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carnets janvier-fevrier 2010
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Macadam :: MacadaTextes :: MacadEpitres
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carnets janvier-fevrier 2010
Jeudi 7 janvier 2010
Le temps est froid, pluvieux. Je remarque seulement la vapeur sortir de ma bouche et d’une certaine manière je trouve cela romantique de savoir mon visage entres les deux flèches du col de mon caban.
Les fêtes se sont bien passées, je me retrouve « brutalement » dans cette nouvelle année 2010.
Les travailleurs, dehors, se réchauffent devant un feu qui mange des restes de palettes. Assez étrange mélange ce grand feu posé, brulant sous la pluie.
Il m’arrive parfois que la beauté me saute aux yeux comme quelque chose d’ordurier. Une femme armée d’un éros pornographique.
En écoutant des blues de Hendrix dans la salle d’attente du docteur B, je me mets a imaginer des trains, de vieux trains abritant des vagabonds, roulant, déchirant une vallée, un soir en nage. La Louisiane sous un soleil de plomb.
Il faut débusquer la laideur des femmes, leurs blessures en devenir. Elles retournent un jour au commun.
Il me tarde de passer ce prochain weekend chez Agathe. J’ai même pensé aller chez elle aujourd’hui. Je suis resté dans le confort de mes nuits st hippolitaines. Demain, je rentre sur Thuir.
Ecoute des années de pèlerinage de Franz Liszt.
Je me suis assoupi quelques heures. Un choral de Bach particulièrement exalté m’a tiré de ma somnolence.
Agathe m’a dit qu’il neigeait à Thuir. Le toit d’en face de chez elle était blanc puis progressivement la pluie est venue salir cette beauté et transformer ce rêve hivernal en souvenir.
Si la pluie et le froid avait longé toutes les bordures de cette journée, la nuit allait faire passer en arrière plan tout cela. Elle a progressivement dévidé les rues de st Hippolyte, pas de dealers sur la place. Je les imagine installés, collées devant une console de jeux, fumant quelques boulettes, redevenues des ados.
Écoute des cantates pour alto de Bach.
Après avoir pris quelques anxiolytiques, je m’enfouie dans le lit. Au bureau de tabac de st Laurent, un couple de jeunes claquant son argent en tickets de jeu. La fille se taisait, lui suivant les directives de ce silence, les deux, un peu hagards.
Après la prise de 6 Bromazépan, une sieste, une immobilité nécessaire, plaisante. Cela ne va pas jusqu’au sommeil ni a une pesanteur. L’habitude m’a rendu cela plus aérien et intime bien sur.
Envie de lire mais une impression de vertiges, des nausées. Je ne pense pas manger ce soir. En descendant au salon, l’image télévisuelle me saute au visage, m’horripile, parfois me pousse aux larmes.
Le repas chez mes parents semblent un rituel intemporel, posé dans un avant, un ailleurs. L’habitude d’une époque que le temps a mangée. Ils sont là devant la télévision.
La fin du jour. Il doit être aux environs de 23h. Toujours des nausées.
La nuit, ma nuit commence.
Vendredi 8 janvier 2010
Lever aux environs de 4 heures. Une tasse de café froid. La pluie s’est arrêtée durant la nuit.
Les voisins viennent d’allumer leur lumière du rez- de- chaussée (lumière étrangement bleutée, métallique) et au premier, une lumière avachie tout comme le couple que j’imagine. Dans quelques heures, le travail reprendra, les ouvriers et la répétition de leurs gestes. A nouveau, un bucher pour contrer le froid matinal. J’ai éteins l’ordinateur, une envie épuisée. Je reste là dans le bureau, la nuit.
Passage éclair à l’appart. Je viens de prendre de justesse le bus pour Thuir.
Arrivée a Thuir, Agathe ne devrait pas tarder a rentrer.
Ecrire défoncé avec du vertige dans les yeux, la télé diffuse, diffuse.
L’étrangeté de tes yeux et puis jeté dans le miroir.
L’intime qui se défend contre le froid.
Samedi 9 janvier 2010
Avec la colère en dedans je suppose. Des envies ou des manques d’envies et des portes fermées au bout.
Ces weekend pourtant comme sa chair me sont lointains aujourd’hui.
Passage d’étranger dans la soirée
La tristesse, une lassitude de rester éveillé, d’écouter tout cela autour
Il me tarde autre chose, peut-être simplement une vacance, un rien. L’hiver m’effraie, me perturbe
Cette année
Fumée
Vertiges
Les yeux des autres, ou en est mon « mourir au monde », un haussement d’épaules qui délivre.
Le visage souriant du fond de sa chute. Le quotidien dilué dans les espérances. D dormait encore dans cet appartement à coté de la république. Personne, mon ombre passée sous les lampadaires, la ville a nouveau dans l’intime. La marche d’un unique empire.
Le froid dans nos amours
Dimanche 10 janvier 2010
Un ciel bleu a 11h. Il n’y a rien à écrire, a vivre aujourd’hui. Je restais là bêtement assis, l’insouciance à mes cotés. Des retours adolescents.
Il me restera les petits matins, notre levé et départ vers Perpignan. Elle travaillait. Moi je prenais le bus. Me reste-t-il ces heures là, seulement celle-là. Des lycéens amassés, des êtres vagabonds. On s’habitue à voir une certaine tension dans les visages.
L’époque est-elle à la colère ?
Et si la peste commençait ici ?
Une fille claudiquant inspire l’amour
Le jour s’éclaircit comme la haine et le repos. La lenteur de mes phrases.
En attendant un règne
Visite chez J ce matin. Un regard sérieux tout d’un coup, presque méprisant. La paranoïa sans doute.
Mardi 12 janvier 2010
Nuit blanche. La bouche du lampadaire devant chez moi fait le jour. Ainsi on s’éloigne poliment avec les gestes de l’amitié ou même pas.
