Journal de Zette piquée au vif du sujet,

Cher journal,

Je reviens de l’école pourrie où mes jours miel s’épuisent. J’ai beau faire semblant que rien ne me touche, j’ai deux trois épines dans le gras du cartable qui me griffent.
D’abord c’est la maîtresse qu’arrête pas de me dire que je suis en difficulté. Et alors ? C’est depuis la naissance que je titube dans le ventre de la vie.
Après, c’est l’infirmière qui veut à tout prix me faire vacciner contre les puces. Paraît que j’en ai plein la tête.
Tu sais quoi ? Je lui mettrais bien un couteau dans le dos à cette bouse blanche.
Sauf que Daniel m’a dit que ça risquait de rouiller la lame, et qu’en plus il y aurait de l’hémocopine partout.
Bref, j’arrête de tuer qui m’embête, à mon grand regret.
N’empêche, dès que je peux je la choppe sa race et là, on verra qui trouve les poux à qui dans les cheveux de la soupe. Sur le missel de la vieille !
Autre chose qui gratte : maman rentre de plus en plus tard.
Tu ne vois pas le rapport ?
Moi non plus, mais comme elle est la tapisserie de ma vie de morveuse brinquebalante, tout ce qu’elle fait ou ne fait pas couine dans mon cœur de solfège.
Et tu sais, toi, comme la portée se rétrécit quand on essaye d’écrire ses anicroches.
Noires, blanches, les petites crottes de musique cachent la tristesse de nos questions.
Comment serai-je quand je deviendrai la « vieille » à mon tour ?
Aussi con ?
Aussi dure dans la mâchoire inférieure ?
Aussi sèche dans la tripe ?
J’ai peur de grandir. Je mouche et tempête, rien n’y fait , la poche n’est pas assez large pour enfoncer le mouchoir et les gravats.
Je traverse les rues, les boulevards, les impasses, mais je sais déjà dans ma cervelle d’oiseau sans ailes que les ponts qui enjambent les chemins du faire font trébucher les boiteux.

Putain que c'est bon de te retrouver Zette.
C'est Dédé qui va être content.
Et puis, ne te tracasse pas, les infirmières et les psy c'est la plaie de l'école, avec les pédagogues. Il faut toujours que ça vienne vous chercher des poux dans la tête et des difficultés dans l'apprentissage. Normal, on les paye pour ça (pas pour trouver des solutions, faut pas rêver), il faut bien qu'ils justifient leur salaire en attendant la retraite.
Je m'arrête là parce que si en plus j'embraye sur les retraites je vais polluer ton journal avec des considérations qui pourraient accroître tes difficultés de dans quarante-deux ans.

Nilo, abonné ad vitam aeternam.

C'est toujouts avec joie que j'ouvre les nouvelles et que je me dis "chouette, Zette a posté"..
un petit bonheur du jour.
Certain.

Yes !
Zette is back.
Tu as failli me manquer petite peste adorée.
Putain faut que j'fasse gaffe j'suis en train de m'attacher moi, ma réputation à Pigalle va en prendre un coup.

Dédé.

De la pure poésie !

J'adore

Merci Zette

Sylvie