Ballade du déshumain.

T’es tu bien reposé ? Pauvre niais ! Sur tes tares
Complaisamment tu mets des râles de barbare
Il faut le voir ; j’ai vu ! Ce que tu manies bien
Le jugement fielleux sur toi-même ! Demain

Tu la regretteras – tu vois ? Les larmes coulent
La seule vérité qu’on interdit aux foules
Qui sont bonnes dis-tu à bouffer de la fange
En temps voulu – d’ailleurs, les larmes te dérangent

Ca lave trop profond, ça délave les villes
Les Fonctionnaires du Deuil en ont horreur ! Tranquilles
Ils pèsent leur chagrin, l’étiquettent, l’emballent
On le jouera demain dans les plus grandes salles

Et si ça brille bien, les trompettes, les lustres
On fait le show monsieur, on arrose les rustres
Avec un beau pipi tout frais de mon usine
Je suis Dieu ! Phallus-Dieu ! La verge en porte-mine !

Tu t’es bien reposé, pauvre niais. La baraque
Est bien morte, c’est beau – tout rouille, se détraque
C’est d’avoir trop voulu la fange la plus belle
L’œil sec et le cœur noir ; de métal, de cervelle

Où es-tu ? Où vas-tu ? Te souviens-tu d’avoir
Le bon orgueil : celui de rêver et de croire ?
Ah, le spectre – Monsieur, dites-moi, ça m’étonne
N’est-il que la douleur pour éveiller un homme ?

L’autre vieux, il grattait sa guitare en mourant
Il disait ‘la douleur, c’est ce qu’on sait vraiment
C’est ce qu’il reste’ – va ! Fais tes partouzes seul
Tu la regretteras, drapé dans ton linceul

Et puis tu souriras d’être vainqueur : la vie
N’auras pas eu de toi d’allégeance – la nuit
Tu riras d’échapper aux griffes de ses mains
Sans bonheur, sans douleur, sans odeur – Déshumain !

Mais je l’entends couiner, la tendre malheureuse
L’enfance avec ses yeux immenses, ses joues creuses
Et la gorge brisée des râles de barbares
Qui ne vit plus qu’au fond blême des cauchemars

Mais je l’entends couiner, la tendre malheureuse
L’enfance avec ses yeux immenses, ses joues creuses
Tout s’est tu – les regrets, tous les écroulements –
Tu t’es bien reposé, pauvre niais. Fous le camp.



Z 17 05 12

Hé bin ! ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça!
Ton souffle manquait.

Je suis gâtée de ce matin.
Vraiment superbe.

Extra ! Mais si seulement on pouvait comprendre...
Ça serait p’têtre moins gaie !

Dam, ou plus triste.

J'aurais bien calé à mon commentaire une citation de Ecoute, petit homme. mais je n'en ai pas en tête.
En tout cas tu as la rage, comme si un électeur de sarkozy avait décidé de s'adresser à un électeur de Hollande.

Du souffle, du souffle,
et bon vent !

Une colère justifiée !

Que dire ? C'est parfois avec soulagement que l'on voit se terminer une étape de vie personnelle ou collective.

"Fais tes partouzes seul" est un peu dur à prononcer

Je vais pas dire que j'ai bien aimé, en général tous tes textes me plaisent comme tu dois bien t'en souvenir... ça va ?

Ce nouvel avatar signifie t'il que tu t'es mis à fumer ?

Merci pour vos passages ! (particulièrement Lalou, ça faisait un petit moment, mais c'est de ma faute puisque je me fais plus que rare)

Et tout va bien pheukiou (pour la parenthèse, j'ai 21 ans sous peu, je fume depuis que j'en ai 16, donc ne t'inquiète pas, j'ai pas viré fumeur sur le tard).

Et à LC bien sûr (j'ai beau fumer, j'espère que le souffle ne manquera pas) et Carmen qui a bien senti qu'il s'agissait d'une fin - quoiqu'elle ne soit pas 'un soulagement' (ça répondra peut-être à tes interrogations Dam).

A bientôt!
Z.

Zlatko a écrit:Et tout va bien pheukiou (pour la parenthèse, j'ai 21 ans sous peu, je fume depuis que j'en ai 16, donc ne t'inquiète pas, j'ai pas viré fumeur sur le tard).

Il me semblait que tu ne fumais pas... m'enfin bref !

La question primordiale n'est pas de savoir si tu fumes, mais ce que tu fumes