J'aime pas les sandwiches SNCF. (Chronicle)

Bon, c'est pas d'hier mais vu que l'inénarrable BHL peut pas s'empêcher de dire des conneries c'est toujours d'actualité. Alors comme en plus j'l'aime bien (cte chronicle, pas BHL), qu'c'est dimanche et que j'rentre du bistrot après la messe j'vous la jette en pâture. Vous privez pas c'est moi qui régale.
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J'aime pas les sandwiches SNCF. (Chronicle)


Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.

Dédé: J'aime pas les Sandwiches SNCF.

Dédé: Ca fait un bail, hein ! J'm'étais un peu éloigné de vous pour soigner les plaies de mon petit cœur malade de tous les mots d'amour dont je vous couvre sans jamais avoir de réponse. J'ai trouvé une bonne médecine et de belles infirmières dans une clinique trois étoiles pas remboursée par la sécu. Traduction : vous m'écrivez jamais et ça me fout la gerbe (non, j'plaisante, allez pas vous faire des idées) alors j'vais picoler à Pigalle avec les filles de bar qui utilisent les mots doux comme des consignes de bouteilles de Champagne.

Dédé: Putain ça pète ça, faudra que j'm'en souvienne ! Des fois j'me demande où j'vais chercher tout ça. C'est pas que j'craigne d'être en panne d'inspiration mais y'a des jours où les bulles me font comme des embruns sur la gueule de bois et j'me réveille avec les mots en vrac.

Dédé: Mais j'suis pas v'nu pour vous parler de mes nuits en soins intensif. Et puis vous inquiétez pas j'suis pas en train d'mourir de soif d'amour ou de faim de vous.

Dédé: On est dimanche, il est midi et j'viens d'aller prendre un café-calva avec Papy en regardant passer les gonzesses à la terrasse d'un bistro. Après le café-calva Papy il a pris un coup d'rouge et moi un Ricard. Ouais, Papy il aime bien ça boire un coup d'rouge en regardant passer les gonzesses, surtout quand y'a du soleil et un peu d'vent comme aujourd'hui. Celles qui l'connaissent savent pourquoi. Pour ceux qui l'connaissent pas j'vais vous l'dire. C'est pasqu'il aime regarder sous les jupes des filles quand le vent les soulève. C'est son côté vieux cochon qui s'en dédie pas. Alors là pendant qu'y r'gardait sous les jupes des filles moi j'lisais le canard du jour qu'a un nom de quotidien qui sort qu'une fois par semaine. Ouais pour une fois j'lisais pas Libé pasque Libé y'en pas l'dimanche. Le dimanche la presse bien-pensante de la gauche mollassonne fait relâche. Enfin pas tout à fait, elle se répand dans la presse de droite.

Dédé: J'dis pas tout à fait pasqu'aujourd'hui dans "Le journal du dimanche" (1€30 chez tous les marchands d'journaux ouverts le dimanche, mais j'vous préviens c'est un canard qu'est plutôt de droite) j'ai trouvé un truc que comme d'hab' j'vous livre entre guillemets (pasque je voudrais pas prendre à mon compte des mots qu'on risque pas d'confondre avec les miens) et in extenso :
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Dédé: Non, c'est pas qu'j'ai que j'me suis fait tirer ma mob de livraison de revue de presse, rassurez-vous, c'est qu'j'avais oublié de vous dire le titre de l'article. Un vrai monument de Une, la Tour Eiffel des premières pages, la statue du Commandeur de la rue de Solferino pour une interview du Pape des philosophes des beaux-quartiers. Le titre donc :


Dédé: C'est pas beau ça ? C'est pas vendeur ? C'est pas une vraie tête de gondole pour le feuilleton de l'été ? C'est pas une belle accroche pour un article fleuve style Bérézina de la force tranquille défaite par le faux ami de l'intérieur, le penseur en chemise blanche, le livreur express de pizza dialectique enfourchant son scooter de sauveur du monde pour aller porter la bonne parole humanitaire dans les rues défoncées de Kaboul à Sarajevo ? Attention hein, me faites pas dire ce que j'ai pas dit, Arielle Dombasle c'est pas un scooter. Ah ouais c'est vrai, j'vous avais pas dit que l'interview c'en est une de Bernard Henri-Lévy.

