Bonjour Nilo. Voilà qui semble être un ?auto?-Recto-portrait. J’aimerais te demander, pourquoi ce titre, et pourquoi ce parti pris du rouge - un coup de tête ? Et la technique aussi, enfin ta démarche plastique. Merci tout plein.

Dam, tout retourné.

Oui plutôt mysterieux celui ci et c'est la raison de mon choix

Eclaire nous !

J'ai pensé à toi Nilo, un profil fort bien expressif comme le peintre qui regarde sa toile en oubliant le reste.

Pourquoi ce choix de couleurs ( que j'ai bien apprécié ceci dit)?

Mmh, un tout nouveau Nilo pour moi, que je découvre avec plaisir ! On y reconnaît bien tes traits physiques, effectivement, stylisés.. J'aime cette irruption brutale du rouge vif dans la pénombre bleue/noire, mais je ne sais pas trop quoi y voir. En tout cas une 'ambiance' dans ce tableau qui me plaît.

Z.

Elle parait fluorescente cette tête la ! elle brûle!

Je vous promets que je viendrai vous expliquer et apporter des réponses à vos questions.

Nilo, prochainement.

Je vois un visage recouvert d'un bas de soie rouge, tourné vers un ailleurs dont on n'est pas sûr qu'il lui réponde.

J'ai promis, je m'exécute.
Cette toile est en fait un portrait de trois-quart dos de Pablo Picasso (PP).
Voilà qui explique le titre.
Alors pourquoi ce choix ?
Parce que j'ai trouvé qu'effectivement ce portrait dans cette position me permettait de faire une transition vers ce qui pourrait effectivement être un autoportrait, que j'ai fait quelques temps plus tard dans d'autres couleurs et de trois-quart face. Pour ne pas tenter de tromper le monde.
Les couleurs ensuite : ce rouge carmin éclairé d'orangé comme celui qu'on retrouve souvent dans les portraits que Picasso a fait des femmes qu'il a aimées. Et ce bleu de Prusse rehaussé de noir comme dans de très nombreuses toiles de la période post cubique où on retrouvait le trait de ses débuts de la période bleue. Et le vêtement, noir aux couture rouges, comme les rêves oubliés du Bateau-Lavoir cernés par les certitudes dans lesquelles il s'est vautré par la suite.

Mais putain, que j'aime sa peinture.

Nilo, je vous en dis trop.

Je craignais d'être en retard pour ma réponse mais je vois que j'avais tout le temps.
Enfin, maintenant que c'est fait...

Nilo, rien ne se perd, tout se crée.

Nilo. Je tiens à te dire que c'est passionnant de t'entendre 'parler' peinture. Bien que s'agissant de Picasso, sur tes propos je te vois toi, tournant le dos à un art commercial, facile, répondant bêtement aux attentes des gens comme s'il s'agissait d'une tapisserie de luxe assortie aux rideaux et aux tapis... Voilà qui est dit.
Cette peinture est remarquable parce qu'elle n'est ni le produit d'une tendance, d'une attente mais le résultat d'une réflexion profonde et sensible.

Dam.

Bon, il faut croire que j'ai répondu à toutes les questions.

Nilo, tant mieux.

J'ai toujours eu envie de poser ces questions, à toi Nilo, comme à Dam, vous qui faites de la peinture:

-Avez vous déjà "raté" un tableau?

-Qu'en avez vous fait?

-Avez vous réussi à le remettre "d'aplomb" ( si je puis dire) ou non?

Curieuse !

Oui Sylvie, il m’arrive de ‘rater’ ce rendez-vous, mais le terme ‘raté’ est un constat qui n’empêche rien, plus une question de patience et de persévérance en somme, pour arriver à ses fins. Il arrive que les exigences personnelles ne correspondent pas au moment, mais c’est aussi là qu’il doit se passer quelque chose - art du dépassement -, il ne faut pas trop préjuger et accepter cette inconnue comme c’est une aventure ; refuser cet ‘état’ reviendrait à accepter l’inacceptable.

Voilà pour commencer.

Dam.

Belles questions !
J'y reviendrai.

Nilo, raté dilaté.

Sylvie a écrit:-Avez vous déjà "raté" un tableau?
-Qu'en avez vous fait?
-Avez vous réussi à le remettre "d'aplomb" ( si je puis dire) ou non?
Curieuse !

Alors dans l'ordre :
1/ Oui ! Et heureusement. Enfin, heureusement qu'on peut se dire (qu'on sait se dire) un truc du genre : ce truc là n'est pas bon, pas digne de moi, de ce que j'attends de mon travail. Sinon on pose ses pinceaux, ses couleurs, son papier, sa plume, sa vie et on attend que le ciel prenne spin de nous. Mais comme il ne faut pas oublier que le ciel ne fait pas crédit il vaut mieux savoir faire le ménage soi-même dans ses mauvais comptes avant de solliciter son coup de main.
2/ En général je le laisse reposer, longtemps, avant de repeindre par dessus (après l'avoir poncé). Ca s'appelle un repentir.
3/ Jamais, un raté est un raté. S'obstiner ne sert à rien. Même si le sujet est bon il vaut mieux refaire plus tard que de tenter de réparer un tableau raté. En fait, l'important pour moi c'est de toujours travailler comme s'il s'agissait d'aquarelles, c'est à dire de choses sur lesquelles il est impossible de revenir pour tenter de les reprendre, de les améliorer, sauf à les rendre de plus en pus laides.

Mais bon, c'est ma façon de voir les choses, qui n'a aucune valeur universelle.

Nilo, rater une marche n'est rien tant qu'il en reste à gravir.

Tu utilises quoi comme pigments pour faire contraster le rouge orangé comme ça ? la photo y est pour quelque chose ?

La photo y est certainement un peu pour quelque chose. Mais même sur l'original le contraste est très fort.
Ca tient au mélange carmin-vermillon (pour faire simple) qui vient se heurter au bleu de prusse je pense.

Nilo, tout est affaire de décor...

Tiens, je vais mettre une toile de Dam...

Je ne viens pas souvent ici et je le regrette parfois. Un soleil rouge ! Picasso aurait aimé, je crois.

Sans doute.

Nilo, sûr et certain.