Je ne peux pas oublier ce regard « en hauteur » presque perdu de J hier matin. Lecture de Cioran et de Proust cette nuit.
11h45
CHF semble toujours se calfeutrer dans sa maison. Je ne l’ai pas vu dans le village. A mon dernier passage chez elle, des veilleuses, un sapin disposé dans le salon derrière la vitre.
Inhabité le matin
Dans quelle solitude vit-elle ?
On voudrait tracer un personnage pour le vie entière et on se heurte a la vie.
Vendredi 15 janvier 2010
Rendez-vous dans un café avec P et son fils. Des possibles écœurants, masculins me sautent au visage. Ailleurs, venant, une forme de pureté. Le vent est violent, froid. L’ordre fait les 100 pas
Des rituels pour contre balancer mes désordres.
Soirée de prédations sur des sites homos. Cela pour ne rien accomplir, rien. Dans l’attente avec une projection hormonale un vendredi soir.
Samedi 16 janvier 2010
Nous devrions y aller, y aller chez des amis, ses amis, à une soirée.
P cherchait un sens à la maladie de son fils, regardait la mienne.
J’aurais tant apprécié de mourir par hasard…elle aussi.
Une belle pièce chez le couple ou nous sommes avec A. je suis sur la défensive, voire même un peu ailleurs.
La misère quotidienne des idoles, un réel éphémère amoureux dépourvus de projets de sens. Tristesse et ivresse du « carpe diem »
23.13
Réveil précipité. « La vérité nous rendra libre, elle nous rendra seul »
Un samedi soir à boire, la pluie.
Les ébauches des ruines celtiques, leurs morts, ô Barcelone !
Chair à la vente sur la frontière.
Le bourdonnement amoureux des éclairages publics. On recherche encore l’assassin de l’enfant.
Dimanche 17 janvier 2010
00.34
La jouissance qui monte a tes yeux, l’archéologie du grand-père maternel, une époque enfance. Tout cela a fuit, seule, la jouissance dans tes yeux.
A nouveau un réveil aux environ de 4h. Un monde m’entoure, se termine.
« Le jeu est un animal qui mord qui se défend » accoudé au bar, je m’aventure dans sa chair.
Réveil, ciel blanc ou les nuages se découpent.
Ca se réveille, ca s’agite au petit matin
Visions hostiles
Le piano a queue, jeté des derniers étages au milieu d’une rixe
Cendrars
Fin d’après-midi. Les joints se succèdent. Une sieste d’environ 1h, faire l’amour.
Rien d’imbécile a tout cela. Le sens de sa nudité.
Sa beauté
Lundi 28 janvier 2010
Arrêt de bus de la poste, Thuir, 6h55. J’aurais aimé éviter de voyager avec des groupes de lycéens. Rêve de J et F.
7.40, gare de perpignan, bordel qui semble habituel.
« Tu finiras par revenir ici » me dit ma mère.
Le visage maternel, étranger tout de même. Cyclopéen, après cela mon installation a Perpignan tombaient dans le dérisoire, l’inhabité.
Cloué dans cette chambre
Sous un ciel bleu
Les rues, la place, en aveugle en sourd ! Je pourrirais sur place en ville…dans un rêve.
Les parents, mes parents vieillissent horriblement.
La peur respire par ma bouche.
A mi chemin du monde
De tous.
Jeudi 21 janvier 2010
Je prends le bus en tout début de matinée pour Perpignan (ou je compte rester le moins possible) puis une correspondance pour Thuir.
Un fond d’angoisse. A arrive demain soir. Je ne pense pas dormir cette nuit, ce qui me portera surement sur les nerfs.
Perpignan : un bus dans l’attente, grève.
Je suis devant le palmais des rois de Majorque. Je passe le début de soirée chez P et son fils. du fait de la grève, je passe la nuit à Perpignan, mon appart. Finalement cette semaine aura eu quelques bons moments.
Une voiture blanche, des arabes passés au-dehors de l’adolescence, violent comme des armes, avec la gueule. S’accouplent-ils ce soir ?
Vendredi 22 janvier 2010
De très mauvais souvenirs dans cet appartement, pas d’événement particulier, une ambiance et de très mauvaise période. Les nuits m’ont toujours parus plus longues à traverser avec la ville autour
Le sommeil, interminable
Les veilles, interminables.
Lecture de Musil, Lévi-Strauss en attendant le bus
Enfin arrivé à Thuir par une belle matinée, je me pause, je fume mon premier joint de la semaine
Lundi 25 janvier 2010
Passé ce weekend avec A dans sa maison de Thuir. Nous avons fait l’amour, une chose qu’elle ne demande pas, elle prend avec plaisir mes envies. Des moments, nues, agréables. Nous avons pris beaucoup de plaisir ce weekend. Arrivée dans le début de semaine un peu grisonnant.
Mardi 25 janvier 2010
La voie en écho du sud. Nous allons en fin d’après-midi voir l’audition d’une jeune fille au Barcarès. Le temps est clair, ciel bleu. Retrouver ces architectures de bord de mer, surtout en plein hiver m’enthousiasme. Elles m’ont toujours attirées par leurs solitudes et la solitude, la mienne, qu’elles peuvent accueillir. Le début d’après-midi sur un disque des Cure.
Je finis pas voir un inconnu dans la glace. Quelqu’un de pas franchement beau, ni jeune. Etre coincé dans une image, dans tout le personnage qu’elle raconte. Des reflexes d’être un personnage.
L’ivresse révèle un homme hirsute, vain à l’expérience.
Nous devrions aller au Barcarès plus tôt et nous arrêter manger, nous moquant de l’heure, ou presque. Une insouciance perdue mais pas aujourd’hui, propulsé vers la mer, la soirée ensuite chez mes parents.
Le rêve est un adulte.
