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Sénégal.France Mars à Juillet 1974,Pages 81°82°83° Bon °
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Sénégal.France Mars à Juillet 1974,Pages 81°82°83° Bon °
A l’arrivée tardive, Papa ouvrit une bouteille de bière et Ty et les enfants eurent droit à un jus d’orange. Maman, heureuse de nous accueillir, avait regardé la télé et fini de préparer nos chambres. Ma grand-mère paternelle, ma chère mémé Madeleine était montée se coucher et après un moment de conversation, on s’embrassa pour retrouver nos bons lits du « Clos sur la Route ». Je n’avais pas abordé notre sujet majeur, « notre départ », voulant prendre le temps de bien en expliquer les raisons à mes parents. J’avais rappelé à Mathilde que nous ne dirions à personne, de l’origine réelle, de ce bouleversement que nous vivions. Bien sûr, que cela me coûtait de cacher la vérité à ceux que j’aimais le plus au monde…Mais, dans mon désir de réussir le sauvetage de ma famille, il y avait cet immense espoir d’y arriver, sans faire inutilement souffrir…Ceux que l’on aimait. Ty, était bien et pour la première fois depuis longtemps, nous allions dormir dans un grand lit, suffisamment large pour que l'on puise s'endormir sans être l’un prés de l’autre. Depuis plusieurs mois, c’était ainsi que l’on vivait, sans que l’on fasse l’amour. Il en était ainsi. C’était une règle et je pense que pour Ty, cela devait lui convenir. Je m’étais promis, que tant qu’elle n’aurait pas pu retrouver en elle, une véritable soif d’amour à notre égard, un vrai désir d’aimer, que je ne changerais pas de comportement. La grande maison était calme et avant de m’endormir, je songeais à l’œuvre de mes parents, réalisée ici, à tous ces beaux souvenirs, ces inoubliables noëls que nous avions vécus en famille…
"Ma grand-mère avait retrouvé ses Vosges natales en 1961, après l’exode de Tunisie, à 84 ans. Sa « chère » présence, au sein de notre famille, fut une des raisons déterminantes, dans le choix de mes parents, de s’implanter dans les Vosges, à Nompatelize, lieu de mémoire familiale des Tremsal. Madeleine Soudain, ma grand-mère, était native de Mirecourt. Après avoir épousé mon grand-père, Paul Tremsal, brillant universitaire, ils s’installèrent à Tunis, ou un poste dans l’instruction publique, lui avait été proposé, avant la fin du siècle. Anne-Marie et Jean, leurs deux enfants, naquirent à Mirecourt, pour causes de sécurité sanitaire. Leur vie, bien qu’exaltante, ne les épargna pas. Leur fille aînée, Anne-Marie, ma marraine, devait succomber dans son lycée, sous les bombardements alliés de Tunis, de mars 1943…Notre cher pépé Paul, ne se remit jamais de ce drame. Il devait nous quitter et rejoindre sa fille aimée, en juillet 1946. En ce qui me concerne, j’ai des « images » très précises, imprimées dans mon cerveau, de cette chère tante Annie, qui me prenait souvent dans ces bras, et m’emmenait me promener, et qui me gâtait en revenant de son Lycée…"
"Ma grand-mère avait retrouvé ses Vosges natales en 1961, après l’exode de Tunisie, à 84 ans. Sa « chère » présence, au sein de notre famille, fut une des raisons déterminantes, dans le choix de mes parents, de s’implanter dans les Vosges, à Nompatelize, lieu de mémoire familiale des Tremsal. Madeleine Soudain, ma grand-mère, était native de Mirecourt. Après avoir épousé mon grand-père, Paul Tremsal, brillant universitaire, ils s’installèrent à Tunis, ou un poste dans l’instruction publique, lui avait été proposé, avant la fin du siècle. Anne-Marie et Jean, leurs deux enfants, naquirent à Mirecourt, pour causes de sécurité sanitaire. Leur vie, bien qu’exaltante, ne les épargna pas. Leur fille aînée, Anne-Marie, ma marraine, devait succomber dans son lycée, sous les bombardements alliés de Tunis, de mars 1943…Notre cher pépé Paul, ne se remit jamais de ce drame. Il devait nous quitter et rejoindre sa fille aimée, en juillet 1946. En ce qui me concerne, j’ai des « images » très précises, imprimées dans mon cerveau, de cette chère tante Annie, qui me prenait souvent dans ces bras, et m’emmenait me promener, et qui me gâtait en revenant de son Lycée…"
*
La bonne odeur du pain grillé, me fit lever tôt, comme j’en avais l’habitude, et je savais que j’allais retrouver mon père à la cuisine. La journée s’annonçait froide mais avec du soleil. Nous étions seuls et je décidais de lui parler, de lui dire que notre départ de France, était prévu pour la fin juillet…Au bout d’un moment, après lui avoir raconter en détail, ma rencontre avec Apo, sa proposition etc…Mon père, aussi ému que moi, bouleverser aussi, voulut me rassurer.
