La ballade des ringards

Allez viens bonhomme, suis-moi
on va écouter n'importe quoi
n'importe quoi pour l'oublier
au café d'la gare y a un mec qui s'prend pour Dick Rivers
allez viens baby John
ta môme elle r'viendra plus

Crois-moi, bonhomme, les femmes te foutent le feu
et puis elles foutent le camp
un gars comme toi c'est une chanson de Renaud
t'es un apache avec des mots dans le falzar
suis-moi, j'connais une gonzesse
qu'a les yeux comme des châtaignes
qu'il faut cueillir avant qu'elles tombent
et qu'a des bras comme des ailes
assez grandes pour que tu rentres dedans

Un jour t'es grand, le lendemain t'es ringard
t'étais un seigneur, aujourd'hui t'es un mec qui saigne du cœur
t'as des ravines plein la gueule
et des virgules plein le buffet
écoute, j'vais t'présenter

C'te fille c'est pas un tiroir-caisse
c'est un ange, mon pote, avec du sang mauve
comme un néon qui brille toute la nuit
elle t'aimera, bonhomme, elle t'aimera, au moins un moment
et puis, c'qui s'passe après, on s'en fout
je t'emmènerai toujours au café de la gare
jusqu'à ce que tes yeux brillent d'autre chose

Allez viens bonhomme, suis-moi
on va écouter n'importe quoi
n'importe quoi pour l'oublier
au café d'la gare y a un mec qui s'prend pour Dick Rivers
allez viens baby John
ta môme elle r'viendra plus

Tu sais même pas où elle est
y a des tas de mecs plus baraqués que toi
qui font flamber les étincelles
les mômes, bonhomme, c'est pire qu'les plantes
faut trop de jus pour pas qu'elles s'éteignent
faut d'la carrure, faut d'la prestance
mais toi, bonhomme, c'est dans ta tête qu'ça se passe
t'es pas un étalon, t'as pas l'bras long
t'es juste comme ça, trouvé par hasard

Regarde-toi, bonhomme, t'es paumé
dans les hangars de l'histoire, t'es l'émotion
des pince-sans-rire, j'vais t'faire t'exprimer mon vieux
des mots d'ailleurs, des mots d'nulle part
t'as pas qu'ça à faire que d'chialer dans ta bière
y a d'la place pour toi, mais pas ici, un peu plus loin
dans les bras des anges brunes
écoute baby John, c'te mélodie c'est l'angélus des gueules d'absinthe

Allez viens bonhomme, suis-moi
on va écouter n'importe quoi
n'importe quoi pour l'oublier
au café d'la gare y a un mec qui s'prend pour Dick Rivers
allez viens baby John
ta môme elle r'viendra plus

T'as trop d'passé, tu t'trimballes lourd
les femmes c'est l'temps qui passe trop vite
mais quand elles sont plus là, bien loin d'nos bras
le temps y s'fige, y s'fout en pointillés
faut faire avec, et faut faire sans
tant pis pour les matins plein d'tendresse
tant pis pour les salles de cinoche quand y fait froid
faut faire avec, et faut faire sans, bonhomme
y a pas à dire, y tant à dire, mais tais-toi
écoute le bruit que font les anges
quand ils se collent à ta poitrine

Tu r'ssembles plus rien, t'es plus le même
on s'marre plus pareil maintenant qu'elle s'est taillée
j'te reconnais plus bonhomme, et toi tu m'reconnais ?
quand vient la nuit des teintes blafardes
faut plus penser à c'qu'on s'disait avant
regarde devant toi, les lumières sont bien les mêmes
et puis, les fantômes, faut dire c'qui est
ça rapporte rien, ça fout les jetons
si au travers tu vois le monde, c'monde là
vaut plus grand chose

Alors j'te l'dis une dernière fois
viens bonhomme, suis-moi
on va écouter n'importe quoi
n'importe quoi pour l'oublier
au café d'la gare y a un mec qui s'prend pour Dick Rivers
allez viens baby John
ta môme elle r'viendra plus

Ambiance années cinquante du siècle disparu... toute ma jeunesse.

J'aime beaucoup...C'est une chanson? même si Renaud et Brel ont fait dans le thème, il y a quelque chose de personnel qui renouvelle le genre.

Swann,

Non LC, t'es pas tout seul...
Belle chanson en effet.
De la tendresse et des coups de pied au cul.

Nilo, au bout du comptoir.

oui drole d'ambiance en effet qui fait un peu ringarde mais qui magré tout reste touchante.