Mercredi 27 janvier
Je devais écrire un mail a AU, réservant ma fin de soirée pour traîner sur le net. Ecoute ce soir d’un oratorio de Beethoven. J’ai une soudaine attention sur lui. Envie de m’acheter la « missa solemnis ».
Je ne suis sorti que ce matin pour voir J qui se trouvait chez lui. Nous avons brièvement discuté et prévu un enregistrement avant l’été.
L’après-midi, pratiques érotiques que je préfère taire.
La soirée commence.
A est à Paris jusqu'à demain, un aller retour pour un séminaire. Demain rendez-vous chez le psy, bien sur renouveler le Lexomil pour passer la soirée et la journée de demain ailleurs…ailleurs.
Je réfléchis a quelques livres ou cd que je pourrais acheter. Un opéra de Wagner par exemple.
Je dois faire des démarches auprès de l’udaf pour transférer ma ligne adsl de st Hippolyte à Perpignan. Je me suis remis a fumer, a fumer beaucoup et je grignote les quelques économies que je faisais pour acheter un pc…un autre.
Le mois le plus froid, février.
Une baisse des températures sous un ciel bleu.
Jeudi 28 janvier
Une nuit complètement ailleurs. Je dois partir sur perpignan. Le Nozinan en plus du lexomil se paye ce matin. Je n’ai jamais aimé les neuroleptiques. Je devrais prendre le bus de 8.13
Le cabinet du psy ou j’attends. Le bus en arrivant en ville m’a fait somnoler, l’air chaud, la berceuse mécanique du bus. C’est étrange, là, tout d’un coup une pointe d’angoisse dans mon ventre.
Message de CF sur Face book ce matin.
Mon père a reprit le travail depuis lundi.
Dimanche 31 janvier 2010
J’ai déjeuné avec M jeudi dernier. Il me tardait qu’elle parte. Ralentie pas le traitement, je voulais m’allonger ou en tout cas être seul.
Puis après 15h, trou noir, un vaste étang de vide et…je ne suis revenu au monde que vendredi matin ou j’ai pris le bus pour chez A. elle a tout de suite vu mon état léthargique.
J’ai dormis toute l’après-midi.
Toute la soirée.
A supportait cela, essayait de me pousser a l’extérieur, dans le monde!
Reste t il des cachets a l’appart ?
De l’argent ?
Elle ne m’a bousculé que le samedi après-midi. J’ai pris une douche et je suis sorti faire une longue promenade. J’ai failli aller vers l’hôpital mais j’ai rebroussé chemin.
Je m’y revois assis, souvent je m’installais avant le repas du soir sur un banc un peu en hauteur. Je laissais trainer mon regard, je le laissais se remplir d’extérieur.
Pas vraiment des rêves, juste un horizon.
Début de soirée en ville, ciel en vieillissant.
Nous sommes en ville pour acheter du matos. Un type bourré devant la voiture. En le dépassant, j’aperçois son visage rougi par les larmes. J’imagine une défaite amoureuse.
A une rue de là, prés de la bibliothèque municipale, un de mes anciens appartements ridiculement petit (de solitude, je m’enserrais dans mes propres bras et la télé diffusait un soleil idiot des années 60)
A la frontière entre le quartier La Réal et St Jacques, St Mathieu, un quartier bohème, presque, un quartier ivre et brutal !
Lundi 1 février 2010
Une nuit ou je me suis réveillé de nombreuses fois, des sensations de vertiges hier soir alors que nous regardions la télé.
C’est un projet et finalement une bêtise : retrouver une jeunesse du cœur, une insouciance.
Des sensations d’angoisses a des degrés moindres peuvent m’apparaitre « splendide » parce que marquant une indétermination de la vie, un peu comme un adolescent amoureux.
J’ai repensé a mes journées a Montpellier, pas temps ma relation avec Jennifer mais les matinées a écouter la radio dans son minuscule appartement proche de la comédie. Il me semble en y repensant qu’il y avait toujours un soleil éclatant.
La première fois ou je suis allé a Montpellier, c’était pour toute une batterie d’examens neurologique. Le point culminant de ce séjour fut la dernière nuit. Dans la chambre, j’étais seul, les deux autres patients étaient rentrés chez eux pour le weekend. Il y avait une immense fenêtre qui me donnait le spectacle de cette ville la nuit, je crois bien que c’était une sorte de prélude a ce que serait ma vie plus tard dans cette ville ou dans une autre et dans une nuit ou dans une autre….
J’avais passé la nuit a écouter sur un des baladeurs de l’époque, Goldman, son album en public enregistré du milieu des années 80.
La beauté contrarie, blesse autant que le sentiment amoureux.
Un des derniers jours de vacances d’A, elle repart bientôt pour Paris.
Des tensions, des non-dits. Vraiment ces jours auront été difficile a vivre pour moi.
Mardi 2 février 2010
Des projets malgré mon apathie, des sifflements dans mes poumons…une journée à me retourner les organes.
Le ciel est bleu, JE M’EN FOUS
Plus un seul vêtement de propre.
A vivre dans la crasse aujourd’hui !
Un jeune (prenons un jeune de bonne famille au hasard) dans ses 20 ans, ses quelques années avant ou après. Un sablier qui a stoppé sa marche (elle reprendra, rattrapera son retard dans…quelques années). Il y a comme de la dentelle autour de lui, une chaleur utérine qui lui di « reste » et « va » et autre chose, une ville, une ville habituelle ou mettre ses pas.
Décès de Josette, une amie très proche de ma mère. On lui avait découvert un cancer. Les traitements lourds ont entrainé semble t il un arrêt cardiaque.
Elle a longtemps travaillé à la sécurité sociale de Perpignan. Un trio formé de ma mère, Josette et Nicole.
Sur un ton désolé ma mère me dit qu’elle « buvait », qu’elle « fumait » comme pour trouver une raison a ce décès si rapide –quelques mois- il reste juste devant l’abîme, un mari ébéniste en retraite, un fils et une fille je crois.
