Journal de Zette, crotte de zut au sens de la rumination

Salut mon canard,

On prend la Toussaint à fond la tombe et on s’enroule dans les feuilles mortes du marronnier que t’en semble ?
Je sais bien que tu es souvent d’accord avec moi, et pour cause, on se cause seule à seule la page et moi. Je couvre son dos de petites pattes moches et elle déplie ses ailes plein pot dans l’imaginaire. Suffit de grimper à temps.
Les vacances c’est souvent sans les copains restés au fond des latrines dans la cour déserte. On croit qu’ils vont pointer le bout de l’amitié, que dalle. Ils nous apprennent à chaque fois le prix unique de la solitude. J’attends jamais un coup de sonnette. De toute façon maman n’ouvrirait pas au prétexte du « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées » tu parles…Les vaches se moquent bien d’être surveillées, elles paissent et repaissent en regardant passer les trains de marchandises touristiques. Se marrent les bovines. Mâchouillent gratos l’herbe humide, entre leurs cils doux, des cargaisons de voyageurs pétrifiés à la vitre sale. Elles voient les têtes des moutons week-end qui les matent sans croire que ça existent encore de vraies bêtes dans les près. Ils pensent qu’elles sont carrées comme les poissons gavés dans leurs enclos marins. Ou alors qu’elles sont bourrées d’OGM à la farine animale folle. Les « moutons week-end » sont pleins de clichés numérisés. Ils croient aussi que le monde tourne autour de leurs désirs synthétiques.
Il paraît qu’il existe des sites où tu meurs d’avoir des amis plein la mochette surprise. Y’en a qui s’en font des mille et des cents. Zoeil.
Faut être ballot de la paille pour croire un seul instant qu’à la vue de ton cv en miel les zabeilles vont te butiner.
Les « moutons web » sont pleins de rêves magiques dans la vaste ruche des englués.
Ils attendent, eux aussi, le coup du berger pour se mettre en route. C’est bête un mouton comme dirait un chanteur du temps de maman. Tu sais, le vieux à cheveux blancs qui tapent sur on piano en gueulant « y’a plus rien ».
Ben l’ovin il est un peu comme « l’amant » qu’a pas foutu « sa pantoufle en l’air », il reste au bord du chemin à regarder passer les « révolutions ».
Quel rapport avec la vache de départ ?
Aucun.
C’est comme les copains de latence. Ils sont toujours occupés ailleurs et du coup il est impossible d’établir un lien entre eux et soi. Comme il est impossible de rapprocher la vache du mouton.
Sauf si on est dans le train à les suivre de loin.
Sauf si carrément on saute le sens des choses.
Marelle.
Pierre au pied.
Poussée vers…
Enfer ou paradis ?

Quelle façon plaisante de "sauter le sens des choses" !

Les vacances c’est souvent sans les copains restés au fond des latrines dans la cour déserte. On croit qu’ils vont pointer le bout de l’amitié, que dalle. Ils nous apprennent à chaque fois le prix unique de la solitude.


D'accord avec toi, Carmen, jouer à la marelle ?

Quand Zette perd patience à prendre son mal en vacances ça déménage.
Et tant pis si
Y’en a qui s’en font des mille et des cents.
Ils en prendront plein la tronche à voir passer les révolutions.


Nilo, et après eux le déluge.

Merci Nilo

Putain Zette, quand on s'ra grand j'te proposerai la botte.
On s'racontera nos pages vierges et les plumes cassées à se faire les dents.
Comme ça on aura rien à d'mander aux vieux qui rumineront leur jeunesse qu'a foutu l'camp.

Dédé.