alain, ça, moi, s’il était en stop, je t’assure qu’il serait déjà dans la voiture le drôle ! Il pourrait s’aérer tout autant ! On les a perdus à
un feu rouge, Alain m’a déposé pas loin de chez moi, et il est
repartit. Moi j’avais un sourire dans le ventre, parce que je le
connaissais : c’était un gars bon, intelligent, et il pouvait être
tellement raffiné plusieurs heures de suite que c’en était chiant.
N’empêche, il venait de passer quinze minutes à s’extasier devant un
cul.
Je suis rentré chez moi, un peu chamboulé, j’ai
réfléchis longtemps sous ma couette, et j’ai eu la grande idée : on
allait mener ça plus loin. Demain, je réunis Thomas, Victor, Clément,
peut-être d’autres, et on va faire un truc drôle et crade, avec des gens
qui ont du talent dans les deux domaines. Je peux dire, c’était un coup
de génie : j’ai eu trois oui francs. On allait se faire notre cercle,
mi-poètes disparus mi-trublions de la fesse, on allait lui redonner son
panache et bien comme il faut. Là, on a commencé les auditions : on a
trié sur le volet ceux qui pensaient, parlaient et écrivaient
correctement, et ceux qui avaient un peu lu Sade (on n’était pas
beaucoup). Une semaine plus tard, j’avais un beau parterre de vicelards
dont m’occuper.
On s’est réunis dans une sorte de vieille grange, pas loin de chez Thomas pour être tranquilles. Je l’aimais bien aussi Thomas, c’était un type qui n’avait pas la tête de ce qu’il était. Une bouille, des frisettes et des lunettes rondes, mais déjà le débit
assuré, le début de barbe en marche et la culture solide. On s’est tous
assis, on était une vingtaine, à fumer, rigoler de ce qui allait suivre.
Même, certains chuchotaient comme si ce premier G20 littéro-fessal,
c’était la pierre angulaire d’un futur mouvement éclairé, subversif et
grotesque, et qu’on allait révolutionner l’Almanach du Bon Mot, le Livre
d’Histoire du Beau Cul, et déferler sur Paris.
J’ai pris la parole un peu tremblant. Il s’agissait de rester dans le bon
équilibre, sans être pédant ni vulgaire, je voulais de l’éloge
intelligent, du trivial dans la subtilité, enfin quoi, les mecs, si vous
êtes là vous comprenez bien, on va faire de l’Opéra Charnu, de
l’Hagiographie de bas du dos, on va faire ça bien. A un moment, un mec
s’est levé, complètement raide. Il a dit que je l’emmerdais, qu’il était
venu pour crier bite sans que ses parents l’engueulent. Alain l’a foutu
dehors avec une violence surdouée. Enfin on a commencé le travail.
m’y attelle maintenant parce qu’il faut un peu de maturité pour parler
de ces choses-là. Un gamin de seize ans qui parle de fesses, personne
n’y croit, d’ailleurs on ne trouve même pas ça drôle.
Alors j’avais seize ans et je roulais dans la voiture de mon pote Alain. Je
crois qu’on rentrait d’une sorte de soirée littéraire, on parlait de
choses en rapport. Moi dans mon coin je pensais du mal d’un type de la
soirée, un Mouha-Mouha à grosse tête, avec un bandeau et les cheveux
gras. Il était affreusement con, dans l’idée où il récitait un texte de
sociabilité primaire qu’il devait servir à tous ceux qu’il rencontrait :
le problème, c’est quand il s’essayait à l’improvisation. Partant
d’affirmation inspirées telles que : tel chanteur, tu connais, il est né
tel jour de tel mois, mort tel jour de tel autre, il a fait des choses
bien, défendu tel peuple, et puis il est mort assassiné. Jusque là, on
convenait tous combien la cause était noble. Et puis il ponctuait en
gueulant : ça, c’est bien ça, c’est pas rien ! en sortant les dents
comme un cheval.
Avec Thomas, on riait de ce qu’il mettait
comme application à saborder la moindre chose intelligente que, par
instinct de survie je suppose, afin de combler les vides, son cerveau
avait réussi à ingurgiter. Je pensais à une blague idiote sur le cheval
et le naturel qui revient au galop, et Alain m’a interrompu : tiens,
regarde ça, dit-il, en ralentissant la voiture. A droite, j’ai vu deux
gamins qui pédalaient comme des forcenés sur le trottoir. Ils avaient
aperçu la voiture et faisaient la course. J’en avais rien à foutre, mais
Alain, qui avait dix ans de plus et un penchant assumé pour les
derrières masculins, a gentiment ralenti la voiture, conservant une
distance égale, afin de garder lesdits derrières bien en vue.
