Le royaume des cieux. Vous la connaissez cette boite vous ? (Chronicle)

Le royaume des cieux. Vous la connaissez cette boite vous ? (Chronicle)


Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.

Dédé: Le royaume des cieux. Vous la connaissez cette boite vous ?

Dédé: "Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour un riche d'entrer au royaume des cieux". C'est pas moi qui le dit, c'est Saint Mathieu, et Saint Marc aussi, je sais pas qui a pompé sur l'autre. Si, je vous jure, c'est Papy qui me l'a dit. Je savais pas que ça existait les discothèques où les riches avaient pas le droit d'entrer. Putain, j'ai vu dans le journal qu'y a un mec qui vient de mettre la main sur deux cent quatre vingt cinq millions (des euros hein, pas de la monnaie de singe). Y va avoir du mal à la passer la porte du royaume des cieux. Le service d'ordre va jamais le laisser entrer. J'l'imagine bien le mec à la porte en train de négocier avec le black genre "je cherche un pote, je veux juste voir s'il est dedans". Ben si c'est un de ses potes, avec des tas de millions, il a pas du être bien reçu non plus. Y ferait mieux d'aller le chercher ailleurs.

Dédé: Allez, faites moi plaisir, dites le que je vous ai manqué. J'en suis sûr, je vous ai manqué. Y a qu'à voir comme vous étiez tristes. Si, j'le sais, j'suis passé deux ou trois fois. C'était à pleurer. Pas un truc marrant, rien à lire. Même pas des commentaires foireux. A pleurer je vous dis.

Dédé: Ceci dit je m'en tape, parce que moi je me suis bien marré. J'étais à Paname. Avec Papy, P'pa et Maman. C'est pour ça que je vous ai pas écrit. Mais je vous l'avais dit que je vous écrirais pas. Bon d'accord, en fait j'avais dit "peut être une petite chronicle". Mais j'ai eu mieux à foutre. Pas le temps d'écrire. C'est un peu comme les cartes postales qu'on doit écrire aux copains ou aux parents quand on part en colo. Et qu'on écrit jamais. Enfin moi c'est toujours jamais. Ca me gonfle les cartes postales genre "y fait beau, je m'amuse bien, je t'embrasse très fort". En plus quand c'est pour les parents on peut même pas écrire ça sur une carte avec des gonzesses à poil. Alors j'en écris pas.

Dédé: J'en reçois pas non plus. Mais je m'en tape. Si c'est pour avoir un coucher de soleil sur l'île de Ré que l'Atlantique il en a jamais vu des comme ça, en tout cas pas sur l'île de Ré, avec un truc du genre "y fait beau, je m'amuse bien, je t'embrasse très fort" je préfère taper Play Boy dans un sac de plage et mater les gonzesses à poil dedans en attendant qu'il en passe sur la plage justement des gonzesses à poil. Bien sûr que j'en ai déjà vues. Pas vous ?

Dédé: Mais bon, là j'étais pas à la plage. J'étais à Paname. Remarquez, des gonzesses à poil y en a aussi à Paname. Plein ! Je peux vous le dire, j'les ai matées. C'est vrai que j'y étais allé un peu pour ça aussi.

Dédé: Mais je suis pas là pour vous parler de ma virée à Paname. C'est pas que ça vous intéresserait pas je sais bien. Non, je suis venu pour vous parler du pognon des autres. Et des pauvres malheureux qui peuvent pas aller draguer les gonzesses sous prétexte qu'ils sont pleins aux as et qu'elles sont sans un. C'est dégueulasse moi je trouve. Surtout que les gonzesses sans un elles vont justement en boite que pour trouver des mecs pleins aux as. Faudrait faire des "testing". Vous savez comme ceux qu'y font les "touche pas à mon pote". C'est marrant ça d'ailleurs. Y vont pour entrer dans des boites avec deux ou trois blacks ou beurs, y sont reçus par deux ou trois blacks (sans doute des repentis, des qu'ont dit qu'ils le sont plus, ça se voit bien pourtant qu'ils le sont toujours, vous trouvez pas), taillés comme les falaises du Pays Dogon qui leur disent "vous pouvez pas renter pasque vous êtes blacks". Enfin, c'est pas comme ça qu'y disent mais c'est ce que ça veut dire.