Elle a été enterré hier matin au Boulou.
16h48
Milieu d’après-midi, gare de Perpignan. A est venue se renseigner sur les horaires de départs pour demain. Le temps est vraiment agréable et je me suis installé sur le quai comme au bord d’une plage.
De nombreuses gares dans ma tête jusqu'à celle a demi disparue dans le nord de l’Espagne. Le réveillon passé dans l’appartement de Joël, structure marine a deux pas, stock d’alcool. Les boites derrière la frontière ou nous allions les samedis soir avec Natacha. Je n’ai vu la plupart du temps qu’un trajet dans les ténèbres, l’arrêt pour changer l’argent et a nouveau l’obscurité, des envies de baises et les descentes tranquilles dans l’appartement de T ou nous tirions des rails de coke.
Une autre fois mais l’Espagne toujours. Le soleil sur ma terreur. Ce fut une sortie avec un camarade des années de fac, une sortie jusqu’au bordel, jusqu'au petit matin.
Délicieuse cocaïne
Encore
Je pourrais bien avoir 25 ans et aller en cour dans quelques minutes.
Mercredi 3 février 2010
Début de nuit, il est environ 2h ou 3h. Mon arrivé chez mes parents s’est bien passée. Un immense sourire de mon père salue le fils. Je me suis assez vite mis a la lecture puis a l’écriture des carnets 2009.
Il faut que je note aussi que A a pleuré aujourd’hui, des pleurs silencieux, le regard un peu vide. Cela m’a donné le sentiment de culpabilité. Elle est agissante en moi. Je resterais peut-être un amant un jour…sur le départ. J’ai souvent noté que mon souvenir sera mauvais puis indifférence puis oublié.
Le sommeil commence a se faire sentir malgré deux cafés
Apres avoir écrits cela, oui, je voudrais rester ici et quand 2 jours plus tard, je serais saoulé de cette maison, repartir deux jours à mon appart et ainsi de suite.
2 appels de P dans la soirée. Je me suis un peu livré sur mes « problèmes », il a écouté mais j’attendais autre chose de sa part même si je savais que je n’aurais droit qu’à un avis commun et sa politesse. Cela manque a une amitié que certaines réponses attendues n’arrivent pas, on confirme presque a regret une camaraderie.
Mardi 9 février 2010
Une courte nuit. Je pensais prendre le premier bus pour st hippo. Je devrais attendre celui de fin de matinée à 11h45. Les ouvriers sont a pieds d’œuvres. Le raffut des marteau-piqueurs ne me gêne pas vraiment, il emballe le bavardage du monde alentour, une forme de surdité. J’ai envie de me rendormir, j’avais espéré un soleil radieux. Pour l’instant la ville est dans sa gangue blanche, noueuse.
Je viens de louper le bus de quelques minutes. Attente jusqu'à celui de 14h05. L’esprit un peu plus tranquille que ce matin. Je me suis posé sur un des bancs devant la Fnac, puis trainé aux alentours de la poste, assis finalement sur un rebord de la vitre d’un bureau. Le froid m’a sorti de ma torpeur. Aucune envie d’aller à st hippo.
Avec un peu de chance mes parents seront aux courses et je pourrais faire une sieste dans la maison vide, quelques Lexomil pour planer et dormir. Après le réveil, se précipiter sur du sucre, une gloutonnerie. Le soleil ne perce toujours pas, la lumière est tout de même plus présente et vivace.
Jeudi 11 février 2010
Décès de B.
Il est mort a midi, a table. Je vois une photo figée de la scène. F me l’a annoncé en milieu d’après-midi. Le soir a mangé son corps. F et H rentrent.
Le fils de P passe me voir. Comme la vie est précieuse aujourd’hui et le reste autour vain…vraiment !
Cette journée était assez vide, elle se cherchait. B est venu tout chambouler avec son rire. Lui toucher le visage, j’appréhende, j’envie ce moment ou l’on doit aller au bout d’une de ses pensées.
Il est mort un jour ensoleillé, un jour parcouru par la gifle du vent.
Je me déleste
Je flotte
La matérialité des choses est touchée, les objets presque « là », les personnes, des « illusions ».
Cela peut se balayer d’une main
Tourne autour de cela qui porte désormais un visage familier.
J’ai claqué mon fric en jeux, en bouffe, en commandes de livres.
Les visages à st hippo, je suis assez curieux de voir les visages.
Il neige abondamment pour la première fois de l’année
Le jour de la mort de B.
Vendredi 12 février 2010
Je suis un peu hagard ce matin. Incinération de B a 16h.
Il est midi, je me sers un verre. Je ne veux pas être saoul mais j’ai envie de boire pas en souvenir de, pas a la santé de, juste comme ça pour arrondir les angles de ma personnalité aujourd’hui.
Un peu à l’écart de Perpignan, le crématorium public. Je demande. Il est dans un agenda, son corps a un horaire. Effroi.
Il n’y a personne pour le moment.
Le soleil est effrayant aujourd’hui. Il est merveilleux. Naissance a quoi ?
Le cercueil été posé devant les proches, la plupart sont des personnes que je ne connais pas, d’une autre vie de B. J fait face, de la force, de la dignité !
Je n’ai pas assisté a la crémation
Une angoisse en rentrant sur st Hippolyte.
H m’a téléphoné hier soir. Nous étions chez FA avec A.
« Je ne veux pas que le souvenir et jusqu’au sentiment de ce jour disparaisse »
C’est incompréhensible cet ami qui vient de passer sur l’autre rive. Un vivant chez les morts.
Le soleil est aveuglant, aveugle ici.
Rêveries, outre-monde
A nouveau
Le bras
Le cœur !
Le temps est froid, pluvieux. Je remarque seulement la vapeur sortir de ma bouche et d’une certaine manière je trouve cela romantique de savoir mon visage entres les deux flèches du col de mon caban.
