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Sur les pas de Franck - (Part 1
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Sur les pas de Franck - (Part 1
Sur les pas de Franck /1
FRANCK était une espèce de type, pas du tout finie et très répandue - de plus en pis -, qui croyait mal…, doutait de la spontanéité des gens à rendre service - (au marchand de primeurs sur la place “Vous connaissez pas les horaires de BUS ? La feuille des horaires est arrachée et...”
- Non. Vous allez où : à Ste Maxime, ou...?
- Non. À l’opposé : St. Raph.
- Je peux vous y emmener, dit-il. Je pars à 6 Heures moins-le-quart.
- Oui ; on vous prend où ?
- Mais là, sur la place ! voilà mon Espace.
Il s’était payé la poire de Franck, car celui-ci ne pensait pas... Il croyait que son << marchand de primeurs >> faisait un service spécial de ramassage avec l’Espace.
<< Non ! Je suis le patron du magasin ! >>
Okay. Je ne savais pas... Alors : à 6 heures moins-le-car ! Merci.
Assis sur les rochers de la p’tite plage de droite, Franck pensait : “ il va papoter de moi avec le marchand de << Tapis d’Orient d’OCCASION >> - un arabe bien civilisé au pays des “sent l’cadavre”, à San Peïre. Je suis vraiment con ! mais qu’est-ce qui m’a pris...”
En fait, Franck était détendu et calme ; il était content de pouvoir régler cette question dans les temps comme il avait prévu - acheter le billet de train pour le samedi 4 décembre, c’est à dire dans deux jours, le Retour. Franck avait déjà rangé le studio, nettoyé les plaques crasseuses et fait son sac. Maintenant, il regardait le ciel au couchant.
Ce soir, au couchant, la mer était rouge-sang…
Sur les collines violettes, sombres, le ciel était jaune et rose - signe de mistral -, la mer mauve, l’écume bleue sur les rochers.
Il fixait les minuscules têtes noires des pins-parasol se détachant sur la crête. Il crut voir un lion, et la silhouette d’une girafe en contre jour. Un Eucalyptus, se dit-il. Un eucalyptus géant ; mais c’est aussi beau que le Kenya - Sauvage pareil. S’il n’y avait pas ces blocs de béton d’un ponton abandonné ! Un, deux..., il comptait les blocs. Six. Six blocs - le premier, long, avec une marche. Le second... Le troisième comme le second. Le quatrième : Ah ! Le 4ème est plus court, POURQUOI ?
Le cinquième avec une bitte, court également. Le sixième, enfin, long comme le premier mais sans marche. Derrière, un pic - le cadavre d’une goélette coulée (qu’il croyait). Une mouette vint se poser doucement dessus.
Franck regarda sa montre : 5H.30. Il sortit son paquet vermeil de Pall Mall pour s’en rouler une petite ; il fit cela tranquillement, et sans se presser, puis il remit le paquet dans la poche-arrière de son Jeans destroy. Franck sortit son POZI (-tion du tireur couché), et l’alluma. Enfin, il se leva et marcha à grands pas vers la place de San Peïre.
Dans le noir, il avançait sur des montagnes d’algues que les Cavaliers de mai avaient amassées sur la plage. Il se sentait en lévitation. Franck avait les yeux luisants des hyènes du Kenya.
En chemin, il se préparait déjà à faire des excuses au marchand - quelque chose comme : “ Excusez-moi pour tout-à-l’heure, j’avais pas saisi. J’espère que vous comprenez...” Puis il tâcha d’oublier tout ça. Il tâta ses poches, à la recherche d’on ne sait quoi : il avait besoin de toucher quelque chose, un objet. Il tomba sur le bouchon de liège du trousseau de clés. Franck le caressa puis le serra dans un bruit métallique - “ça va, se dit-il. Cela pourra faire l’affaire”.
AU RETOUR, à l’arrêt d’autocar derrière la gare, contre la vitre - collés - les horaires : Le dernier bus est dans une heure trente. Franck s’assit aux côtés de la fille qui attendait avec la musique dans les oreilles. Il déplia ses notes, et il les lut en faisant craquer le papier plié en croix.
D’impatience, il soufflait... la fumée de sa cigarette. Mais il se calma vite en pensant : encore bienheureux qu’il y ait un Bus !
“Le Colibri” éteignit ses feux et baissa les grilles de sa cage de verre.
Une petite femme passa en vitesse devant, tirée par son chien d’un bon mètre.
Le nom du chien alerte, à pattes palmées, un...Terre-neuve !
La fumée qui suintait des ventilations au dessous de l’insigne du bar <>, le glaçait tant et plus. Impérial ! Il s’efforça de ne plus y regarder... quand la porte s’ouvrit du bus.
