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Pensées (fragment) [2008]
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Pensées (fragment) [2008]
Il est intéressant de chercher quelque chose et encore plus intéressant de se demander pourquoi, après analyse de la chose cherchée et prise en compte de sa vacuité ou de son inévitable fin tragique, elle nous attire toujours autant.
La célébrité est comme une histoire d’amour. Il est facile de parler de l’un et de l’autre, d’en explorer les origines et les fins : d’autres l’ont fait mieux que moi. Mais lorsque les pensées viennent, il faut bien écrire.
L’amour n’est beau que sous conditions, comme tant de choses. Il est nécessaire d’avoir pris compte du début, du milieu, et de la fin de l’amour avant de pouvoir envisager d’en prendre le chemin. J’ai la sensation, aujourd’hui, d’en être à ce stade précurseur : je ne peux pas aimer. Je commence tout juste à prendre conscience. Les livres m’aident. J’interroge la vacuité, j’approfondis le non-sens : et lorsque de mon plein gré, après mûres réflexions, j’accepterai le dogme, j’aimerai comme un fou. Cela dit, l’amour est particulier, puisqu’il nous habitait, habite ou habitera de toute façon. Certains font l’expérience de sa vacuité en le vivant ; d’autres, comme moi, jouent la partie avant d’avoir perdu. Les pertes, plus tard, en sont minimes.
Et la célébrité est du même moule. C’est l’expression d’un absolu non-sens. C’est la volonté consciente d’un inconnu - qu’on supposera doué, sans ça l’exemple est idiot - qui prend en compte la mesure de ses possibilités, et qui sait que la fulgurance de sa créativité dépend d’une émulsion en solitaire. Et il poursuit le rêve d’être toujours dans la foule ! Paradoxalement, il n’a pas vraiment le choix : son besoin effréné d’amour combat sa certitude de n’être capable de créer qu’en autarcie. Au fond, le choix serait simple : rester inconnu, mal-aimé, avoir la certitude d’être génial tout en étant seul à se le certifier ; ou devenir célèbre, aimé, écouter les autres faire de vous une icône tout en vous assassinant. Ainsi, il n’y a pas de célébrité : il n’y a que la translation de la solitude créatrice au bain de foule castrateur.
Au fond, un artiste est un paradoxe. Il engendre le rêve seul, dans la souffrance, et ne rêve que de le partager avec des inconnus qui n’y comprendront rien. Pire, ils le noieront sous le miel d’une admiration définitivement trop sucrée, et trop épaisse : une mouche dans le miel. Il ressent a force égale, dans tout son être, dans chaque fibre du corps qu’il traîne, l’extrême vacuité de l’amour et son extrême puissance. Il ne sait pas ce qui le guide, il dépend de forces incontrôlables et leur voue une confiance aveugle. Et sa sensibilité, qui est aussi son génie, annihile toute possibilité de joie, puisque, liée à sa réflexion, elle ne laisse aucune place à l’espoir.
Ne reste qu’une pensée : tout est vain, tout est possible... Après tout, il faut bien vivre ; mais vivre par transcendance, par l’extraction douloureuse d’un émerveillement compulsif, sans lequel plus rien n’a de sens.
Z 11 09 08
La célébrité est comme une histoire d’amour. Il est facile de parler de l’un et de l’autre, d’en explorer les origines et les fins : d’autres l’ont fait mieux que moi. Mais lorsque les pensées viennent, il faut bien écrire.
L’amour n’est beau que sous conditions, comme tant de choses. Il est nécessaire d’avoir pris compte du début, du milieu, et de la fin de l’amour avant de pouvoir envisager d’en prendre le chemin. J’ai la sensation, aujourd’hui, d’en être à ce stade précurseur : je ne peux pas aimer. Je commence tout juste à prendre conscience. Les livres m’aident. J’interroge la vacuité, j’approfondis le non-sens : et lorsque de mon plein gré, après mûres réflexions, j’accepterai le dogme, j’aimerai comme un fou. Cela dit, l’amour est particulier, puisqu’il nous habitait, habite ou habitera de toute façon. Certains font l’expérience de sa vacuité en le vivant ; d’autres, comme moi, jouent la partie avant d’avoir perdu. Les pertes, plus tard, en sont minimes.