Les fêtes se sont bien passées, je me retrouve « brutalement » dans cette nouvelle année 2010.
Les travailleurs, dehors, se réchauffent devant un feu qui mange des restes de palettes. Assez étrange mélange ce grand feu posé, brulant sous la pluie.
Il m’arrive parfois que la beauté me saute aux yeux comme quelque chose d’ordurier. Une femme armée d’un éros pornographique.
En écoutant des blues de Hendrix dans la salle d’attente du docteur B, je me mets a imaginer des trains, de vieux trains abritant des vagabonds, roulant, déchirant une vallée, un soir en nage. La Louisiane sous un soleil de plomb.
Il faut débusquer la laideur des femmes, leurs blessures en devenir. Elles retournent un jour au commun.
Il me tarde de passer ce prochain weekend chez Agathe. J’ai même pensé aller chez elle aujourd’hui. Je suis resté dans le confort de mes nuits st hippolitaines. Demain, je rentre sur Thuir.
Ecoute des années de pèlerinage de Franz Liszt.
Je me suis assoupi quelques heures. Un choral de Bach particulièrement exalté m’a tiré de ma somnolence.
Agathe m’a dit qu’il neigeait à Thuir. Le toit d’en face de chez elle était blanc puis progressivement la pluie est venue salir cette beauté et transformer ce rêve hivernal en souvenir.
Si la pluie et le froid avait longé toutes les bordures de cette journée, la nuit allait faire passer en arrière plan tout cela. Elle a progressivement dévidé les rues de st Hippolyte, pas de dealers sur la place. Je les imagine installés, collées devant une console de jeux, fumant quelques boulettes, redevenues des ados.
Écoute des cantates pour alto de Bach.
Après avoir pris quelques anxiolytiques, je m’enfouie dans le lit. Au bureau de tabac de st Laurent, un couple de jeunes claquant son argent en tickets de jeu. La fille se taisait, lui suivant les directives de ce silence, les deux, un peu hagards.
Après la prise de 6 Bromazépan, une sieste, une immobilité nécessaire, plaisante. Cela ne va pas jusqu’au sommeil ni a une pesanteur. L’habitude m’a rendu cela plus aérien et intime bien sur.
Envie de lire mais une impression de vertiges, des nausées. Je ne pense pas manger ce soir. En descendant au salon, l’image télévisuelle me saute au visage, m’horripile, parfois me pousse aux larmes.
Le repas chez mes parents semblent un rituel intemporel, posé dans un avant, un ailleurs. L’habitude d’une époque que le temps a mangée. Ils sont là devant la télévision.
La fin du jour. Il doit être aux environs de 23h. Toujours des nausées.
La nuit, ma nuit commence.
Vendredi 8 janvier 2010
Lever aux environs de 4 heures. Une tasse de café froid. La pluie s’est arrêtée durant la nuit.
Les voisins viennent d’allumer leur lumière du rez- de- chaussée (lumière étrangement bleutée, métallique) et au premier, une lumière avachie tout comme le couple que j’imagine. Dans quelques heures, le travail reprendra, les ouvriers et la répétition de leurs gestes. A nouveau, un bucher pour contrer le froid matinal. J’ai éteins l’ordinateur, une envie épuisée. Je reste là dans le bureau, la nuit.
Passage éclair à l’appart. Je viens de prendre de justesse le bus pour Thuir.
Arrivée a Thuir, Agathe ne devrait pas tarder a rentrer.
Ecrire défoncé avec du vertige dans les yeux, la télé diffuse, diffuse.
L’étrangeté de tes yeux et puis jeté dans le miroir.
L’intime qui se défend contre le froid.
Samedi 9 janvier 2010
Avec la colère en dedans je suppose. Des envies ou des manques d’envies et des portes fermées au bout.
Ces weekend pourtant comme sa chair me sont lointains aujourd’hui.
Passage d’étranger dans la soirée
La tristesse, une lassitude de rester éveillé, d’écouter tout cela autour
Il me tarde autre chose, peut-être simplement une vacance, un rien. L’hiver m’effraie, me perturbe
Cette année
Fumée
Vertiges
Les yeux des autres, ou en est mon « mourir au monde », un haussement d’épaules qui délivre.
Le visage souriant du fond de sa chute. Le quotidien dilué dans les espérances. D dormait encore dans cet appartement à coté de la république. Personne, mon ombre passée sous les lampadaires, la ville a nouveau dans l’intime. La marche d’un unique empire.
Le froid dans nos amours
Dimanche 10 janvier 2010
Un ciel bleu a 11h. Il n’y a rien à écrire, a vivre aujourd’hui. Je restais là bêtement assis, l’insouciance à mes cotés. Des retours adolescents.
Il me restera les petits matins, notre levé et départ vers Perpignan. Elle travaillait. Moi je prenais le bus. Me reste-t-il ces heures là, seulement celle-là. Des lycéens amassés, des êtres vagabonds. On s’habitue à voir une certaine tension dans les visages.
L’époque est-elle à la colère ?
Et si la peste commençait ici ?
Une fille claudiquant inspire l’amour
Le jour s’éclaircit comme la haine et le repos. La lenteur de mes phrases.
En attendant un règne
Visite chez J ce matin. Un regard sérieux tout d’un coup, presque méprisant. La paranoïa sans doute.
Mardi 12 janvier 2010
Nuit blanche. La bouche du lampadaire devant chez moi fait le jour. Ainsi on s’éloigne poliment avec les gestes de l’amitié ou même pas.
Je ne peux pas oublier ce regard « en hauteur » presque perdu de J hier matin. Lecture de Cioran et de Proust cette nuit.
11h45
CHF semble toujours se calfeutrer dans sa maison. Je ne l’ai pas vu dans le village. A mon dernier passage chez elle, des veilleuses, un sapin disposé dans le salon derrière la vitre.
