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Comme des miettes, fragment 20
5 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Comme des miettes, fragment 20
Voilà, ce seront les dernières de la série. J'en prépare un recueil avec des illustrations et quelques autres textes.
Une deuxième série est en route, elles auront une forme différente. Merci à tous ceux et celles qui passent par là.
Fragment 20
Wazemmes fut la face gris souris sombre et douce,
décidément oxymore.
Je continuais de visiter les curiosités locales:
le triptyque de Van Eyck à Gand
aux personnages enluminés de foi naïve dans leurs drapés fastueux et amples;
Brueghel à Bruxelles, une promenade colorée dans le quotidien et la tradition hollandaises,
à l'écart de l'influence italienne maniérée,
avec ce plus de gouaille, d'humour et d'enchantement.
Les ports d'Anvers, Ostende et Boulogne,
ouverts sur tous les voyages et toutes les attentes.
Comme les gares de terre à terre,
les aérodromes de terre à ciel
où l'en-bas paraît étriqué et l'en-haut inaccessible et glacé,
les ports de terre à mer
comptent leurs allées et venues,
comme l'eau sans cesse ils grouillent
et la mer, désert mouvant et portant, apporte et reprend de son ventre horizon.
Joie de l'accueil et des retours, curiosité de l'arrivage exotique,
angoisse du drame et déchirure des séparations,
la mer porte aux sentiments.
Les ports en bruinent l'hiver et aux jours de colère,
les oiseaux en dessinent les arabesques,
la brume les étouffe et les vents les chantent,
l'été les endort langoureux.
Marseille, Naples, Barcelone, Istanbul ou Venise,
tous ont les rues qui marchent vers le large
ou en remontent fatiguées et louvoyant.
Les ports ont des odeurs grasses et acres,
des rouilles épaisses, du métal qui sonne et des bras de pierre,
des grues ogresses aux griffes mécaniques
et des bateaux châteaux forts qui ronronnent,
amarrés de cordages ébouriffés aux bittes de fonte massive.
Encrassés et poisseux, ils sont polis de leur perpétuel mouvement.
Des bouches colossales qui engloutissent, ruminent et recrachent indéfiniment.
J'aime leur bouillonnement, les contrastes de leurs extrêmes
et sans quitter leurs quais, les voyages offerts.
Et deux portiers de lumière ont ouvert les yeux à la peinture.
Une révélation.
Vincent Van Gogh et Henri Matisse.
Du flamand, tout lire, tout voir, le copier et le pasticher,
jusqu'à percer le secret de sa fraternité et à Amsterdam et Otterloo,
vivre l'apogée d'une rencontre définitive avec son écriture mottes et sillons,
le nommer laboureur de lumière,
et de la terre où est enfouie la clef de son mal existentiel.
Toute son oeuvre comme un hymne à l'humanité de petite souche
et à la nature souveraine.
L'un laboureur et l'autre jardinier, Henri Matisse,
jardinier de sentiments purs, aux fenêtres ouvertes sur la rêverie.
Et sur le cheminement de l'émotion jusqu'à l'épure de sa vision du monde.
Tout voir encore, tout lire, encore copier,
jusqu'au sommet de la colline de Vence,
dans une chapelle où l'art sacré sort de sa gangue religieuse étriquée
pour s'élargir à la pierre taillée que chacun peut contribuer à produire
en faveur du vivre tous ensemble.
Ils ont écrit dans leur oeuvre plus de philosophie humaniste
et du progrès humain que dans beaucoup de livres.
L'un dit: chacun est important et la nature l'avenir des nourritures de l'homme,
l'autre que la paix de l'humanité dépend de la possibilité pour chacun
de développer sa capacité créatrice, gage d'un épanouissement porteur de fraternité.
Ils ont semé des graines. Elles me nourrissent toujours et donnent la force
de résister aux courants contraires et meurtriers.
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Une deuxième série est en route, elles auront une forme différente. Merci à tous ceux et celles qui passent par là.
Fragment 20
Wazemmes fut la face gris souris sombre et douce,
décidément oxymore.
Je continuais de visiter les curiosités locales:
le triptyque de Van Eyck à Gand
aux personnages enluminés de foi naïve dans leurs drapés fastueux et amples;
Brueghel à Bruxelles, une promenade colorée dans le quotidien et la tradition hollandaises,
à l'écart de l'influence italienne maniérée,
avec ce plus de gouaille, d'humour et d'enchantement.
Les ports d'Anvers, Ostende et Boulogne,
ouverts sur tous les voyages et toutes les attentes.
Comme les gares de terre à terre,
les aérodromes de terre à ciel
où l'en-bas paraît étriqué et l'en-haut inaccessible et glacé,
les ports de terre à mer
comptent leurs allées et venues,
comme l'eau sans cesse ils grouillent
et la mer, désert mouvant et portant, apporte et reprend de son ventre horizon.