Les Bus scolaires était partis depuis longtemps. Pour le Bus que prenait Franck, il n’y avait plus comme clients que les vieilles dames et des melons. Au dernier instant, deux mains cognèrent énergiquement au carreau du chauffeur. C’était deux filles. Elles prirent les deux places vides au niveau de Franck. Celui-ci se colla contre la vitre, même si la place restait libre à côté de lui. Les deux filles commencèrent à papoter avec un fort accent provençal. Ça réchauffa le coeur de Franck, enfin, ses oreilles. Car avait-il un coeur ? Ou-bien un coeur de pierre.
Suivre l’une des deux quoi qu’il arrive...
Pour une raison étrange, le chauffeur tardait à démarrer maintenant. Mais Franck s’en foutait. Il se sentait bien. Fort bien. Il écoutait ses deux pichenettes, en les regardant dans la profondeur de la vitre. L’anorak rouge et jaune de Patricia l’obsédait. Les gestes vifs aux doigts aigus de l’autre l’énervaient. Il sortit ses pages de notes, pliées en croix.
L’autre fille tripota des boutons au dessus d’elle, sans succès ; le chauffeur qui la regardait avec un rictus dans son rétro pare-brise...
Ce salopard va démarrer, il va partir !
Franck ne supportait plus d’attendre à présent.
“ Tiens, sourit-il. C’est la connasse du marchand de feuilles !” Elle passa derrière une pissotière contre les grilles du quai, et ne la dépassa jamais. Le hurlement d’un convoi de marchandises - des wagons courts et ronds de gasoil ELF... puis les trois derniers qui étaient des porte-voitures. On vit la marchande de feuilles assise sur la dernière voiture de queue, une alfa rouge, les pieds balançant au dessus des deux lanternes de queue, rouges.
Ridicule - Ah ah !... et Franck rit doucement dans l’indifférence générale. Il rit de plus belle, plus fort. L’a l’fou-rire !!!
Le chauffeur mit le contact et l’intérieur s’illumina comme un arbre de Noël. C’est pas trop tôt !
Franck s’arrêta net de rire quand le bus enfin démarra.
Quand il arriva à San Peïre, les deux filles n’étaient pas encore descendues. “Tant-pis, se dit Franck. C’est partie remise.
Dam, (à suivre)
FRANCK était une espèce de type, pas du tout finie et très répandue - de plus en pis -, qui croyait mal…, doutait de la spontanéité des gens à rendre service - (au marchand de primeurs sur la place “Vous connaissez pas les horaires de BUS ? La feuille des horaires est arrachée et...”
- Non. Vous allez où : à Ste Maxime, ou...?
- Non. À l’opposé : St. Raph.
- Je peux vous y emmener, dit-il. Je pars à 6 Heures moins-le-quart.
- Oui ; on vous prend où ?
- Mais là, sur la place ! voilà mon Espace.
Il s’était payé la poire de Franck, car celui-ci ne pensait pas... Il croyait que son << marchand de primeurs >> faisait un service spécial de ramassage avec l’Espace.
<< Non ! Je suis le patron du magasin ! >>
Okay. Je ne savais pas... Alors : à 6 heures moins-le-car ! Merci.
Assis sur les rochers de la p’tite plage de droite, Franck pensait : “ il va papoter de moi avec le marchand de << Tapis d’Orient d’OCCASION >> - un arabe bien civilisé au pays des “sent l’cadavre”, à San Peïre. Je suis vraiment con ! mais qu’est-ce qui m’a pris...”
En fait, Franck était détendu et calme ; il était content de pouvoir régler cette question dans les temps comme il avait prévu - acheter le billet de train pour le samedi 4 décembre, c’est à dire dans deux jours, le Retour. Franck avait déjà rangé le studio, nettoyé les plaques crasseuses et fait son sac. Maintenant, il regardait le ciel au couchant.
Ce soir, au couchant, la mer était rouge-sang…
Sur les collines violettes, sombres, le ciel était jaune et rose - signe de mistral -, la mer mauve, l’écume bleue sur les rochers.
Il fixait les minuscules têtes noires des pins-parasol se détachant sur la crête. Il crut voir un lion, et la silhouette d’une girafe en contre jour. Un Eucalyptus, se dit-il. Un eucalyptus géant ; mais c’est aussi beau que le Kenya - Sauvage pareil. S’il n’y avait pas ces blocs de béton d’un ponton abandonné ! Un, deux..., il comptait les blocs. Six. Six blocs - le premier, long, avec une marche. Le second... Le troisième comme le second. Le quatrième : Ah ! Le 4ème est plus court, POURQUOI ?