Inhabité le matin
Dans quelle solitude vit-elle ?
On voudrait tracer un personnage pour le vie entière et on se heurte a la vie.
Vendredi 15 janvier 2010
Rendez-vous dans un café avec P et son fils. Des possibles écœurants, masculins me sautent au visage. Ailleurs, venant, une forme de pureté. Le vent est violent, froid. L’ordre fait les 100 pas
Des rituels pour contre balancer mes désordres.
Soirée de prédations sur des sites homos. Cela pour ne rien accomplir, rien. Dans l’attente avec une projection hormonale un vendredi soir.
Samedi 16 janvier 2010
Nous devrions y aller, y aller chez des amis, ses amis, à une soirée.
P cherchait un sens à la maladie de son fils, regardait la mienne.
J’aurais tant apprécié de mourir par hasard…elle aussi.
Une belle pièce chez le couple ou nous sommes avec A. je suis sur la défensive, voire même un peu ailleurs.
La misère quotidienne des idoles, un réel éphémère amoureux dépourvus de projets de sens. Tristesse et ivresse du « carpe diem »
23.13
Réveil précipité. « La vérité nous rendra libre, elle nous rendra seul »
Un samedi soir à boire, la pluie.
Les ébauches des ruines celtiques, leurs morts, ô Barcelone !
Chair à la vente sur la frontière.
Le bourdonnement amoureux des éclairages publics. On recherche encore l’assassin de l’enfant.
Dimanche 17 janvier 2010
00.34
La jouissance qui monte a tes yeux, l’archéologie du grand-père maternel, une époque enfance. Tout cela a fuit, seule, la jouissance dans tes yeux.
A nouveau un réveil aux environ de 4h. Un monde m’entoure, se termine.
« Le jeu est un animal qui mord qui se défend » accoudé au bar, je m’aventure dans sa chair.
Réveil, ciel blanc ou les nuages se découpent.
Ca se réveille, ca s’agite au petit matin
Visions hostiles
Le piano a queue, jeté des derniers étages au milieu d’une rixe
Cendrars
Fin d’après-midi. Les joints se succèdent. Une sieste d’environ 1h, faire l’amour.
Rien d’imbécile a tout cela. Le sens de sa nudité.
Sa beauté
Lundi 28 janvier 2010
Arrêt de bus de la poste, Thuir, 6h55. J’aurais aimé éviter de voyager avec des groupes de lycéens. Rêve de J et F.
7.40, gare de perpignan, bordel qui semble habituel.
« Tu finiras par revenir ici » me dit ma mère.
Le visage maternel, étranger tout de même. Cyclopéen, après cela mon installation a Perpignan tombaient dans le dérisoire, l’inhabité.
Cloué dans cette chambre
Sous un ciel bleu
Les rues, la place, en aveugle en sourd ! Je pourrirais sur place en ville…dans un rêve.
Les parents, mes parents vieillissent horriblement.
La peur respire par ma bouche.
A mi chemin du monde
De tous.
Jeudi 21 janvier 2010
Je prends le bus en tout début de matinée pour Perpignan (ou je compte rester le moins possible) puis une correspondance pour Thuir.
Un fond d’angoisse. A arrive demain soir. Je ne pense pas dormir cette nuit, ce qui me portera surement sur les nerfs.
Perpignan : un bus dans l’attente, grève.
Je suis devant le palmais des rois de Majorque. Je passe le début de soirée chez P et son fils. du fait de la grève, je passe la nuit à Perpignan, mon appart. Finalement cette semaine aura eu quelques bons moments.
Une voiture blanche, des arabes passés au-dehors de l’adolescence, violent comme des armes, avec la gueule. S’accouplent-ils ce soir ?
Vendredi 22 janvier 2010
De très mauvais souvenirs dans cet appartement, pas d’événement particulier, une ambiance et de très mauvaise période. Les nuits m’ont toujours parus plus longues à traverser avec la ville autour
Le sommeil, interminable
Les veilles, interminables.
Lecture de Musil, Lévi-Strauss en attendant le bus
Enfin arrivé à Thuir par une belle matinée, je me pause, je fume mon premier joint de la semaine
Lundi 25 janvier 2010
Passé ce weekend avec A dans sa maison de Thuir. Nous avons fait l’amour, une chose qu’elle ne demande pas, elle prend avec plaisir mes envies. Des moments, nues, agréables. Nous avons pris beaucoup de plaisir ce weekend. Arrivée dans le début de semaine un peu grisonnant.
Mardi 25 janvier 2010
La voie en écho du sud. Nous allons en fin d’après-midi voir l’audition d’une jeune fille au Barcarès. Le temps est clair, ciel bleu. Retrouver ces architectures de bord de mer, surtout en plein hiver m’enthousiasme. Elles m’ont toujours attirées par leurs solitudes et la solitude, la mienne, qu’elles peuvent accueillir. Le début d’après-midi sur un disque des Cure.
Je finis pas voir un inconnu dans la glace. Quelqu’un de pas franchement beau, ni jeune. Etre coincé dans une image, dans tout le personnage qu’elle raconte. Des reflexes d’être un personnage.
L’ivresse révèle un homme hirsute, vain à l’expérience.
Nous devrions aller au Barcarès plus tôt et nous arrêter manger, nous moquant de l’heure, ou presque. Une insouciance perdue mais pas aujourd’hui, propulsé vers la mer, la soirée ensuite chez mes parents.
Le rêve est un adulte.
Mercredi 27 janvier
Je devais écrire un mail a AU, réservant ma fin de soirée pour traîner sur le net. Ecoute ce soir d’un oratorio de Beethoven. J’ai une soudaine attention sur lui. Envie de m’acheter la « missa solemnis ».
Je ne suis sorti que ce matin pour voir J qui se trouvait chez lui. Nous avons brièvement discuté et prévu un enregistrement avant l’été.
L’après-midi, pratiques érotiques que je préfère taire.
