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Sur les pas de Franck – Part 2/4
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Sur les pas de Franck – Part 2/4
- Dominique... DOUM !
C’est la compagne du gardien qui appelle << À table >>. (Silence)
“D’habitude, il répond toujours : C’est bizarre.”
DRING !!!
- Oui, dit Franck... >> Derrière la porte, la jeune femme semblait perturbée :
- C’est Doum ; l’est par-terre au s’cond !
- Quoi ? Tu veux dire... >> elle arrêta la main que Franck portait naturellement au combiné. Non...
- Quoi ! Écoute, je te comprends, mais...
- D’accord. Fais comme tu veux, moi, je rentre.
<< Allô, gendarmerie ; c’est pour un accident de travail...
- ... Il y a du sang ?
- Non. Je crois qu’il s’est électrocuté.
- Vous croyez ? » On entendit des murmures d’agents, un ordre de chef, puis la sirène : << Ne touchez à rien, nous arrivons de suite >>.
Ça risque pas, pensait Franck. Non... QUOI ???
Par l’oculus des waters, il vit passer le gardien en pleine forme qui rentrait chez lui.
- Tu es passé par derrière j’espère, dit la femme sans élever la voix.
- Non. POURQUOI ?
- Il a téléphoné aux gendarmes...
- ... Comme prévu - c’est très bien - qu’est-ce qu’il y a ?
- ... Non... Elle hésita. - Rien. Entre vite...
- Je suis bien content, dit le gardien. C’est ce que tu voulais, non ?
- Oui... Et toi.
- Oh ! c’est qui le maître ici !
- Et qu’est-ce qu’on dira s’ils nous questionnent ?...
- T’inquiète pas pour ça. C’est lui qu’ils viennent voir, c’est tout.
- Oui, dit la jeune femme. Tu n’auras qu’à dire que tu t’es réveillé au hurlement des sirènes.
Franck eut juste le temps de s’échapper du studio. Quand il arriva au parking du bas, il ne prit pas à gauche vers la mer. Il traversa pour continuer la route dans la colline. A quelques pas de là, il entendit le vacarme des sirènes et il vit l’ombre énorme du camion sanitaire qui courait sur le gravier. Il hâta le pas.
Mais tout ça pour quoi ? Franck essayait de trouver une raison... maintenant il savait. Hier soir, tard, il y avait eu un documentaire quelque peu macabre (et surtout révélateur), d’un type fou à lier qui avait massacré cinquante-cinq personnes. Franck l’entendait s’exprimer derrière les barreaux :
<< ... Je crois qu’il y a eu 55 victimes... Vous croyez ? Dites-nous combien il y a exactement eu de cadavres !
- Cinquante-cinq, je pense. >>
Ça ne faisait plus de doute pour lui. On l’avait pris pour ce tueur-ci. Mais pourquoi avait-il fui, alors ? POURQUOI ? puisque qu’il n’était pas lui, ce monstre...
Sur son chemin d’élan, descendant - les pieds bien à plat sur l’asphalte - Franck caressait des doigts les S de secours des portails.
Il retourna au studio des Bruyères seulement vers trois heures du matin, quand les lampes d’accueil de la résidence étaient éteintes. Sans allumer, il prit son sac qui attendait à l’entrée contre la penderie, changea de blouson - prit l’autre en soie par dessus lequel il endossa son cuir lourd. Puis, il s’éclipsa furtivement.
Le calme.
Un silence total.
Franck se dirigea vers la villa. Il tâta ses poches à la recherche d’un objet - le bouchon de liège... – « Mince ! » souffla-t-il. « Caresse le panneton et sa peine s’envole... » - Il passa devant la villa sans s’arrêter.
Sur la place, il n’y avait pas un chat, ou plutôt, il n’y avait que des chats - trois. Trois chats.
Le noir le regardait avec ses yeux jaunes en croissant de lune, sous le grand pin-parasol... Il arriva juste à vaincre son état hypnoïde pour éviter une merde à deux pas. Quand celle-ci fut dépassée, il ricana doucement : “Bien. La Merde est derrière moi maintenant. Je peux poursuivre tranquille”.
Franck tourna à l’angle mort de la poste, la rue qui montait : une impasse. Un escalier large en ciment joignait la corniche supérieure. Il monta les marches en volant littéralement, léger comme un rossignol. La vue plongeante sur le toit en plastique de l’école maternelle le fit sourire ; l’étendage plus bas, aux fils blancs luisant comme la bave de limace, un jeans de nain qui pendait la tête en bas... Franck rit.