Et la célébrité est du même moule. C’est l’expression d’un absolu non-sens. C’est la volonté consciente d’un inconnu - qu’on supposera doué, sans ça l’exemple est idiot - qui prend en compte la mesure de ses possibilités, et qui sait que la fulgurance de sa créativité dépend d’une émulsion en solitaire. Et il poursuit le rêve d’être toujours dans la foule ! Paradoxalement, il n’a pas vraiment le choix : son besoin effréné d’amour combat sa certitude de n’être capable de créer qu’en autarcie. Au fond, le choix serait simple : rester inconnu, mal-aimé, avoir la certitude d’être génial tout en étant seul à se le certifier ; ou devenir célèbre, aimé, écouter les autres faire de vous une icône tout en vous assassinant. Ainsi, il n’y a pas de célébrité : il n’y a que la translation de la solitude créatrice au bain de foule castrateur.
Au fond, un artiste est un paradoxe. Il engendre le rêve seul, dans la souffrance, et ne rêve que de le partager avec des inconnus qui n’y comprendront rien. Pire, ils le noieront sous le miel d’une admiration définitivement trop sucrée, et trop épaisse : une mouche dans le miel. Il ressent a force égale, dans tout son être, dans chaque fibre du corps qu’il traîne, l’extrême vacuité de l’amour et son extrême puissance. Il ne sait pas ce qui le guide, il dépend de forces incontrôlables et leur voue une confiance aveugle. Et sa sensibilité, qui est aussi son génie, annihile toute possibilité de joie, puisque, liée à sa réflexion, elle ne laisse aucune place à l’espoir.
Ne reste qu’une pensée : tout est vain, tout est possible... Après tout, il faut bien vivre ; mais vivre par transcendance, par l’extraction douloureuse d’un émerveillement compulsif, sans lequel plus rien n’a de sens.
Z 11 09 08
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Pensées (fragment) [2008]
Une réflexion datant de 2008 qui pose en filigrane la question du choix, de l'engagement, et qui tente de laver les contradictions, tout à priori douteux qui serait synonyme de fuite ou de désertion. Lâcheté. Qui vivra verra.
cette approche philosophique et purement intellectuelle reste intérieure, privée, comme la voix du silence qui martèle, et une tentative louable de nommer l'inconnue qui assaille. Prévenir sinon guérir (quand il est trop tard).
Depuis, tu t'es essayé artistiquement, tu t'es lancé, jeté à l'eau. L'oeuvre ainsi menée n'est rien d'autre qu'une preuve, la meilleure à mon sens, d'une promesse de don.
Puisses-tu garder toujours, envers et contre tout et tous, même les évènements, la passion de l'expression.
Dam, prière simple.
cette approche philosophique et purement intellectuelle reste intérieure, privée, comme la voix du silence qui martèle, et une tentative louable de nommer l'inconnue qui assaille. Prévenir sinon guérir (quand il est trop tard).
Depuis, tu t'es essayé artistiquement, tu t'es lancé, jeté à l'eau. L'oeuvre ainsi menée n'est rien d'autre qu'une preuve, la meilleure à mon sens, d'une promesse de don.
Puisses-tu garder toujours, envers et contre tout et tous, même les évènements, la passion de l'expression.
Dam, prière simple.
Re: Pensées (fragment) [2008]
Dam a écrit:
Puisses-tu garder toujours, envers et contre tout et tous, même les évènements, la passion de l'expression.
Dam, prière simple.
...Certaines phrases ont une vie, plusieurs mêmes.
Pareil que Dam!
_________________
LaLou
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