Dédé: Ben ouais, c'est de lui. Même le titre en première page il est de lui. Alors après cet amuse-bouche de quatre mots on tourne la page, et là on en arrive aux guillemets que j'avais malencontreusement ouverts trop tôt. Vous êtes bien assis, vous vous êtes servi un coup à boire. Vaut mieux hein les gonzesses, pasque ça va décoiffer. Pas BHL, lui rien le décoiffe, même pas le vent des boulets. Bon, alors j'y vais, je rouvre les guillemets.

"Oui, j'aurais pu voter pour Dany [ndDédé, Cohn-Bendit]. Mais il y avait cette alliance, que je trouvais contre nature, avec l'anti-libéral Bové. Donc, j'ai voté PS. Mais comme tout le monde : par habitude, sans y croire, et en ayant le sentiment qu'on essayait de ranimer un cadavre."

J'vous avais prévenu, ça décoiffe. Vous avez remarqué cette connivence discrète avec Cohn-Bendit qu'il appelle par son petit nom comme s'il voulait récupérer quelque chose pour après l'enterrement. C'est "Dany" qui va être content ! Et ce mépris affiché pour "Bové" qu'il vouerait volontiers aux gémonies. C'est José qui va être content ! Et comment, en douce, il fait un peu de pub pour son avant dernier bouquin (ouais le dernier c'était avec l'icône du silence, le Proust de l'obscénité à grand tirage – Houellebecq) dont le titre "Ce grand cadavre à la renverse" a été sournoisement et à son insu (il est mort depuis longtemps) emprunté à JPS sans rien dire jusqu'à ce qu'un journaliste pervers (il est au Figaro) le lui fasse remarquer.

Dédé: Enfin bref, voilà, tout est dit. BHL tire sur les ambulances, et laisse le cadavre du PS sur la route. Et y fait que ça dans cet article, parler du "cadavre", mais y a pas de quoi faire de l'ombre à Isidore Ducasse. C'est pas beau ça pour un "humanitaire de gauche", ouais je sais, ça fait un peu pléonasme, mais faut bien que j'remplisse des pages moi aussi. J'vais pas vous vendre une chronicle de douze lignes, Papy y me mettrait un pain.

Dédé: Vous croyez pas qu'vous allez vous en tirer comme ça, j'ai pas fini. Alors je rerouvre (me faites pas chier, si j'ai envie d'écrire rerouvre j'écris rerouvre pasque je rouvre j'l'ai déjà écrit plus haut et vu que j'ouvre encore ça fait rerouvre, et si y a encore une fois où y faudra qu'les ouvre ça fera rererouvre, suivez merde !) les guillemets et y va y en avoir un paquet :

"Donc le PS va mourir ? Non. Il est mort… Tout le monde, ou presque, le sait. Il est comme le cycliste d'Alfred Jarry qui pédalait alors qu'il était déjà mort. Ou comme le Chevalier d'Italo Calvino dont l'armure était vide. Il était mort."

"Pour vaincre la droite il faut d'abord briser la gauche" (1)

"… un PS qui ne semble plus être là que pour gérer ce qu'Hannah Arendt appelait "la déréliction du politique"". (2)

"[Il faut] en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade qui ne paraît ironiquement occupé, comme le prolétariat de jadis, qu'à "se nier en tant que tel" (3) ".

"L'histoire, disait Marx, a plus d'imagination que les hommes."

"Le nom dit le reste. Mal nommer les choses, disait Camus, c'est ajouter à la misère du monde."

"Il y a un vieux machin qui s'appelle la dialectique et qui a la bonne habitude de faire ses enfants dans le dos des acteurs de l'Histoire."

Elle vaut son pesant de cacahuètes la dernière, vous trouvez pas ? Infranchissable comme la muraille de Chine du métadiscours comme dirait P'pa, précise comme un SCUD envoyé sur les tours de La Rochelle au moment des Olympiades de la parlotte à contre-courant socialo-social qui reviennent tous les ans au mois de septembre pour la nécrologie des éléphants à la levée du corps.

Dédé: Ouf ! J'ai fini. Ah ben oui, j'avais dit in extenso mais faut pas exagérer, j'extends que c'que j'veux, pour le reste vous aviez qu'à demander 1€30 à Papy pour vous l'acheter le canard. Vous pensiez quand même pas qu'j'allais vous mettre du BHL dans le texte sur trois pages, vous auriez trouvé ça chiant et vous auriez eu raison. Y a que moi pour avoir, au réveil, l'abnégation de lire en entier une interview de BHL pour vous la livrer sur un plateau télé pendant qu'vous êtes avachi dans un fauteuil à regarder le Tour de France (dites moi pas non, j'vous croirais pas). Vous pendant ce temps vous faisiez votre quinté. Et Papy y r'gardait les gonzesses. Faut que j'vous aime pour lire du BHL pour vous au lieu d'regarder les gonzesses avec Papy.