Joie de l'accueil et des retours, curiosité de l'arrivage exotique,
angoisse du drame et déchirure des séparations,
la mer porte aux sentiments.
Les ports en bruinent l'hiver et aux jours de colère,
les oiseaux en dessinent les arabesques,
la brume les étouffe et les vents les chantent,
l'été les endort langoureux.
Marseille, Naples, Barcelone, Istanbul ou Venise,
tous ont les rues qui marchent vers le large
ou en remontent fatiguées et louvoyant.
Les ports ont des odeurs grasses et acres,
des rouilles épaisses, du métal qui sonne et des bras de pierre,
des grues ogresses aux griffes mécaniques
et des bateaux châteaux forts qui ronronnent,
amarrés de cordages ébouriffés aux bittes de fonte massive.
Encrassés et poisseux, ils sont polis de leur perpétuel mouvement.
Des bouches colossales qui engloutissent, ruminent et recrachent indéfiniment.
J'aime leur bouillonnement, les contrastes de leurs extrêmes
et sans quitter leurs quais, les voyages offerts.
Et deux portiers de lumière ont ouvert les yeux à la peinture.
Une révélation.
Vincent Van Gogh et Henri Matisse.
Du flamand, tout lire, tout voir, le copier et le pasticher,
jusqu'à percer le secret de sa fraternité et à Amsterdam et Otterloo,
vivre l'apogée d'une rencontre définitive avec son écriture mottes et sillons,
le nommer laboureur de lumière,
et de la terre où est enfouie la clef de son mal existentiel.
Toute son oeuvre comme un hymne à l'humanité de petite souche
et à la nature souveraine.
L'un laboureur et l'autre jardinier, Henri Matisse,
jardinier de sentiments purs, aux fenêtres ouvertes sur la rêverie.
Et sur le cheminement de l'émotion jusqu'à l'épure de sa vision du monde.
Tout voir encore, tout lire, encore copier,
jusqu'au sommet de la colline de Vence,
dans une chapelle où l'art sacré sort de sa gangue religieuse étriquée
pour s'élargir à la pierre taillée que chacun peut contribuer à produire
en faveur du vivre tous ensemble.
Ils ont écrit dans leur oeuvre plus de philosophie humaniste
et du progrès humain que dans beaucoup de livres.
L'un dit: chacun est important et la nature l'avenir des nourritures de l'homme,
l'autre que la paix de l'humanité dépend de la possibilité pour chacun
de développer sa capacité créatrice, gage d'un épanouissement porteur de fraternité.
Ils ont semé des graines. Elles me nourrissent toujours et donnent la force
de résister aux courants contraires et meurtriers.
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gerard hocquet- MacadAdo
- Messages : 194
Date d'inscription : 24/10/2009
Re: Comme des miettes, fragment 20
Mince, voila les dernières miettes !!!
lue toujours avec le même plaisir.
lue toujours avec le même plaisir.
_________________
LaLou
Re: Comme des miettes, fragment 20
Les dernières, déjà. Belles en tout cas.
Nous attendrons donc les suivantes en souhaitant bon vent à celles-ci.
Nilo, ...
Nous attendrons donc les suivantes en souhaitant bon vent à celles-ci.
Nilo, ...
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme des miettes, fragment 20
oh non, pas les dernières !!!
mais ces miettes-là en contiennent deux, alors, dégustons et attendons la suite ...
Yzaé
mais ces miettes-là en contiennent deux, alors, dégustons et attendons la suite ...
Yzaé
Yzaé- MacadAccro
- Messages : 696
Date d'inscription : 07/10/2009
Age : 65
Localisation : touraine
Re: Comme des miettes, fragment 20
Tiens, et puisque j'ai l'intégrale entre les mains depuis quelques jours je me dis que si tu avais encore quelques quignons à casser ce serait bien...
Et loué soit le Mur à Dédé qui m'a amené ici.
Nilo, toile cirée.
Et loué soit le Mur à Dédé qui m'a amené ici.
Nilo, toile cirée.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Comme des miettes, fragment 20
oui, merci.
Je vais penser à mettre les autres, mais là, je suis un peu débordé par tout ce que j'ai à faire.
Je vais penser à mettre les autres, mais là, je suis un peu débordé par tout ce que j'ai à faire.
gerard hocquet- MacadAdo
- Messages : 194
Date d'inscription : 24/10/2009
Re: Comme des miettes, fragment 20
Lues avec beaucoup de plaisir, ces miettes, même si je n'ai pas toujours laissé ma trace.
De toute façon, je me rattraperai sur le recueil lui-même
Z.
De toute façon, je me rattraperai sur le recueil lui-même
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
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