Mourir en station total; la totale!

Voilà un vrai vide-poche les copines, prenez-en de la graine! 
C'est mauvais, ça pue la gazoline et la trouille. Le summum , c'est écrit sur smartphone.

Donc ça s'est passé sur une aire d'autoroute total. En sachant que les fournisseurs trouent la glace de l'arctique, j'aurais du me méfier. Forcément  qu'à un moment donné, mon karma allait s'alourdir à force de financer leurs pistolets posés sur la tempe des ours polaires. Mais non. 
Je me disais juste que la bagnole avait soif comme moi et qu'elle allait crever si je faisais pas quelque chose.

Puis là, tout à coup, alors que je nourris la bête avec l'arme des oligarques, une douleur lancinante me crispe le cœur l'épaule le bras. 
Je ne m'inquiète pas , je respire à fond. Pire! Un poignard s'enfonce dans mes côtes et vient piquer méchamment mon cœur .
Panique. Le bras gauche est endolori, mon épaule me fait souffrir, mon cœur rétrécit et mon souffle s'essouffle.

Bref. Je me retrouve assise dans la boutique des tueurs à gages, vivante mais morte de stress à attendre des pompiers pour rassurer le personnel.
Je regarde les touristes passer en tongues, shorts, casquettes ainsi que des businessmen & women endimanchés courir prendre une dose de liquide noir pour leurs moteurs d'humains. 
Au secours! Je vais crever en station d'éventreurs de terre avec des bipèdes inquiets de savoir si leurs congés payés vont bien se passer ou des futurs touristes en train de gagner leurs droits à y prétendre. 
Horreur. 
Y a pire. Je connais quelqu'un qui est mort d'un accident de trottinettes. Quelle épitaphe. Pardon, mais là, c'est foutu pour la gloire post mortem!
J'ai pensé mille fois " je ne veux pas mourir" en oubliant à chaque fois d'ajouter " ici, maintenant".
Puis j'ai essayé de me résigner à cette idée  mais quand j'ai posé mes yeux sur un des bipèdes décoré d'un bermuda aux motifs hawaïens, j'ai craqué. En larmes j’étais. Ma dernière vision: un bermuda hawaïen. C'est tolérable comme fin pour un vrai salopard mais moi?! 
Je ne méritais pas ca! 
Bref, les pompiers sont arrivés: hôpital, examens, médecins. Rien. Les douleurs disparaissent peu à peu et j'ai été retrouver en taxi mon cheval d'acier pour repartir comme si de rien n’était.
Enfin, ce n'était effectivement rien mais quand même ! Quand j'ai expliqué la raison de mon passage à l'hôpital, le taximan hilare m'a balancé ;" dans une station total en plus! Vous imaginez la fin tragique?!". Je n'ai pas ri: les pompiers, les infirmiers et même la secrétaire médicale m'avaient déjà fait leur show avec la blague inédite. La redondance en humour, ça tue. 
Sur le reste de mon trajet épique, Skip the use m'a tenu compagnie et là, j'ai réalisé que mourir en trottinette ou en station total ce n'est vraiment rien.
La totale tragédie, ce serait de mourir avec des milliards de regrets, de remords et de projets mort-nés.
Ce serait ça la plus abjecte des morts, surtout en station total un pistolet à la main...

Un mélange de vérité et de surréaliste .

Mais c'est bien vu entre "total ! pistolet !   

Remarque, si tu mets le pistolet total dans ta bouche et
que tu appuies, il va se passer 2 choses :

- La première, tu risques de t'étrangler
- La seconde est que si tu y passes, QUI va payer la note ?  

Parce que chez TOTAL, ils ont l' habitude de flinguer le compte en
banque de ceux qui y " passent " ou "  trépassent ?   

On s'amuse bien la star     

Prévoir.. et l’imprévisible rapplique comme un cheval cabré ! Les batteries sont rechargées, j’espère...

Dam.