La soirée commence.
A est à Paris jusqu'à demain, un aller retour pour un séminaire. Demain rendez-vous chez le psy, bien sur renouveler le Lexomil pour passer la soirée et la journée de demain ailleurs…ailleurs.
Je réfléchis a quelques livres ou cd que je pourrais acheter. Un opéra de Wagner par exemple.
Je dois faire des démarches auprès de l’udaf pour transférer ma ligne adsl de st Hippolyte à Perpignan. Je me suis remis a fumer, a fumer beaucoup et je grignote les quelques économies que je faisais pour acheter un pc…un autre.
Le mois le plus froid, février.
Une baisse des températures sous un ciel bleu.
Jeudi 28 janvier
Une nuit complètement ailleurs. Je dois partir sur perpignan. Le Nozinan en plus du lexomil se paye ce matin. Je n’ai jamais aimé les neuroleptiques. Je devrais prendre le bus de 8.13
Le cabinet du psy ou j’attends. Le bus en arrivant en ville m’a fait somnoler, l’air chaud, la berceuse mécanique du bus. C’est étrange, là, tout d’un coup une pointe d’angoisse dans mon ventre.
Message de CF sur Face book ce matin.
Mon père a reprit le travail depuis lundi.
Dimanche 31 janvier 2010
J’ai déjeuné avec M jeudi dernier. Il me tardait qu’elle parte. Ralentie pas le traitement, je voulais m’allonger ou en tout cas être seul.
Puis après 15h, trou noir, un vaste étang de vide et…je ne suis revenu au monde que vendredi matin ou j’ai pris le bus pour chez A. elle a tout de suite vu mon état léthargique.
J’ai dormis toute l’après-midi.
Toute la soirée.
A supportait cela, essayait de me pousser a l’extérieur, dans le monde!
Reste t il des cachets a l’appart ?
De l’argent ?
Elle ne m’a bousculé que le samedi après-midi. J’ai pris une douche et je suis sorti faire une longue promenade. J’ai failli aller vers l’hôpital mais j’ai rebroussé chemin.
Je m’y revois assis, souvent je m’installais avant le repas du soir sur un banc un peu en hauteur. Je laissais trainer mon regard, je le laissais se remplir d’extérieur.
Pas vraiment des rêves, juste un horizon.
Début de soirée en ville, ciel en vieillissant.
Nous sommes en ville pour acheter du matos. Un type bourré devant la voiture. En le dépassant, j’aperçois son visage rougi par les larmes. J’imagine une défaite amoureuse.
A une rue de là, prés de la bibliothèque municipale, un de mes anciens appartements ridiculement petit (de solitude, je m’enserrais dans mes propres bras et la télé diffusait un soleil idiot des années 60)
A la frontière entre le quartier La Réal et St Jacques, St Mathieu, un quartier bohème, presque, un quartier ivre et brutal !
Lundi 1 février 2010
Une nuit ou je me suis réveillé de nombreuses fois, des sensations de vertiges hier soir alors que nous regardions la télé.
C’est un projet et finalement une bêtise : retrouver une jeunesse du cœur, une insouciance.
Des sensations d’angoisses a des degrés moindres peuvent m’apparaitre « splendide » parce que marquant une indétermination de la vie, un peu comme un adolescent amoureux.
J’ai repensé a mes journées a Montpellier, pas temps ma relation avec Jennifer mais les matinées a écouter la radio dans son minuscule appartement proche de la comédie. Il me semble en y repensant qu’il y avait toujours un soleil éclatant.
La première fois ou je suis allé a Montpellier, c’était pour toute une batterie d’examens neurologique. Le point culminant de ce séjour fut la dernière nuit. Dans la chambre, j’étais seul, les deux autres patients étaient rentrés chez eux pour le weekend. Il y avait une immense fenêtre qui me donnait le spectacle de cette ville la nuit, je crois bien que c’était une sorte de prélude a ce que serait ma vie plus tard dans cette ville ou dans une autre et dans une nuit ou dans une autre….
J’avais passé la nuit a écouter sur un des baladeurs de l’époque, Goldman, son album en public enregistré du milieu des années 80.
La beauté contrarie, blesse autant que le sentiment amoureux.
Un des derniers jours de vacances d’A, elle repart bientôt pour Paris.
Des tensions, des non-dits. Vraiment ces jours auront été difficile a vivre pour moi.
Mardi 2 février 2010
Des projets malgré mon apathie, des sifflements dans mes poumons…une journée à me retourner les organes.
Le ciel est bleu, JE M’EN FOUS
Plus un seul vêtement de propre.
A vivre dans la crasse aujourd’hui !
Un jeune (prenons un jeune de bonne famille au hasard) dans ses 20 ans, ses quelques années avant ou après. Un sablier qui a stoppé sa marche (elle reprendra, rattrapera son retard dans…quelques années). Il y a comme de la dentelle autour de lui, une chaleur utérine qui lui di « reste » et « va » et autre chose, une ville, une ville habituelle ou mettre ses pas.
Décès de Josette, une amie très proche de ma mère. On lui avait découvert un cancer. Les traitements lourds ont entrainé semble t il un arrêt cardiaque.
Elle a longtemps travaillé à la sécurité sociale de Perpignan. Un trio formé de ma mère, Josette et Nicole.
Sur un ton désolé ma mère me dit qu’elle « buvait », qu’elle « fumait » comme pour trouver une raison a ce décès si rapide –quelques mois- il reste juste devant l’abîme, un mari ébéniste en retraite, un fils et une fille je crois.
Elle a été enterré hier matin au Boulou.
16h48
Milieu d’après-midi, gare de Perpignan. A est venue se renseigner sur les horaires de départs pour demain. Le temps est vraiment agréable et je me suis installé sur le quai comme au bord d’une plage.
