Plus con tu meurs. (Chronicle)

Plus con tu meurs. (Chronicle)


Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.

Dédé: Plus con tu meurs.

Dédé: J'suis pas en train de parler de moi. Autre chose à faire. Pas de vous non plus. Pourtant j'suis pas certain que qu'y en a pas qui vont se sentir visés. Mais non, détendez vous. Même les gonzesses. Même les blondes.

Dédé: Vous vous rendez compte. Y en a, même quand on leur fait des cadeaux, ceux qu'y z'ont marqués sur leur lettre au Père Noël en plus, ben faut qu'y râlent. Pour le principe. On leur filerait des baffes qu'y râleraient pas plus. Alors je vois pas pourquoi on se priverait de leur filer des baffes. Moi en tout cas je m'en priverais pas. C'est vrai quoi, vous feriez quoi les gonzesses si un mec pleins aux as vous invitait au resto (pas pour vous sauter, enfin pas tout de suite) et qu'au dessert y vous file une bagouze en or avec un diamant dessus, sans même vous demander en mariage (ça il le fera peut être après vous avoir sautée). Hein, vous feriez quoi ? Moi si une gonzesse m'offrait une montre pas trop bling-bling mais en or quand même, ben je la prendrais et je lui demanderais si elle a envie que je la saute pour la remercier. Ouais, j'suis comme Papy, j'aime les belles montres.

Dédé: Et les autres là, y font quoi ? Y râlent les cons. A croire que pour eux c'est une question de survie. Faut dire qu'y z'ont l'air un peu malades quand même. Y sont tout pâle, en dedans surtout parce qu'en cette saison y sont bronzés dehors. Y sont en vacances à draguer les filles sur les plages. Y se font chier à rentrer à Paname, et c'est juste pour dire qu'y veulent pas leur cadeau et pour gueuler. Moi je préfèrerais rester à regarder les gonzesses à poil sur la plage en sirotant un verre de Margaux à la paille (ça fait chic à la paille) assis à la terrasse d'un bistro sur la plage de Pampelonne avant d'aller voir les mêmes gonzesses faire voler leurs jupes à l'heure de l'apéro devant les mecs qui jouent à la pétanque en buvant un pastis sur la place des Lices. J'le sais j'y suis allé avec Papy à Saint Trop', j'l'ai ai vues les gonzesses.

Dédé: Donc je vous disais, y gueulent. Y sont revenus QUE POUR CA. Y z'ont quand même déballé leur cadeau pour dire qu'il leur plaisait pas, et qu'y z'en voulaient pas mais y z'avaient déjà commencé à gueuler avant. Pourtant ça faisait longtemps aussi qu'y gueulaient pour l'avoir. Des années et des années. Papy y m'a raconté que quand y z'étaient jeunes ils le voulaient déjà ce cadeau. Même qu'ils l'avaient réclamé eu pleurant. Y pleuraient autant qu'y gueulent aujourd'hui.

Dédé: Ca fait longtemps longtemps. J'étais pas né et Papy il était jeune, c'est vous dire si ça fait longtemps. Donc il y a longtemps y z'avaient un vieux tonton, tellement vieux qu'y suçait des pastilles Vichy y m'a dit Papy, sans doute pasqu'y puait d'la gueule et qu'y voulait quand même embrasser des gonzesses. Ca a marché je crois Papy y m'a dit aussi que le vieux tonton il en avait eu pas mal des gonzesses.

Dédé: Mais bon, je suis pas là pour vous parler des gonzesses au tonton. Ce qui veut pas dire que je vous en parlerai pas un jour, c'est intéressant y paraît, mais j'attendrai que Papy y m'ait tout bien raconté, je voudrais pas dire des conneries parce qu'il faut pas dire des conneries des morts. Oui, le vieux il est mort. Alors peut être que c'est pour ça qu'y z'en veulent plus du cadeau ses neveux. J'sais pas mais quand même, rien que pour lui faire honneur, puisqu'ils l'attendaient depuis si longtemps y z'auraient peut être pu l'accepter, ça se fait pas de refuser un cadeau que vous fait un vieux tonton mort, même si c'est un autre qui vous l'apporte. Y paraît qu'ils l'aiment pas celui qui leur a apporté le cadeau. Mais bon, moi je dis que un cadeau c'est un cadeau, faut pas refuser, surtout quand on a tant pleuré pour l'avoir. Je trouve que c'est un peu se foutre de la gueule de celui à qui on l'a demandé.

