Journal de Zette qui se raconte des salades pour escargots,

Tu sais quoi ? Je viens d’écrire une histoire pour la maîtresse, j’espère qu’elle aura bien la trouille et qu’elle me filera une bonne note, sinon, la prochaine fois qu’elle nous demande d’inventer un monde fictif de l’imaginaire, je la fais mourir dès le début !

Ballet rosse

Cela débuta par un premier ballet de pales réfrigérées qui passaient sans arrêt dans le matin clairet.
Jo, sur sa mobylette, freina brutalement au feu vert, il souleva la visière argentée de son casque, et reçut en plein front une balle arc-en-ciel.
Les voitures qui le suivaient en couinant s’emboitèrent dans les flaques caractéristiques du métal déchiré. Puis naquirent les hurlements à vif des chauffeurs rescapés ; leur stridence amortit la chute molle et silencieuse de Jo qui n’eut, contrairement à ce qu’annoncent les voyants, aucune image de sa maigre vie dans la rétine perforée.
Quelqu’un plus pressé que le reste des hommes à l’arrêt, ou plus habile à s’extirper de la mélasse, finit d’écraser Jo. Il n’eut pas le temps de savourer son rescapage, une rafale pyrotechnique le cloua sur le passage piéton clignotant.
Un deuxième ballet fendit l’azur. Quelques conducteurs étonnés levèrent le nez au ciel et s’affalèrent aussitôt perforés sans effort.
Un incroyable magma boucha la circulation. Personne ne pouvait distinguer la chair des cuirs de sièges ou des leviers de vitesse. Personne.
Au troisième passage des hélicoptères chacun courut s’abriter dans les tuyaux abandonnés sur le chantier de la ZEP, aussitôt défoncés par l’impact des tirs. Timagène parvint à sortir de la confusion des corps mais il n’eut pas le temps de raconter la suite, quelque chose l’abattit d’une balle dans l’anus. Un bruit sec et bref. Très propre.
De cette journée rocambolesque pas un survivant dans le quartier ouest de la zone. Tout fut nettoyé en quelques heures. Une brigade vêtue de lin et de coton emporta les corps, tandis qu’une escouade masquée nettoyait à grand jets d’eau retraitée les rues et les trottoirs gluants.
En un clin d’œil le silence régna sur les immeubles intacts et dans les cours proprettes. Les géraniums aux fenêtres, les glycines aux grilles, souriaient paisiblement dans les poils des chats rassérénés.
C’est à ce moment précis que Lina tenta une sortie de la cave où elle s’était réfugiée. Un coup de hasard bienveillant, ses copines auraient dit un « cul bordé de nouilles » l’avait précipitée en roulé boulé dans les profondeurs humides du père Persinet.
« Merci mon dieu, merci, grâce te soit rendue ô père du monde ! » mais il était écrit que cette partie du temps périphrasée ne porterait aucun homme au sommet de la vie, elle reçut un coup de poing en pleine poire assorti d’un coup de fusil dans les seins. Sa mort fut moins nette que celle de Persinet, mais presque aussi rapide. Elle n’eut pas le temps d’entendre la réponse du « père du monde » qui venait de l’envoyer ad patres.
Il n’y eut aucun commentaire dans le reste de la ville, dans les maillages verdoyants est et sud qui la bordaient sans l’encombrer.
Les télévisions régionales furent muettes. Aucun écho. Pas un homme responsable ne convoqua les conséquences. Pas une femme déléguée n’appela les oracles.
Seul, un petit enfant adorable et silencieux continuait de faire tournoyer au-dessus du potager de Ginette, sa nounou empaillée, de charmants petits hélicoptères téléguidés offerts par les laboratoires nanotiques de son père.

Putain Zette, avec des histoires pareilles je crains que tu ne finisses par te faire renvoyer de l'école.
Comment une petite fille, aussi mal élevée soit-elle, peut inventer des trucs pareils ?
Faudra que je demande à Dédé.
En tout cas, comme toujours cette page du journal de Zette est une petite merveille à méditer et relire à chaque occasion qui nous est donnée de perdre le moral. Ou simplement pour le plaisir.

Nilo, autoproclamé Président du Fan Club de Zette.

Pour dire la vérité du vrai, quand je passe au comptoir de Dédé, je finis les verres avé les pailles et après je transcris...

...c'est plus Ratoune qui ecrit, c'est vraiment la petite peste de Zette !

et oui, c'est génial parce que le monde de l'enfance l'est !

J'aime beaucoup Ratoune ! De mieux en mieux...

Dam.

Vous avez vu les gonzesses !
Passer au comptoir du clandé ça donne des ailes au talent littéraire.
C'est pas moi qui le dit, c'est Zette.
Alors qu'est-ce que vous attendez pour venir picoler et vous mettre à écrire après ?
Putain, quand on sait que c'est facile pourquoi on le fait pas.
Heureusement qu'on a Zette pour dire les vérités en face.
Et heureusement que Zette écrit si bien.
Et vive le MacadApéro.


Dédé.

Zette vous fait de grosses bises. Vive le bar de Dédé la grenadine !

Moi je dis qu'il faudrait que Zette s'inscrive en direct live .
ça ferait la meilleure copine de Dédé !!

(demain ta carte ma peste !)

Merci, merci.

Découverte de Zette! Comme quoi, la vie est pleine de surprise intéressante!

Zette est en vacances???

à la Bourboule ?

elle a des tongues roses?

Non, Zette travaille pour aller mieux à l'école, elle pensait glander, que dalle !

les devoirs de vacances ??
avec les cahiers à remplir tout ça ??

que de bons souvenirs!

Et si elle fait faux dans un réponse; privée de grenadine !

Est ce qu'elle joue à "Top chrono" ???

une bassine d'eau et des pinces à linge au fond..
un but: les attraper le plus vite possible avec la bouche !

c'etait ma piscine privée tous mes étés !

Hélas non Lalou, les pinces à linge lui sont collées aux oreilles et la bassine d'eau est réservée aux pieds caniculés !

Je l'inviterais à la maison et on jouera à top chrono toutes les deux !

Merci pour elle Lalou !

J'ai connu cette petite Zette, dans le temps, elle est toujours aussi perspicace, elle a le don du récit bien troussé, sa prof devrait l'encourager

Messaline

A coup sûr la prof a dû convoquer les parents de Zette, pour parler d'une imagination débordante et morbide... Ah ces profs, ils comprennent rien au talent... ^^

Sasvata, salade sans escargot pour moi, merci ^^

jouissif !

Merci aux lecteurs d'aérer ces pages, Zette file une paille à chacun pour épuiser le tonneau de grenadine.

Relu avec grand plaisir, un mot : excellent. Et dans une langue magnifique que je ne connaissais pas (je la soupçonnais seulement). L'histoire est du même calibre : un projectile sans projet, est sûr de faire mouche !

Dam, mais ne touche pas à mes tresses

Cool Ratoune! Je prends ma part de grenadine!!

Sasvata, a des vues sur les chaises longues...

Vive Le Printemps de la Prose qui remonte des pages du Journal de Zette et qui permet de vider les tonneaux de grenadine.

Nilo, caviste.