Ca tu vois, rigolait-il, ça me dépasse. Regarde-le mouliner lui – il
désignait le grand dadais du couple, un type la vingtaine cheveux frisés
– regarde-le ! Il a pratiquement les fesses à l’air ! Il ne conduisait
plus très droit du coup. Avec les cahots de la route en travaux (le
centre ville entier était en vrac), on se cognait partout, j’ai pensé
que ça faisait cher payé le voyeurisme. Mais Alain, il poursuivait comme
un furieux : regarde-le dit, regarde-le ! Il a baissé le froc tellement
bas, on n’en voit pas que le début des fesses, t’es pas d’accord ? J’ai
alors songé, en commençant à en sourire, que j’aimais bien l’idée d’un
type qui conduisait à quarante kilomètres heures et en faisait chier
douze derrière juste pour le plaisir d’admirer une paire de fesses.
D’autant que moi, sur autre chose qu’un garçon, je les aimais bien, les
paires de fesses.
Si c’est pas de l’invitation, gueulait Alain, ça, moi, s’il était en stop, je t’assure qu’il serait déjà dans la voiture le drôle ! Il pourrait s’aérer tout autant ! On les a perdus à
un feu rouge, Alain m’a déposé pas loin de chez moi, et il est
repartit. Moi j’avais un sourire dans le ventre, parce que je le
connaissais : c’était un gars bon, intelligent, et il pouvait être
tellement raffiné plusieurs heures de suite que c’en était chiant.
N’empêche, il venait de passer quinze minutes à s’extasier devant un
cul.
Je suis rentré chez moi, un peu chamboulé, j’ai
réfléchis longtemps sous ma couette, et j’ai eu la grande idée : on
allait mener ça plus loin. Demain, je réunis Thomas, Victor, Clément,
peut-être d’autres, et on va faire un truc drôle et crade, avec des gens
qui ont du talent dans les deux domaines. Je peux dire, c’était un coup
de génie : j’ai eu trois oui francs. On allait se faire notre cercle,
mi-poètes disparus mi-trublions de la fesse, on allait lui redonner son
panache et bien comme il faut. Là, on a commencé les auditions : on a
trié sur le volet ceux qui pensaient, parlaient et écrivaient
correctement, et ceux qui avaient un peu lu Sade (on n’était pas
beaucoup). Une semaine plus tard, j’avais un beau parterre de vicelards
dont m’occuper.
On s’est réunis dans une sorte de vieille grange, pas loin de chez Thomas pour être tranquilles. Je l’aimais bien aussi Thomas, c’était un type qui n’avait pas la tête de ce qu’il était. Une bouille, des frisettes et des lunettes rondes, mais déjà le débit
assuré, le début de barbe en marche et la culture solide. On s’est tous
assis, on était une vingtaine, à fumer, rigoler de ce qui allait suivre.
Même, certains chuchotaient comme si ce premier G20 littéro-fessal,
c’était la pierre angulaire d’un futur mouvement éclairé, subversif et
grotesque, et qu’on allait révolutionner l’Almanach du Bon Mot, le Livre
d’Histoire du Beau Cul, et déferler sur Paris.
J’ai pris la parole un peu tremblant. Il s’agissait de rester dans le bon
équilibre, sans être pédant ni vulgaire, je voulais de l’éloge
intelligent, du trivial dans la subtilité, enfin quoi, les mecs, si vous
êtes là vous comprenez bien, on va faire de l’Opéra Charnu, de
l’Hagiographie de bas du dos, on va faire ça bien. A un moment, un mec
s’est levé, complètement raide. Il a dit que je l’emmerdais, qu’il était
venu pour crier bite sans que ses parents l’engueulent. Alain l’a foutu
dehors avec une violence surdouée. Enfin on a commencé le travail.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Les suppos de Satan (partie 1)
Ton pseudo-intello autosatisfait est hélas un archétype... (les dents de cheval étant en option...)
Quant à la suite du récit, ma foi, avec de telles prémisses, on ne peut qu'attendre la suite, justement, avec impatience....
Quant à la suite du récit, ma foi, avec de telles prémisses, on ne peut qu'attendre la suite, justement, avec impatience....
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Les suppos de Satan (partie 1)
...et la suite Z ?
Parce que , on veut savoir!
Parce que , on veut savoir!
_________________
LaLou
Re: Les suppos de Satan (partie 1)
La partie 1 me plaît bien.
_________________
le silence se fait entendre
spandrell- MacadAccro
- Messages : 573
Date d'inscription : 14/09/2009
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