--Mon cher Marc, depuis ta jeunesse, assez mouvementée, tu as toujours bien mené ta barque, et bien que tu remettes en question toute ta réussite à Paris, si votre bonheur en dépend, nous serons, ta maman et moi à vos côtés par le cœur et notre compréhension.
Toujours discret sur notre drame personnel, ne voulant pas le peiner, je persistais à lui cacher pour l’instant, la vraie cause de ce départ. En avait-il perçu, lui, le médecin, l’époux, le père, certains prémisses ?... Après le café au lait pris avec lui dans la cuisine, mon père m’embrassa, et retourna dans sa chambre. La maison était toujours silencieuse. Je l’avais observé et connaissant sa sensibilité, je savais qu’il ne tarderait pas à en parler à maman, au calme, en trouvant les mots, les phrases…
Rejoignant l’étage où nos parents avaient aménagé plusieurs chambres, j’allais à là loggia, un lieu d’hommage, de souvenirs, envers deux personnages de notre histoire.
Je commencerai par notre ancêtre, le grand Frédéric Mistral. Ma grand-mère maternelle Blanche Mistral, était l'arrière petite cousine germaine du poète, chantre de la langue d’oc, et ma mère était donc, l’arrière arrière petite cousine de ce grand écrivain, prix Nobel en 1904, qu’elle aimait appeler Frédéric Mistrau. (Mistral en provençal). Maman avait vécu jusqu'à vingt ans en Provence et le language provençal ne lui était pas du tout étranger.
L’autre « héros », qui avait trouvé sa place ici, était aussi proche de ma mère, qu’un parent, tant elle l’avait admiré, toute sa vie de jeune fille et par la suite ! C’était surtout Bonaparte, avant d’être Napoléon. Dans ce lieu, que mon père et ma mère avaient voulu concevoir, une multitude d’ouvrages, de documents, de gravures, d’objets, étaient à disposition. Aussi, dans le décor, un piano très ancien, un grand canapé, une vitrine avec des distinctions, une grande commode et le livre d’or. Un vitrail religieux amovible devant une grande fenêtre, agrémenté cet espace, propice à la pensée littéraire et historique.
En regardant le grand séjour du bas, de la balustrade, je me souvenais du déjeuner de mon mariage en 1963, dans ce lieu, à l’époque la grange familiale en terre battue, ou nous avions pu réunir plus de 80 personnes…L’heure passait et Christian et Isabelle, en se levant, me rejoignirent. Maman ne tarda pas et avec sa grande tendresse me dit à l’oreille :
--Je sais maintenant, ton papa m’a raconté et vous serez toujours dans mon cœur.
Un deuxième petit déjeuner avec les enfants et papa me proposa qu’on aille ensemble faire les courses à Saint Dié, la ville la plus proche. Maman nous dit en regardant papa :
--Que va t’on faire mon petit Jean, pour le déjeuner ? Papa répondit :
--Mettez le couvert. Pour le repas, ce sera la surprise ma chérie…
Après la toilette, je regardais une fois encore, dans la petite bibliothèque, sauvée lors de l’exode de Tunisie, si je retrouvais le fameux livre sur la Croisière Noire Citroën. Mon père avait connu un des médecins qui avait participé à l’expédition, le Docteur Delattre. Je me souviens de lui, de son élégance en tenue saharienne. Avec plaisir, je découvrais les deux ouvrages. La Transsaharienne Citroën et La Croisière Noire Citroën. Histoire vécues où la suprématie de la mécanique dominait cette épopée humaine. Il y avait un feuillet à l’intérieur, où il était écrit en référence de la main de papa, « Très beau Film, 1926, de Léon Poirier, « La Croisière Noire », vu à Tunis…
Le chien Blacky de mes parents avait pris possession du garage. Un chenil fut construit pour lui par Monsieur Mongel à la suite de l’incident sérieux, où il avait griffé ou mordu le petit Guillaume. Ce chenil était trop loin de la maison. C’est donc là, à l’entrée de la maison que ce brave chien, passait le plus clair de son temps, attaché à une longue chaîne…
Avant de partir, j’embrassais maman, et lui glissais à l’oreille :
--Maman, faites bouillir des pommes de terre.
