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Comme des miettes, fragment 11
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Comme des miettes, fragment 11
Fragment 11
Au bas fond de la nuit insomniaque,
A l’heure du point de rosée
Le plafond s’est animé
Du ballet d’un voile à la fenêtre ouverte
Et d’un bouquet d’ombres
Aux fleurs de printemps.
Ils sont entrés en scène
Face à face et silencieux
Lui, le père, dominant
Et elle, mère soumise, assise,
Imitant de Matisse « la Conversation ».
J’ai dû me lever
Pour en jeter une encre sur papier de chiffon
(ce n’est pas toutes les nuits que les absents visitent),
Il était toujours ailleurs et taiseux,
Dur,
Elle, humble et dévouée,
Cachait les larmes de ses sacrifices,
Mais pas l'érosion criante au fond des yeux.
J’étais né de ce bouquet noir
Un lendemain de guerre,
Remplaçant un frère disparu.
Ma fraternité avec Vincent :
« Dans l’impossibilité de rien faire,… comme en prison,… »
« Il y a quelque chose au-dedans de moi, qu’est-ce donc ? »(*)
Dessinant mes fantômes,
Je suis né neuf cette nuit-là…
Un trait d’absence, un trait d’abîme, et la fenêtre ouverte,
Faire la part, jeter, garder, pardonner,
Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force.
Elle m’est venue le matin irisée,
Avec l’envie d’un bâtisseur chargé d’outils et de matériaux,
En marche vers sa cathédrale.
Il y aurait deux gestations, deux enveloppes,
L’une libère le premier cri en même temps que ses eaux
Et l’autre de la rétention,
Lâchés les chevaux et leurs hennissements de délivrance.
Ne pas attendre qu’on ouvre le box !
Ruer.
(*) Vincent VAN GOGH à son frère Théo, juillet 1880
Au bas fond de la nuit insomniaque,
A l’heure du point de rosée
Le plafond s’est animé
Du ballet d’un voile à la fenêtre ouverte
Et d’un bouquet d’ombres
Aux fleurs de printemps.
Ils sont entrés en scène
Face à face et silencieux
Lui, le père, dominant
Et elle, mère soumise, assise,
Imitant de Matisse « la Conversation ».
J’ai dû me lever
Pour en jeter une encre sur papier de chiffon
(ce n’est pas toutes les nuits que les absents visitent),
Il était toujours ailleurs et taiseux,
Dur,
Elle, humble et dévouée,
Cachait les larmes de ses sacrifices,
Mais pas l'érosion criante au fond des yeux.
J’étais né de ce bouquet noir
Un lendemain de guerre,
Remplaçant un frère disparu.
Ma fraternité avec Vincent :
« Dans l’impossibilité de rien faire,… comme en prison,… »
« Il y a quelque chose au-dedans de moi, qu’est-ce donc ? »(*)
Dessinant mes fantômes,
Je suis né neuf cette nuit-là…
Un trait d’absence, un trait d’abîme, et la fenêtre ouverte,
Faire la part, jeter, garder, pardonner,
Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force.
Elle m’est venue le matin irisée,
Avec l’envie d’un bâtisseur chargé d’outils et de matériaux,
En marche vers sa cathédrale.
Il y aurait deux gestations, deux enveloppes,
L’une libère le premier cri en même temps que ses eaux
Et l’autre de la rétention,
Lâchés les chevaux et leurs hennissements de délivrance.
Ne pas attendre qu’on ouvre le box !
Ruer.
(*) Vincent VAN GOGH à son frère Théo, juillet 1880
gerard hocquet- MacadAdo
- Messages : 194
Date d'inscription : 24/10/2009
Re: Comme des miettes, fragment 11
..Délicieuse lecture matinale...
"Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force.
Elle m’est venue le matin irisée,
Avec l’envie d’un bâtisseur chargé d’outils et de matériaux,
En marche vers sa cathédrale. "
"Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force.
Elle m’est venue le matin irisée,
Avec l’envie d’un bâtisseur chargé d’outils et de matériaux,
En marche vers sa cathédrale. "
_________________
LaLou
Re: Comme des miettes, fragment 11
J’étais né de ce bouquet noir
Un lendemain de guerre,
Remplaçant un frère disparu.
C'est fort. Très fort.
Cette vie de substitution est douce et effrayante.
Nilo, 10, 11, 12...
Un lendemain de guerre,
Remplaçant un frère disparu.
C'est fort. Très fort.
Cette vie de substitution est douce et effrayante.
Nilo, 10, 11, 12...
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme des miettes, fragment 11
j'aime tes miettes, tu le sais ...
celles-ci sont particulièrement touchantes,
je ne citerai pas tout mais pour ça :
"Faire la part, jeter, garder, pardonner,
Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force."
et la dernière strophe ... où j'y trouve l'espoir qu'un jour peut-être, j'arriverai à la déchirer cette 2ème enveloppe !
Yzaé
celles-ci sont particulièrement touchantes,
je ne citerai pas tout mais pour ça :
"Faire la part, jeter, garder, pardonner,
Accepter ses noirs où la moindre lumière prend force."
et la dernière strophe ... où j'y trouve l'espoir qu'un jour peut-être, j'arriverai à la déchirer cette 2ème enveloppe !
Yzaé
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 64
Localisation : touraine
Re: Comme des miettes, fragment 11
Une miette qui est restée longtemps sous la table et que le Mur à Dédé permet de débusquer et de remettre sur la nappe.
Nilo, au pain sec et à l'eau.
Nilo, au pain sec et à l'eau.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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