Le cinquième avec une bitte, court également. Le sixième, enfin, long comme le premier mais sans marche. Derrière, un pic - le cadavre d’une goélette coulée (qu’il croyait). Une mouette vint se poser doucement dessus.
Franck regarda sa montre : 5H.30. Il sortit son paquet vermeil de Pall Mall pour s’en rouler une petite ; il fit cela tranquillement, et sans se presser, puis il remit le paquet dans la poche-arrière de son Jeans destroy. Franck sortit son POZI (-tion du tireur couché), et l’alluma. Enfin, il se leva et marcha à grands pas vers la place de San Peïre.
Dans le noir, il avançait sur des montagnes d’algues que les Cavaliers de mai avaient amassées sur la plage. Il se sentait en lévitation. Franck avait les yeux luisants des hyènes du Kenya.
En chemin, il se préparait déjà à faire des excuses au marchand - quelque chose comme : “ Excusez-moi pour tout-à-l’heure, j’avais pas saisi. J’espère que vous comprenez...” Puis il tâcha d’oublier tout ça. Il tâta ses poches, à la recherche d’on ne sait quoi : il avait besoin de toucher quelque chose, un objet. Il tomba sur le bouchon de liège du trousseau de clés. Franck le caressa puis le serra dans un bruit métallique - “ça va, se dit-il. Cela pourra faire l’affaire”.
AU RETOUR, à l’arrêt d’autocar derrière la gare, contre la vitre - collés - les horaires : Le dernier bus est dans une heure trente. Franck s’assit aux côtés de la fille qui attendait avec la musique dans les oreilles. Il déplia ses notes, et il les lut en faisant craquer le papier plié en croix.
D’impatience, il soufflait... la fumée de sa cigarette. Mais il se calma vite en pensant : encore bienheureux qu’il y ait un Bus !
“Le Colibri” éteignit ses feux et baissa les grilles de sa cage de verre.
Une petite femme passa en vitesse devant, tirée par son chien d’un bon mètre.
Le nom du chien alerte, à pattes palmées, un...Terre-neuve !
La fumée qui suintait des ventilations au dessous de l’insigne du bar <
Les Bus scolaires était partis depuis longtemps. Pour le Bus que prenait Franck, il n’y avait plus comme clients que les vieilles dames et des melons. Au dernier instant, deux mains cognèrent énergiquement au carreau du chauffeur. C’était deux filles. Elles prirent les deux places vides au niveau de Franck. Celui-ci se colla contre la vitre, même si la place restait libre à côté de lui. Les deux filles commencèrent à papoter avec un fort accent provençal. Ça réchauffa le coeur de Franck, enfin, ses oreilles. Car avait-il un coeur ? Ou-bien un coeur de pierre.
Suivre l’une des deux quoi qu’il arrive...
Pour une raison étrange, le chauffeur tardait à démarrer maintenant. Mais Franck s’en foutait. Il se sentait bien. Fort bien. Il écoutait ses deux pichenettes, en les regardant dans la profondeur de la vitre. L’anorak rouge et jaune de Patricia l’obsédait. Les gestes vifs aux doigts aigus de l’autre l’énervaient. Il sortit ses pages de notes, pliées en croix.
L’autre fille tripota des boutons au dessus d’elle, sans succès ; le chauffeur qui la regardait avec un rictus dans son rétro pare-brise...
Ce salopard va démarrer, il va partir !
Franck ne supportait plus d’attendre à présent.
“ Tiens, sourit-il. C’est la connasse du marchand de feuilles !” Elle passa derrière une pissotière contre les grilles du quai, et ne la dépassa jamais. Le hurlement d’un convoi de marchandises - des wagons courts et ronds de gasoil ELF... puis les trois derniers qui étaient des porte-voitures. On vit la marchande de feuilles assise sur la dernière voiture de queue, une alfa rouge, les pieds balançant au dessus des deux lanternes de queue, rouges.
Ridicule - Ah ah !... et Franck rit doucement dans l’indifférence générale. Il rit de plus belle, plus fort. L’a l’fou-rire !!!
Le chauffeur mit le contact et l’intérieur s’illumina comme un arbre de Noël. C’est pas trop tôt !
Franck s’arrêta net de rire quand le bus enfin démarra.
Quand il arriva à San Peïre, les deux filles n’étaient pas encore descendues. “Tant-pis, se dit Franck. C’est partie remise.
Dam, (à suivre)
Re: Sur les pas de Franck - (Part 1
Plutôt loufoque ce personnage, mais ce n'est pas pour me déplaire, la construction m'a parfois embrouillée (il m'en faut peu^^) mais je serai présent pour lire la suite, je dois dormir avant et être en forme pour suivre ces péripéties.
_________________
le silence se fait entendre
spandrell- MacadAccro
- Messages : 573
Date d'inscription : 14/09/2009
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