Cher docteur

Cher Docteur,

Mon cher Ferdine, (pardonnez moi cette familiarité, il n’y en aura pas d’autres) à force de vous lire j’ai l’impression d’être intime avec vous. Je sais, peu de gens vous trouvent sympathique et si certains admirent votre talent, vos détracteurs sont, eux, assourdissants.
Pourtant, vous avez payé le prix fort vos idées, car vous n’avez tué personne. Vous avez échappé de peu au sort de Brassillach et les geôles du Danemark, ce n’était pas le club Méd si j’en juge par votre correspondance avec votre éditeur d’alors. Vous y avez littéralement laissé la peau des fesses. Et ça devait drôlement changer des châteaux de Sigmaringen. Mais du Voyage à Bagatelles, en passant par le pont de Londres vous avez su m’épater comme peu d’auteurs ont su le faire. Même dans vos outrances si peu appréciées la qualité de votre langue laisse bien loin derrière l’auteur des « Décombres » par exemple.
Puisque vous faite partie de mon petit Panthéon personnel, vous qui ne serez jamais dans le cimetière fourre-tout du vrai, je vous invite à venir visiter Macadam. Attendez-vous à y être insulté comme ailleurs, mais sachez bien, aussi que les plumes qui vous défendront ne sont pas les plus mauvaises du lieu.
Vous verrez, ici certains poèmes ont l’élégance et la légèreté de ces danseuses que vous aimiez tant.
Saluez de ma part La Vigue. Fait-il encore son Golgotha ? Et bien sur, une caresse à Bébert.

Respectueusement,

Swann, Mea culpa

Ah ! Que le bon docteur vienne nous voir et c'est certain qu'il aurait son fauteuil au clandé.
Ils auraient de la gueule les refaisages de monde entre Dédé et lui.
Bien sûr s'il nous fait l'amitié de sa venue il ne manquera pas de bonnes âmes pour le clouer au pilori mais quelques uns sauront opportunément venir à sa rescousse pour clouer le bec de ces grincheux élevés au lait rance de la bien-pensance.
Et quel bonheur ce serait de le voir noircir ces dizaines de feuilles et les accrocher avec ses pinces à linge sur des fils tendus de forums en forums.

Allez, venez donc, cher LF, ici j'en connais qui sauront vous faire bon accueil, et j'en serai.

Nilo, milieu de la nuit.

Bonjour Céline,

Connaissant ton aversion pour les cartes au 1/1000, pour l'usage pitoyable qu'ils en firent, je me doute que toi-même du coup tu laisserais ces dépliants curieux à d'autres prétentieux, quitte à te perdre dans les faubourgs de Macadam. Par chance ou simple coïncidence de ta venue, ça tombe bien, le plan ici ne marche pas.
Ici, il n'y a de malheur que pour les inconstants et les prétentieux, les malgré eux, les malgraineux. Nul doute que tu y trouveras ta cave, ton recoin souterrain à l'abri des curieux !
Si une image en regard d'un nom te déplait, tu pourrais être surpris de ce qu'elle cache, comme tu sais mieux que personne à quel point les apparences sont trompeuses et combien les raccourcis mènent aux pires désastres.
Bienvenue à toi Louis-Ferdinand.

Dam.

Il semble que le bon Docteur soit ici aussi mis sous l'éteignoir.
Je le regrette.

Nilo, et ne me prive pas de le dire.

Moi aussi, je le regrette. La vie est dure !
Peuchère !

Dam.