Interview de Camille par Asphalt

asphalt Jeu 21 Fév - 21:51

J'avais mis mes lunettes de star noires façon Ardisson pour nuits blanches et mon blouson, putain, ça caillait à Panam ; il fallait que je dégotte un bouge à peopleland et ça faisait un bail que j'y connaissais que couic, moi, au star system. Sur mon i phone, à la lettre "M" je trouvais un certain Marchand, guy, ancien boxeur, un peu chanteur, disc-jockey ou jockey tout court, j'sais plus bien-tout s'embrouillait devant moi comme dans l'ancien temps-avant-quand je trainais encore et que la vodka embrumait souvent mon regard : je travaillais pour le canardeur, un peu journal, un peu torchon ; rapport aux photos trashs et aux sujets raccoleurs ; c'était la spécialité maison, quoi. Fallait payer les consos au PIG-bar ( c'est fermé depuis pas la peine de te rencarder). Pis...j'allais souvent à l'hosto, me faire recoudre. C'était le bon temps,quoi.

L'autre jour, un appel sur l' i phone : appel prof que ça s'affichait : putain j'me dis, Asphalt, graine de Macadam, le biz. repart. Sur ce, le boutonneux me lance :

- " C'est spécial, mais vous serez bien payé. On vous met sur Camille. Son prochain spectacle."

J'dis ok, toutes façons un spectacle sur Claudel ou madame Claude, du moment que ça caillasse, que j'pense en moi-même. C'est là que j'appelle le guy, pour des infos. Y parlait avec un cheveux sur la langue, rapport à son dernier combat :

- " Fu vas ve ma part, fu ve prévenfe, ve la connait Camille."

J'me retrouve comme ça devant la dame ( après avoir lu sur le net sa disco) et je lance:

"Alors, Camille, ça fait quoi d'avoir toujours mal quelque part..."

C'est là que je l'ai vue se tourner sur elle-même et frapper sa bouche, déjà qu'elle était pieds-nu la pauvresse et les cheveux en l'air...habillée en africaine blanche de marakech du 11 ème arrondissement.

- " Ouille. ouille. ouille. ouwi. ouwi. ouwi. Gou. Gougou. Gougou?. Aga."

Elle se mettait à quattre pattes, tout d'un coup et se frappait la poitrine...

- " Goudou. Dougou. GA; GA. GA. GADOU; GOUDA; GOU ?"

Tandis qu'un régisseur s' approchait toujours plus près d' elle pour lui coller quelque part un nouveau micro...on entendait venu des hauteurs : Camille, ok, bravo.

Moi, j'avais plus qu'une envie...rentré chez moi, me mettre un bon vieux guy marchand : Tango à pigalle, j'me disais...j'me disais que je comprenais plus ce monde, et la chanson moderne.