De nombreuses gares dans ma tête jusqu'à celle a demi disparue dans le nord de l’Espagne. Le réveillon passé dans l’appartement de Joël, structure marine a deux pas, stock d’alcool. Les boites derrière la frontière ou nous allions les samedis soir avec Natacha. Je n’ai vu la plupart du temps qu’un trajet dans les ténèbres, l’arrêt pour changer l’argent et a nouveau l’obscurité, des envies de baises et les descentes tranquilles dans l’appartement de T ou nous tirions des rails de coke.
Une autre fois mais l’Espagne toujours. Le soleil sur ma terreur. Ce fut une sortie avec un camarade des années de fac, une sortie jusqu’au bordel, jusqu'au petit matin.
Délicieuse cocaïne
Encore
Je pourrais bien avoir 25 ans et aller en cour dans quelques minutes.
Mercredi 3 février 2010
Début de nuit, il est environ 2h ou 3h. Mon arrivé chez mes parents s’est bien passée. Un immense sourire de mon père salue le fils. Je me suis assez vite mis a la lecture puis a l’écriture des carnets 2009.
Il faut que je note aussi que A a pleuré aujourd’hui, des pleurs silencieux, le regard un peu vide. Cela m’a donné le sentiment de culpabilité. Elle est agissante en moi. Je resterais peut-être un amant un jour…sur le départ. J’ai souvent noté que mon souvenir sera mauvais puis indifférence puis oublié.
Le sommeil commence a se faire sentir malgré deux cafés
Apres avoir écrits cela, oui, je voudrais rester ici et quand 2 jours plus tard, je serais saoulé de cette maison, repartir deux jours à mon appart et ainsi de suite.
2 appels de P dans la soirée. Je me suis un peu livré sur mes « problèmes », il a écouté mais j’attendais autre chose de sa part même si je savais que je n’aurais droit qu’à un avis commun et sa politesse. Cela manque a une amitié que certaines réponses attendues n’arrivent pas, on confirme presque a regret une camaraderie.
Mardi 9 février 2010
Une courte nuit. Je pensais prendre le premier bus pour st hippo. Je devrais attendre celui de fin de matinée à 11h45. Les ouvriers sont a pieds d’œuvres. Le raffut des marteau-piqueurs ne me gêne pas vraiment, il emballe le bavardage du monde alentour, une forme de surdité. J’ai envie de me rendormir, j’avais espéré un soleil radieux. Pour l’instant la ville est dans sa gangue blanche, noueuse.
Je viens de louper le bus de quelques minutes. Attente jusqu'à celui de 14h05. L’esprit un peu plus tranquille que ce matin. Je me suis posé sur un des bancs devant la Fnac, puis trainé aux alentours de la poste, assis finalement sur un rebord de la vitre d’un bureau. Le froid m’a sorti de ma torpeur. Aucune envie d’aller à st hippo.
Avec un peu de chance mes parents seront aux courses et je pourrais faire une sieste dans la maison vide, quelques Lexomil pour planer et dormir. Après le réveil, se précipiter sur du sucre, une gloutonnerie. Le soleil ne perce toujours pas, la lumière est tout de même plus présente et vivace.
Jeudi 11 février 2010
Décès de B.
Il est mort a midi, a table. Je vois une photo figée de la scène. F me l’a annoncé en milieu d’après-midi. Le soir a mangé son corps. F et H rentrent.
Le fils de P passe me voir. Comme la vie est précieuse aujourd’hui et le reste autour vain…vraiment !
Cette journée était assez vide, elle se cherchait. B est venu tout chambouler avec son rire. Lui toucher le visage, j’appréhende, j’envie ce moment ou l’on doit aller au bout d’une de ses pensées.
Il est mort un jour ensoleillé, un jour parcouru par la gifle du vent.
Je me déleste
Je flotte
La matérialité des choses est touchée, les objets presque « là », les personnes, des « illusions ».
Cela peut se balayer d’une main
Tourne autour de cela qui porte désormais un visage familier.
J’ai claqué mon fric en jeux, en bouffe, en commandes de livres.
Les visages à st hippo, je suis assez curieux de voir les visages.
Il neige abondamment pour la première fois de l’année
Le jour de la mort de B.
Vendredi 12 février 2010
Je suis un peu hagard ce matin. Incinération de B a 16h.
Il est midi, je me sers un verre. Je ne veux pas être saoul mais j’ai envie de boire pas en souvenir de, pas a la santé de, juste comme ça pour arrondir les angles de ma personnalité aujourd’hui.
Un peu à l’écart de Perpignan, le crématorium public. Je demande. Il est dans un agenda, son corps a un horaire. Effroi.
Il n’y a personne pour le moment.
Le soleil est effrayant aujourd’hui. Il est merveilleux. Naissance a quoi ?
Le cercueil été posé devant les proches, la plupart sont des personnes que je ne connais pas, d’une autre vie de B. J fait face, de la force, de la dignité !
Je n’ai pas assisté a la crémation
Une angoisse en rentrant sur st Hippolyte.
H m’a téléphoné hier soir. Nous étions chez FA avec A.
« Je ne veux pas que le souvenir et jusqu’au sentiment de ce jour disparaisse »
C’est incompréhensible cet ami qui vient de passer sur l’autre rive. Un vivant chez les morts.
Le soleil est aveuglant, aveugle ici.
Rêveries, outre-monde
A nouveau
Le bras
Le cœur !
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: carnets janvier-fevrier 2010
Oui je sais, c'est long. Très long.
Mais je vous garantis que les "Carnets" de Marc méritent vraiment d'être lus.
Même en plusieurs fois, rien n'oblige à s'y coller en une seule fois.
Alors un conseil : Collez-vous-y !
Nilo, en spirale.
Mais je vous garantis que les "Carnets" de Marc méritent vraiment d'être lus.
Même en plusieurs fois, rien n'oblige à s'y coller en une seule fois.
Alors un conseil : Collez-vous-y !
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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