Dédé: Papy par exemple, ça doit bien faire vingt ou trente ans qu'y demande sans arrêt une Ferrari, à plein de monde, le Père Noêl, ses fiancées, même à Maman y demande pourtant y sait bien que Maman elle pourra jamais la lui donner sa Ferrari. Ben y demande quand même, à tout le monde, pour Noêl, pour son anniversaire, pour toutes ses fêtes, oui Papy il a plein de fêtes, tenez par exemple, Saint Amour, Saint parfait, Saint Gaston, Saint Jean-Pierre-Paul-Jacques, Saint Thomas d'Aquin, Saint Frusquin, Saint Just, Saint Emilion, et plein d'autres encore, on passe l'année à lui souhaiter ses fêtes, et y faut pas en rater une pasque sinon y fait la gueule. C'est bien simple le premier coup de téléphone le matin à chaque fois je me demande si c'est pas quelqu'un qui appelle pour lui souhaiter bonne fête. Mais non, y a des jours où c'est pas ça, c'est un huissier ou une gonzesse. Les huissiers c'est pour lui demander s'il est là pour pas avoir à lui casser sa serrure alors y répond qu'il est pas là et y cassent la serrure et les gonzesses c'est pour lui demander sa clef. C'est pour ça qu'y préfère quand c'est les gonzesses, y a pas besoin de réparer la porte après.

Dédé: Bref, j'en étais à la Ferrari de Papy, enfin à celle qu'il aimerait avoir pour Noêl, pour son anniversaire ou pour une de ses fêtes. Moi je sais bien que si on la lui apportait sa Ferrari, même si c'est pas un de ceux à qui il a demandé (et pourtant y sont nombreux) et ben il la prendrait, y se mettrait pas à gueuler qu'il en veut pas. Faudrait être con quand même pour refuser le cadeau que t'attends depuis si longtemps. Et Papy il est pas con. Alors il la prendrait la Ferrari, j'en suis sûr. Après il aurait plus qu'à trouver les gonzesses qui vont avec. Et pour ça y m'a dit que c'est pas ce qui manque. En fait y lui manque que la Ferrari. Je vous raconte pas ce que ça serait, déjà que sans y se débrouille pas mal avec les gonzesses, avec on saurait plus où donner de la tête. Je dis on pasque Papy y me dit toujours "Dédé, laisse moi faire pour les gonzesses je vais te montrer" il a toujours peur que je sois un peu trop direct. Il a pas forcément tort. J'ai bien essayé une ou deux fois la suggérance mais ça a pas trop bien marché. Des fois ça marche pas trop bien non plus quand je suis direct. Alors les leçons de Papy je les écoute.

Dédé: Mais bon, je suis pas là pour vous parler de Papy, des gonzesses qu'il a eues ou de la Ferrari qu'il a pas. J'étais venu pour vous parler des mecs que plus con qu'eux tu meurs et de leur cadeaux qu'y z'avaient demandé depuis des années et qu'y z'ont pas voulu, pas pasqu'il leur plaisait pas mais pasque le mec qui voulait le leur donner y leur plaisait pas. Alors il l'a refilé à d'autres. Pasqu'y en a plein qui le voulaient ce cadeau. Ils l'ont pris d'ailleurs à ce que j'ai compris. Pourtant ils l'avaient jamais demandé ceux qui l'ont pris. Un peu comme la gonzesse que t'inviterais à bouffer au resto et qu'au dessert tu lui refilerais une bagouze qu'elle t'aurait pas demandée et qu'elle prendrait quand même, et qu'après, mais QUE APPRES, tu lui demanderais si tu peux la sauter. Putain, je digresse encore. Vous avez vu, mon vocabulaire s'enrichit. C'est depuis que j'écris des chronicles. Avant à part "gonzesse", "cul", "sale con" et quelques autres j'en connaissais pas beaucoup des mots. Mais là j'en apprends plein. Faut dire que Papy y m'aide vachement, et quand je sais pas je regarde dans le dictionnaire. Des fois ça prend du temps parce que chercher dans le dictionnaire un mot que tu sais même pas qu'il existe c'est pas facile. Alors je lis tout depuis le début. C'est pas facile, et ça prend du temps.