Dédé: J'le vois bien le testing pour les riches à l'entrée des boites de pauvres. Tu mets Jean-Marie Messier et Charles Pasqua (je sais pas qui c'est mais y paraît qu'y z'ont été riches, enfin, eux ou leur famille ou leurs copains, c'est Papy qui me l'a dit. Y connaît plein de gens Papy.) à l'entrée et t'attends qu'un mec débarque d'une Rolls et laisse tomber ses deux cent quatre vingt cinq patates sur le trottoir. Et là t'écoutes les arguments des deux parties. A mon avis y doit y avoir de quoi se marrer. Pis après tu suis le mec aux millions chez les flics pour écouter sa plainte. Y doit y avoir de quoi se marrer. Et derrière t'imagines toutes les associations de défense des riches qui montent au créneau. Et les gros titres à la Une de "La Tribune" ou des "Echos". Ca nous changerait des "Don Quichotte" en manchette de Libé. J'sais pas si ça vous fait marrer, mais moi, rien que d'y penser, JE ME MARRE.

Dédé: Moi quand je vais en boite à Pigalle (ouais j'en connais plein, des que Papy y m'a racontées de quand il était jeune, des que P'pa y m'a montrées, et des que j'ai trouvées tout seul) je les vois les videurs. Et si tu viens sans un c'est pas la peine que t'essayes de négocier. Alors j'imagine le mec qui se ferait jeter parce qu'il en a trop. Il est sûrement pas à Pigalle le "Royaume des cieux". Ou alors y a encore des impasses que je connais pas entre Clichy et le Faubourg Saint Denis. Mais ça m'étonnerait.

Dédé: Enfin bref, le mec là, avec tous ses millions qui traînent par terre vous devinerez jamais où il les a trouvé. Non, cherchez pas vous devinerez pas. Je vais vous le dire. DANS UNE BANQUE. Si ! Le casse du siècle. Encore moins violent que Spaggiari. Il est vachement fort le mec. Bon, on peut pas dire que lui il a pas fait de bruit et qu'il a fait ça en un week-end. Parce qu'il a mis un peu de temps et qu'on l'a entendu gueuler. Mais n'empêche qu'il a réussi à les péter les coffres du Crédit Lyonnais. Un vrai billard en trois bandes.

Dédé: Et là où c'est marrant c'est qu'y paraît que la banque elle les lui avait escroqués avant. Même qu'elle était tenue par ses potes au mec au moment où il le lui ont mis profond de deux milliards. Ses potes, vous y croyez pas. Moi non plus j'y croyais pas. Ben si. Ses potes. Remarquez, quand on connaît des riches c'est pas la peine d'aller faire des casses chez les pauvres. C'est exactement ce que je vous disais l'autre jour à propos de la gonzesse qu'a pété les plombs et qu'a toujours pas trouvé les fusibles de rechange. Alors là le mec puisqu'y s'était fait mettre par ses potes il a décidé de les enfumer. Et il a réussi. Je dis CHAPEAU !

Dédé: Parce que quand même, faut être sévèrement burné pour aller faire un casse dans une banque, en plein jour, pendant dix ans, et après aller le crier sur les toits. Ben lui il l'a fait. Ah, pour crier il crie. Fort même. Il doit avoir la langue et la mâchoire vachement musclées pour gueuler aussi fort. En plus on dirait qu'il aime ça. Moi aussi j'aimerais ça. Mais je sais pas si je crierais autant. Parce qu'il va finir par se les faire piquer ses millions. Ses potes (enfin ses anciens) y doivent l'avoir mauvaise. J'crois même qu'y en a déjà qui l'ont fait savoir qu'y sont pas contents.

Dédé: Y en a même qu'ont parlé de morale. Moi je sais pas bien ce que c'est la morale mais je me dis que ça doit pas avoir beaucoup de valeur pour que ces tocards en parlent. Ils en causent moins quand c'est eux qui entubent. La morale ça doit encore être un de ces trucs qui marchent que dans un sens. Un peu comme l'entrée dans les boites de pauvres. Remarquez que le mec il a du avoir le temps de les fréquenter les boites de pauvres avant de ramasser son pognon à la fourche au cul du camion des voleurs.