Dédé: Vous avez vu au fait ? J'vous ai parlé du PS sans parler une seule fois de Sainte Ségolène. Normal, c'est pas moi qui vous en parlais, c'est Bernard. Et Bernard c'est un peu le Saint Bernard de la Madone du Poitou et vu qu'y parlait du cadavre il a pas osé lui faire de la peine. C'est qu'elle en a encore un peu besoin de son PS la Madone, même si y sent déjà beaucoup la mort.

Dédé: Et voilà, c'est fini. J'ai plus rien à vous dire, ça m'a épuisé d'faire tous ces guillemets avec c'qu'y avait dedans. C'est pas la peine de vous marrer sous cape et de dire entre vos dents "Dédé y fait chier à toujours se moquer des socialistes" pasque vous savez bien qu'si j'prends tout ce temps c'est pour pas qu'vous mouriez idiots à croire encore à l'avenir de "la gauche" alors que les patrons du "peuple de gauche", vos patrons quoi, y z'ont déjà la pelle à la main et le crêpe au revers du veston. Y a qu'leurs gueules d'enterrement qu'y z'ont pas besoin de changer. Pour le reste y z'ont commencé la mise en bière alors que le cadavre était pas encore froid.

Dédé: Ah oui, j'allais oublier, j'ai mis des p'tits numéros, faut quand même qu'je fasse les renvois. Non, j'vais pas roter à table, j'vais juste rendre à César ce que Bernard a emprunté aux autres. Alors j'y vais :
(1) Maurice Clavel. Si vous savez pas qui c'est vous avez qu'à chercher, et confondez pas avec Bernard ça vous brouillerait les idées.
(2) Si vous savez pas c'que c'est la "déréliction" vous avez qu'à ouvrir un dico (même dans un petit vous allez trouver), y a longtemps qu'ça vous est pas arrivé. C'est pas compliqué vous en ouvrez un que quand j'passe pasque vous avez peur de passer pour des nazes. Vous inquiétez pas, vous passez pas, vous y êtes et vous le restez.
(3) In "Le prolétariat universel", brochure anonyme (1975).

Dédé: Bon, quand même BHL c'est le spécialiste de la salade composée. Il est un peu mesclun je trouve. C'est vrai, y peut pas vous faire une pleine page dans le JDD (Le Journal Du Dimanche putain ! 1€30 chez tous les marchands de journaux ouverts le dimanche) sans piquer des trucs à Sartre, Camus, Arendt, Jarry, Calvino, Clavel (Maurice, pas Bernard), Marx et même des anonymes… Sans compter tout ce qu'y vous glisse sous le manteau en provenance de Blum ou de Jaurès (il aurait plus manqué qu'il les oublie ces deux là). Il est même parvenu à parler de Sarkozy, mais ça c'est normal puisqu'il est socialiste.

Dédé: Bref ! Bernard tu déconnes, Arielle va pas être contente.

Dédé: Salade composée j'vous disais. Y prend un peu de tout un peu partout, y secoue et y fait comme si c'était lui qui parlait. Mais faut quand même dire que sans le secours des autres ça sonne un peu creux et un peu lourd son discours à BHL. On dirait un Big-Mac :
Une tranche de pain qu'est pas du pain,
Une feuille de salade,
Un peu de sauce infâme,
Une tranche de fromage fondu,
Un peu de sauce immonde,
Un steak trop cuit
Une feuille de salade,
Un peu de sauce immonde,
Une feuille de salade,
Un steak trop cuit
Un peu de sauce immonde,
Une tranche de fromage fondu,
Un peu de sauce infâme,
Une feuille de salade,
Une tranche de pain qu'est pas du pain.

La part qui revient à BHL ? C'est les tranches de pain qu'est pas du pain.
Le tout immangeable.

Dédé: J'dis Big-Mac pasque je sais pas si vous vous souvenez mais il est allé faire la tournée des Mac-Do chez l'oncle Sam y a pas longtemps. Vous vous souvenez pas, tant pis, creusez-vous ou demandez à Papy.

Dédé: Putain, y pourrait rester petit franchouillard socialo-bobo et bouffer des sandwiches SNCF le dimanche au marché d'la rue Daguerre, ça serait plus facile à avaler.


Ciao les gonzesses, c'était Dédé.