Dédé: Je disais que je digresse. Pour ceux qui savent pas ça veut dire que je m'éloigne du sujet, je m'égare quoi. Alors je reviens à ce putain de cadeau qu'y en a qui l'avaient demandé et qui l'ont pas voulu et qu'y en a qui l'avaient pas demandé, et qui l'ont eu. Et ben ceux là y sont vachement contents de l'avoir eu. C'est con vous trouvez pas de faire plaisir à des mecs qu'avaient rien demandé en leur faisant offrir un truc dont on avait envie. Je vous l'ai dit au début : plus con tu meurs.

Dédé: A midi, à l'apéro avec mes potes on en parlait. On était tranquille, les gonzesses étaient pas encore arrivées, parce que quand elles sont là on peut plus parler de choses sérieuses, si on parle pas de cul elles nous reconnaissent pas et nous font la gueule. Alors avec elles on parle de cul, ça leur fait plaisir. Mais quand on est entre nous on parle de sport, de gonzesses, de bagnoles, que des choses intéressantes, jamais de politique parce qu'y paraît que quand on parle politique on risque de se fâcher. Et comme nous on veut pas se fâcher on en parle pas. Pour moi c'est facile de pas en parler je sais pas ce que c'est la politique.

Dédé: Alors je vous disais qu'on parlait du cadeau. Et y a un de mes potes qu'a dit qu'y z'en voulaient tellement pas de ce cadeau qu'y z'ont gueulé encore plus fort quand y ont su que c'était un pote à eux qu'avait fait exprès que ce soient les autres qui l'aient. Même qu'y a en une dans le tas de ceux qu'en voulaient pas qu'a dit "Sur le chemin de la trahison il n'y a que le fleuve de la honte à traverser", elle parlait de celui qui avait fait offrir le cadeau aux autres. C'est un peu compliqué, je sais, mais c'est que y sont un peu compliqués dans leur bande. Ce qu'elle a dit la gonzesse y paraît même que c'est leur vieux tonton qui l'aurait déjà dit y a longtemps. Sans doute un de ses souvenirs du temps où y suçait ses pastilles Vichy et qu'il avait déjà du y nager dans le fleuve de la honte. Elle a du y tomber aussi dans le fleuve la gonzesse, et mal se sécher en sortant.

Dédé: Enfin bref, y z'en ont pas voulu et c'est les autres qui l'ont eu. Je crois que c'est peut être l'emballage qui leur plaisait pas, ou que le mec qui le leur donnait il avait oublié de mettre les piles avec. C'est ce que j'ai dit à mes potes au bistro mais eux y croyaient plutôt que c'est parce que y avait pas la notice dans le paquet. Et que sans la notice y savent pas se débrouiller.

Dédé: Faut vous dire que c'est des mecs à chaque fois qu'y doivent se causer y font une notice, enfin plusieurs, avec des centaines de pages. Alors sans notice y savent pas faire. Des centaines de pages, vous vous rendez compte. Moi j'ai déjà du mal à en écrire trois, si y fallait que je fasse cent pages à chaque fois que je veux parler avec mes potes, ou avec Papy, ou avec P'pa et Maman je serais mort avant d'avoir pu dire un mot, ça me priverait vachement parce que j'aime bien leur parler à mes potes à Papy ou à P'pa et Maman. Ben eux, non. Y a que pour gueuler qu'y z'ont pas besoin de notice. A croire qu'y font ça naturellement.

Dédé: Enfin bref, le cadeau ils l'ont pas voulu, ils l'ont pas eu, mais faudra quand même qu'y fassent comme s'ils l'avaient eu pasqu'y paraît que c'est un cadeau pour tout le monde. Et que dès qu'y en un qui l'a tout le monde doit jouer avec.

Dédé: Y sont cons quand même. Vous trouvez pas ?

Dédé: Enfin à l'apéro avec mes potes on s'est bien marrés à parler de ça. Vraiment tout ce foin depuis leur tonton qui leur a pas fait le cadeau qu'y voulaient pour finir par le faire filer à d'autres et être obligés de jouer avec quand même. Vraiment, plus con tu meurs.

Ciao les gonzesses, c'était Dédé.