Dans la voiture, l’on parla des futures élections. Mon père, lui le Gaulliste de toujours, n’avait pas encore fait son choix. On attendait la liste des autres candidats. J’étais heureux de me retrouver dans la Peugeot, seul avec mon père. Cet homme qui avait été Médecin libéral, Maire de Tunis, élu sur la liste du RPF, créé par De Gaulle en 1947, avait repris dés octobre 1961, sa noble vie de médecin. Auscultant, dépistant dans les écoles, les risques de maladies infantiles, n’ayant pas pu ouvrir un cabinet de pédiatre, faute d’autorisation du Conseil général national de l’ordre. Lui qui avait pratiqué cette spécialité toute sa vie à Tunis, avait eu heureusement, l’opportunité d’accepter, ce poste de médecin d’hygiène scolaire dans les Vosges, quelques mois après son expulsion de Tunisie.
La maison de Nompatelize étant en travaux, mes parents et Geneviève, s’installèrent en location, à Rambervilliers. Mémé Madeleine était restés à St Rémy de Provence jusqu’à Noél. Ces premiers mois suivant l’exode, avait fait que les enfants encore à charge, se répartissent chez des oncles et tantes, dans la région de Valence. Ainsi ils pourraient poursuivre leur scolarité, et rejoindre les Vosges à la fin des importants travaux de la maison familiale.
La neige avait disparu. Ici, les paysages étaient imposants, d’un vert profond. Il semblait qu’une seule espèce d’arbre dominait. Le sapin des Vosges. Mon esprit vagabonda vers l’Afrique, si différente, où bientôt j’allais partir. J’observais mon père. Je voyais qu’il avait envi de me parler…Je lui proposais de faire une surprise à maman en commandant une choucroute, lui disant que je participerais aux frais :
--D’accord, c’est une bonne idée, me dit-il. Mon père avait ses fournisseurs, marchands de légumes, et de fruits, charcutier, traiteur, un bon boulanger. En 1974, l’aire des supermarchés commençait, mais mon père voulait rester fidèle à ses commerçants. Une bonne heure de courses et l’on ne tarda pas à rentrer à la maison.
Maman fut toute contente, il ne restait qu’à faire réchauffer la choucroute, les pommes de terres étaient prêtes. Les enfants étaient joyeux. Isabelle avait fait un dessin que maman apprécia. Mémé jouait au piano. Le beau piano couleur ambre, ramené de Tunisie. Ty, mit le couvert et après avoir bu un verre de grenache, on passa à table. Après le Bénédicité, maman servit le grand plat de la choucroute.
La Télé au journal parlé, diffusait des interviews d’hommes politiques… Il était question de René DUMONT, candidat possible à la présidentielle, authentique tribun écologique et chantre du catastrophisme, et d’Alain Poher…Pendant le déjeuner, je décidais de parler du Domaine, du Sénégal. Papa, connaissait un peu l’œuvre de Senghor. C’est lui qui aborda la fabuleuse histoire de la Croisière Noire Citroën et aussi le souvenir de la transsaharienne Citroën. Je lui disais que j’avais parcouru dans sa bibliothèque ses deux ouvrages. La choucroute fut un régal pour tout le monde, ainsi que le vin blanc Traminer que papa avait servi. Maman nous demanda, si tout se passait bien à Paris et comment je faisais pour clore mon studio de publicité, et rompre avec ma clientèle. C’est lorsque que je leur expliquais, que la situation là-bas m’obligeait à investir, que mon père un peu inquiet, me dit :
--Mon petit Marc, ne prends tu pas de gros risques ? Il ne faut pas que tu t’endettes. N’oublie pas de poursuivre le remboursement du prêt familial à tonton Paul Molle.
En effet, j’avais obtenu une aide, à un moment difficile et mon père me le rappeler. Le fait d’apprendre que Ty allait avoir un emploi et un job sympa, détendit l’atmosphère. Les enfants quittèrent la table et l’on s’attarda à l’heure du café, à parler politique…L’après-midi nous avons joué aux cartes, dans la petite pièce Lorraine. Un beau soleil agrémentait notre court séjour et dans le bureau, je me replongeais dans la lecture de l’épopée Citroën. Papa et maman étaient montés se reposer. Les enfants étaient dehors au portique et avec Ty on alla aussi faire une petite sieste. Je devais appeler Apo pour lui dire que mon plan était bien respecté, et suivait son cours et que Mathilde allait faire son stage à Jet tours…
Il me tardait d’avoir mon bateau et de naviguer, de le roder sur la Seine.
Pour mon permis, normalement avec deux rendez-vous collectif, je pourais le passer ensuite.