Il descendit la route jusqu’au portail de la villa ; il continua tout droit, en clignant de l’oeil au Grand Cèdre.
“ Lianes-Glycine ”
Géants spargagniers
Aux tonnelles accrochés
Lianes titanesques
Gribouillis en eaux-rase.
Venu des ténèbres,
Pour poulpi le poulpe
M’en saisis la plus longue
À plein pied... Tourne-tête !
(Giboulées)
Les grilles verrouillées,
Minium.
Droites et torsadées,
Les tuiles hydriques
Coulent.
Portail en S
de secours,
La cloche à bascule
sur le pilier gauche
Bloquée.
La tonnelle prisonnière,
en fer
des lianes de glycine,
bufférine.
Le Cyprès, le cèdre,
envahis...
Calme Plat.
(migraine)
Tombe des cordes !
Creusent des trous
Dans le carrelage-
Tomette en étoile
Du P’tit Paradis.
Non. Je ne voulais pas salir ton sourire, éteindre la fougue de ton enthousiasme rageur...
*
Comme elle...
La jarre aux géraniums, espagnole
Accorde : la Jota triste
La pie dans son graillon...
Et la Villa rigole.
Dam, (à suivre...
C’est la compagne du gardien qui appelle << À table >>. (Silence)
“D’habitude, il répond toujours : C’est bizarre.”
DRING !!!
- Oui, dit Franck... >> Derrière la porte, la jeune femme semblait perturbée :
- C’est Doum ; l’est par-terre au s’cond !
- Quoi ? Tu veux dire... >> elle arrêta la main que Franck portait naturellement au combiné. Non...
- Quoi ! Écoute, je te comprends, mais...
- D’accord. Fais comme tu veux, moi, je rentre.
<< Allô, gendarmerie ; c’est pour un accident de travail...
- ... Il y a du sang ?
- Non. Je crois qu’il s’est électrocuté.
- Vous croyez ? » On entendit des murmures d’agents, un ordre de chef, puis la sirène : << Ne touchez à rien, nous arrivons de suite >>.
Ça risque pas, pensait Franck. Non... QUOI ???
Par l’oculus des waters, il vit passer le gardien en pleine forme qui rentrait chez lui.
- Tu es passé par derrière j’espère, dit la femme sans élever la voix.
- Non. POURQUOI ?
- Il a téléphoné aux gendarmes...
- ... Comme prévu - c’est très bien - qu’est-ce qu’il y a ?
- ... Non... Elle hésita. - Rien. Entre vite...
- Je suis bien content, dit le gardien. C’est ce que tu voulais, non ?
- Oui... Et toi.
- Oh ! c’est qui le maître ici !
- Et qu’est-ce qu’on dira s’ils nous questionnent ?...
- T’inquiète pas pour ça. C’est lui qu’ils viennent voir, c’est tout.
- Oui, dit la jeune femme. Tu n’auras qu’à dire que tu t’es réveillé au hurlement des sirènes.
Franck eut juste le temps de s’échapper du studio. Quand il arriva au parking du bas, il ne prit pas à gauche vers la mer. Il traversa pour continuer la route dans la colline. A quelques pas de là, il entendit le vacarme des sirènes et il vit l’ombre énorme du camion sanitaire qui courait sur le gravier. Il hâta le pas.
Mais tout ça pour quoi ? Franck essayait de trouver une raison... maintenant il savait. Hier soir, tard, il y avait eu un documentaire quelque peu macabre (et surtout révélateur), d’un type fou à lier qui avait massacré cinquante-cinq personnes. Franck l’entendait s’exprimer derrière les barreaux :
<< ... Je crois qu’il y a eu 55 victimes... Vous croyez ? Dites-nous combien il y a exactement eu de cadavres !
- Cinquante-cinq, je pense. >>
Ça ne faisait plus de doute pour lui. On l’avait pris pour ce tueur-ci. Mais pourquoi avait-il fui, alors ? POURQUOI ? puisque qu’il n’était pas lui, ce monstre...
Sur son chemin d’élan, descendant - les pieds bien à plat sur l’asphalte - Franck caressait des doigts les S de secours des portails.
Il retourna au studio des Bruyères seulement vers trois heures du matin, quand les lampes d’accueil de la résidence étaient éteintes. Sans allumer, il prit son sac qui attendait à l’entrée contre la penderie, changea de blouson - prit l’autre en soie par dessus lequel il endossa son cuir lourd. Puis, il s’éclipsa furtivement.
