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Une plaie béante ouverte sur le monde
5 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Une plaie béante ouverte sur le monde
dis, c'est le monde que nous apercevons là-loin ?
l'enfant s'allume sa première cigarette
quand je serai aussi vieux que toi
j'écrirai un poème
aux planètes défoncées
aux astres communicant par suicides simultanés
aux comètes-queues infinies
aux constellations démembrées de leur axe
j'écrirai comme toi tu écrivais
je parlerai
de sociétés salopes, de magiciens hilares
comptant les billets qui assassinent l'autre
des arbres calcinés, des églises dont on foule la pierre
pour y violer des femmes adultères
d'enfants alcooliques pissant sur les fesses des filles
je dirai
ce monde était le mien sans que j'en puisse modifier le cours
ce monde était le rein d'une mère adorant autant la souffrance
que multiplier ses peurs par le quotient de son martyr
je raconterai
les pauvres cloches accoudés au comptoir
à y repeindre le monde, à en inverser la tournure
des hommes qui parlaient des femmes
comme de belles et ondulantes reines
ne leur accordant pas un seul regard
mais les aimant toujours comme ils le font de leur bière
je parlerai au sein du monde
des douleurs du mendiant, des lenteurs du temps
et de son accélération, des fenêtres salies par l'ennui
des poètes ivres de mots et de verbes inintelligibles
de femmes aussi douces que l'aube, aussi froides que le crépuscule
des voyages en train qui fondent la fortune de l'arpenteur de merveilles
je ne saurai si je dis vrai ou si je pense mal
des vies équivalent parfois au vide, parfois au trop-plein
des calculs arithmétiques dont se parent les sciences
des calculs de distances pour parvenir plus loin
là-bas où tout serait à reconstruire
je dirai le monde
dans ses trajectoires étranges
oscillant entre le mouroir et l'ascenseur existentiel
entre les maisons de retraite et les maternités
entre ceux qui détruisent et ceux qui oeuvrent pour le pauvre
ses paysans dépossédés de leurs terres
les hommes et les femmes dépossédés de leur liberté
serai-je alors dans le droit d'accuser ou simplement d'accepter
les immenses chagrins, autant de tremblements de terre
les joies dévotes, les rires d'enfants
les pleurs des mêmes enfants au chevet du cercueil
les perversités autant que le confort de l'amour
les politesses du cœur aussi bien que ses anfractuosités
j'écrirai, oui j'écrirai le monde
tel qu'il m'était connu et infini
tant la componction que le bonheur d'être un homme
j'écrirai à ta suite les perpendiculaires du vide
oui, c'est bien le monde que nous apercevons là-loin
l'enfant s'allume sa première cigarette
quand je serai aussi vieux que toi
j'écrirai un poème
aux planètes défoncées
aux astres communicant par suicides simultanés
aux comètes-queues infinies
aux constellations démembrées de leur axe
j'écrirai comme toi tu écrivais
je parlerai
de sociétés salopes, de magiciens hilares
comptant les billets qui assassinent l'autre
des arbres calcinés, des églises dont on foule la pierre
pour y violer des femmes adultères
d'enfants alcooliques pissant sur les fesses des filles
je dirai
ce monde était le mien sans que j'en puisse modifier le cours
ce monde était le rein d'une mère adorant autant la souffrance
que multiplier ses peurs par le quotient de son martyr
je raconterai
les pauvres cloches accoudés au comptoir
à y repeindre le monde, à en inverser la tournure
des hommes qui parlaient des femmes
comme de belles et ondulantes reines
ne leur accordant pas un seul regard
mais les aimant toujours comme ils le font de leur bière
je parlerai au sein du monde
des douleurs du mendiant, des lenteurs du temps
et de son accélération, des fenêtres salies par l'ennui
des poètes ivres de mots et de verbes inintelligibles
de femmes aussi douces que l'aube, aussi froides que le crépuscule
des voyages en train qui fondent la fortune de l'arpenteur de merveilles
je ne saurai si je dis vrai ou si je pense mal
des vies équivalent parfois au vide, parfois au trop-plein
des calculs arithmétiques dont se parent les sciences
des calculs de distances pour parvenir plus loin
là-bas où tout serait à reconstruire
je dirai le monde
dans ses trajectoires étranges
oscillant entre le mouroir et l'ascenseur existentiel
entre les maisons de retraite et les maternités
entre ceux qui détruisent et ceux qui oeuvrent pour le pauvre
ses paysans dépossédés de leurs terres
les hommes et les femmes dépossédés de leur liberté
serai-je alors dans le droit d'accuser ou simplement d'accepter
les immenses chagrins, autant de tremblements de terre
les joies dévotes, les rires d'enfants
les pleurs des mêmes enfants au chevet du cercueil
les perversités autant que le confort de l'amour
les politesses du cœur aussi bien que ses anfractuosités
j'écrirai, oui j'écrirai le monde
tel qu'il m'était connu et infini
tant la componction que le bonheur d'être un homme
j'écrirai à ta suite les perpendiculaires du vide
oui, c'est bien le monde que nous apercevons là-loin
Re: Une plaie béante ouverte sur le monde
j'écrirai à ta suite les perpendiculaires du vide
Ici au moins on n'est pas bloqué par une ponctuation erratique ou des rejets, renvois, retours obligeant à s'y reprendre à plusieurs fois.
Un texte de LC ça se mérite...
Et bien celui-ci on l'a sans effort, comme un cadeau à la constance du lecteur.
Il faut dire que le sujet s'y prête.
Nilo, tireur sur ambulance.
Ici au moins on n'est pas bloqué par une ponctuation erratique ou des rejets, renvois, retours obligeant à s'y reprendre à plusieurs fois.
Un texte de LC ça se mérite...
Et bien celui-ci on l'a sans effort, comme un cadeau à la constance du lecteur.
Il faut dire que le sujet s'y prête.
Nilo, tireur sur ambulance.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Une plaie béante ouverte sur le monde
Difficile de poser des mots sur les tiens, tant la Muse y résonne fort et bien. Chaque ligne est inspirée, claque et s'intercale au milieu des autres avec talent. Tes visions dépouillées me parlent. Texte fort et beau, d'un bout à l'autre.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Une plaie béante ouverte sur le monde
ça fait mal ! mais comme dirait Nilo, putain que c'est bon!
_________________
LaLou
Re: Une plaie béante ouverte sur le monde
d'une belle tenue tout ça. Plaisir de lecture comblé.
gerard hocquet- MacadAdo
- Messages : 194
Date d'inscription : 24/10/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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