Dédé: Au fait, je vous ai pas dit. Ben je vous le dis maintenant. Lundi avec P'pa, Maman et Papy on est allé faire un tour sur les Champs (ça fait riche de dire "les Champs", ça fait mec qui fréquente du beau monde et qui va dans de beaux endroits). On était pas les seuls c'est vrai. Mais y avait pas que des riches. Y en avait quand même d'après moi parce que j'avais jamais vu autant de tanks et de flics au même endroit. Même des avions y z'avaient mis pour surveiller. Y a même du y avoir une tentative de braquage parce que j'ai vu des mecs qui sautaient en parachute à côté d'un hôtel de luxe et qu'après pleins de mecs se sont barrés dans plein de bagnoles blindées avec pleins de flics autour. On se serait cru à Kolwezi.

Dédé: Donc on était sur les Champs, mais on se faisait chier, alors on est parti à Pigalle. Maman elle voulait pas trop y aller mais P'pa et Papy y z'étaient plutôt pour alors elle a pas trop eu le choix si elle voulait les surveiller. Parce qu'y z'ont tendance à un peu trop picoler quand y vont à Pigalle. Et même à dépenser un peu trop de pognon. Faut dire que les bistros où je les emmène c'est pas vraiment le royaume des cieux. Vaut mieux en montrer un peu pour pouvoir entrer.

Dédé: Nous voilà partis à Pigalle. Maman en gueulant et nous trois, Papy, P'pa et moi en chantant des paillardes, histoire de se mettre en condition. Parce qu'on était pas sur le chemin de Compostelle et qu'on avait pas rendez-vous pour boire de l'eau bénite avec des bonnes sœurs dans un clandé de la banlieue du paradis. Non, on était attendu dans un rade où je devais ramasser un peu de fric que me devaient des gonzesses. Et vous savez ce que c'est quand on prend un peu de pognon qu'à pas d'odeur faut pas le laisser moisir au fond des poches. Parce que ça met pas longtemps à sentir le pognon quand tu l'aères pas.

Dédé: C'est pour ça que je me suis dit que le mec avec ses deux cent quatre vingt cinq millions y faudrait pas qui tarde à les dépenser avant qu'on vienne lui chercher des poux dans la tête. Surtout qu'y paraît que ses millions y viendraient des îles Caïmans et que ça serait un congélateur à pognon ces îles. J'sais pas où elles sont mais Papy y m'a dit qu'il y fait toujours beau, que c'est un paradis fiscal où y a plein de riches. Si c'est un paradis ça doit pas être loin du royaume des cieux que j'me suis dit. Mais quand même si le royaume des cieux il est interdit aux riches pourquoi qu'ils l'ont mis au paradis et qu'y z'y ont mis un congélateur à pognon ? Peut être pour le leur garder au frais pendant qu'y jouent aux pauvres.

Dédé: Et puis le fric c'est comme le reste, dès que tu le sors du congélo faut le bouffer tout de suite sinon c'est plus bon qu'à jeter.

Dédé: Papy il en a pas du fric mais y peut entrer dans toutes les boites qu'il veut, celles des pauvres et celles des riches. Je vous raconte pas comment on est reçu quand il passe la porte (oui, lui personne ne l'empêche de rentrer, pas la peine de vous emmerder à mettre en place un testing y aurait pas de quoi porter plainte), les patrons l'appellent par son prénom et les gonzesses s'assoient à sa table. Même qu'à M'man ça lui plait pas trop. Enfin ce qui lui plait pas trop c'est surtout quand y'a P'pa avec lui et les gonzesses.

Dédé: Enfin bon, j'étais pas là pour vous parler de Papy et de ses copines de Pigalle mais de ceux qui peuvent pas rentrer au "Royaume des cieux" parce qu'y z'ont trop de flouze.

Dédé: Si y veulent vraiment y entrer au royaume des cieux, y z'ont qu'à y aller avec Papy. On le laisse entrer partout…


Ciao les gonzesse, c'était Dédé.