Le calme.
Un silence total.
Franck se dirigea vers la villa. Il tâta ses poches à la recherche d’un objet - le bouchon de liège... – « Mince ! » souffla-t-il. « Caresse le panneton et sa peine s’envole... » - Il passa devant la villa sans s’arrêter.
Sur la place, il n’y avait pas un chat, ou plutôt, il n’y avait que des chats - trois. Trois chats.
Le noir le regardait avec ses yeux jaunes en croissant de lune, sous le grand pin-parasol... Il arriva juste à vaincre son état hypnoïde pour éviter une merde à deux pas. Quand celle-ci fut dépassée, il ricana doucement : “Bien. La Merde est derrière moi maintenant. Je peux poursuivre tranquille”.
Franck tourna à l’angle mort de la poste, la rue qui montait : une impasse. Un escalier large en ciment joignait la corniche supérieure. Il monta les marches en volant littéralement, léger comme un rossignol. La vue plongeante sur le toit en plastique de l’école maternelle le fit sourire ; l’étendage plus bas, aux fils blancs luisant comme la bave de limace, un jeans de nain qui pendait la tête en bas... Franck rit.
Il descendit la route jusqu’au portail de la villa ; il continua tout droit, en clignant de l’oeil au Grand Cèdre.
“ Lianes-Glycine ”
Géants spargagniers
Aux tonnelles accrochés
Lianes titanesques
Gribouillis en eaux-rase.
Venu des ténèbres,
Pour poulpi le poulpe
M’en saisis la plus longue
À plein pied... Tourne-tête !
(Giboulées)
Les grilles verrouillées,
Minium.
Droites et torsadées,
Les tuiles hydriques
Coulent.
Portail en S
de secours,
La cloche à bascule
sur le pilier gauche
Bloquée.
La tonnelle prisonnière,
en fer
des lianes de glycine,
bufférine.
Le Cyprès, le cèdre,
envahis...
Calme Plat.
(migraine)
Tombe des cordes !
Creusent des trous
Dans le carrelage-
Tomette en étoile
Du P’tit Paradis.
Non. Je ne voulais pas salir ton sourire, éteindre la fougue de ton enthousiasme rageur...
*
Comme elle...
La jarre aux géraniums, espagnole
Accorde : la Jota triste
La pie dans son graillon...
Et la Villa rigole.
Dam, (à suivre...
Re: Sur les pas de Franck – Part 2/4
Je commence à m'attacher à ce Franck, il est marrant, des fois je suis largué, comme avec les poèmes à la fin même si je ressens bien l'unité dans tout ça, au niveau de l'inspiration, pour la construction cette partie est plus lisible pour moi, je dois m'habituer.
Une belle écriture en tout cas, pleine d'ingéniosité, d'humour et de poésie.
J'ai vu que t'avais posté le 3, bin je reviendrai demain, faut pas que je prennes de retard, vu que tu tires plus vite que ton ombre.
Une belle écriture en tout cas, pleine d'ingéniosité, d'humour et de poésie.
J'ai vu que t'avais posté le 3, bin je reviendrai demain, faut pas que je prennes de retard, vu que tu tires plus vite que ton ombre.
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le silence se fait entendre
spandrell- MacadAccro
- Messages : 573
Date d'inscription : 14/09/2009
Re: Sur les pas de Franck – Part 2/4
C'est pas grave si tu as un, deux ou trois jours de retard (mais pas plus !) sur moi ; parce que je compte bien avoir ton avis à l'arrivée ! Et je te dirai ce qu'il en fut pour moi, de cette aventure (du moins j'essaierai) - mais chaque chose en son temps.
Dam.
Dam.
Re: Sur les pas de Franck – Part 2/4
Il est exactement 7h18...
Je viens de lire la suite...
ouf! je crois bien qu'il va falloir que j'y revienne car je me suis un peu perdue dans les couloirs.
Par contre, je ne me suis pas perdue dans le poème qui m'a vraiment entortillée dans les lances de la glycine.
Des belles images et de l'émotion.
Sylvie
Je viens de lire la suite...
ouf! je crois bien qu'il va falloir que j'y revienne car je me suis un peu perdue dans les couloirs.
Par contre, je ne me suis pas perdue dans le poème qui m'a vraiment entortillée dans les lances de la glycine.
Des belles images et de l'émotion.
Sylvie
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