--Mon cher Marc, depuis ta jeunesse, assez mouvementée, tu as toujours bien mené ta barque, et bien que tu remettes en question toute ta réussite à Paris, si votre bonheur en dépend, nous serons, ta maman et moi à vos côtés par le cœur et notre compréhension.
Toujours discret sur notre drame personnel, ne voulant pas le peiner, je persistais à lui cacher pour l’instant, la vraie cause de ce départ. En avait-il perçu, lui, le médecin, l’époux, le père, certains prémisses ?... Après le café au lait pris avec lui dans la cuisine, mon père m’embrassa, et retourna dans sa chambre. La maison était toujours silencieuse. Je l’avais observé et connaissant sa sensibilité, je savais qu’il ne tarderait pas à en parler à maman, au calme, en trouvant les mots, les phrases…
Rejoignant l’étage où nos parents avaient aménagé plusieurs chambres, j’allais à là loggia, un lieu d’hommage, de souvenirs, envers deux personnages de notre histoire.
Je commencerai par notre ancêtre, le grand Frédéric Mistral. Ma grand-mère maternelle Blanche Mistral, était l'arrière petite cousine germaine du poète, chantre de la langue d’oc, et ma mère était donc, l’arrière arrière petite cousine de ce grand écrivain, prix Nobel en 1904, qu’elle aimait appeler Frédéric Mistrau. (Mistral en provençal). Maman avait vécu jusqu'à vingt ans en Provence et le language provençal ne lui était pas du tout étranger.
L’autre « héros », qui avait trouvé sa place ici, était aussi proche de ma mère, qu’un parent, tant elle l’avait admiré, toute sa vie de jeune fille et par la suite ! C’était surtout Bonaparte, avant d’être Napoléon. Dans ce lieu, que mon père et ma mère avaient voulu concevoir, une multitude d’ouvrages, de documents, de gravures, d’objets, étaient à disposition. Aussi, dans le décor, un piano très ancien, un grand canapé, une vitrine avec des distinctions, une grande commode et le livre d’or. Un vitrail religieux amovible devant une grande fenêtre, agrémenté cet espace, propice à la pensée littéraire et historique.
En regardant le grand séjour du bas, de la balustrade, je me souvenais du déjeuner de mon mariage en 1963, dans ce lieu, à l’époque la grange familiale en terre battue, ou nous avions pu réunir plus de 80 personnes…L’heure passait et Christian et Isabelle, en se levant, me rejoignirent. Maman ne tarda pas et avec sa grande tendresse me dit à l’oreille :
--Je sais maintenant, ton papa m’a raconté et vous serez toujours dans mon cœur.
Un deuxième petit déjeuner avec les enfants et papa me proposa qu’on aille ensemble faire les courses à Saint Dié, la ville la plus proche. Maman nous dit en regardant papa :
--Que va t’on faire mon petit Jean, pour le déjeuner ? Papa répondit :
--Mettez le couvert. Pour le repas, ce sera la surprise ma chérie…
Après la toilette, je regardais une fois encore, dans la petite bibliothèque, sauvée lors de l’exode de Tunisie, si je retrouvais le fameux livre sur la Croisière Noire Citroën. Mon père avait connu un des médecins qui avait participé à l’expédition, le Docteur Delattre. Je me souviens de lui, de son élégance en tenue saharienne. Avec plaisir, je découvrais les deux ouvrages. La Transsaharienne Citroën et La Croisière Noire Citroën. Histoire vécues où la suprématie de la mécanique dominait cette épopée humaine. Il y avait un feuillet à l’intérieur, où il était écrit en référence de la main de papa, « Très beau Film, 1926, de Léon Poirier, « La Croisière Noire », vu à Tunis…
Le chien Blacky de mes parents avait pris possession du garage. Un chenil fut construit pour lui par Monsieur Mongel à la suite de l’incident sérieux, où il avait griffé ou mordu le petit Guillaume. Ce chenil était trop loin de la maison. C’est donc là, à l’entrée de la maison que ce brave chien, passait le plus clair de son temps, attaché à une longue chaîne…
Avant de partir, j’embrassais maman, et lui glissais à l’oreille :
--Maman, faites bouillir des pommes de terre.
Dans la voiture, l’on parla des futures élections. Mon père, lui le Gaulliste de toujours, n’avait pas encore fait son choix. On attendait la liste des autres candidats. J’étais heureux de me retrouver dans la Peugeot, seul avec mon père. Cet homme qui avait été Médecin libéral, Maire de Tunis, élu sur la liste du RPF, créé par De Gaulle en 1947, avait repris dés octobre 1961, sa noble vie de médecin. Auscultant, dépistant dans les écoles, les risques de maladies infantiles, n’ayant pas pu ouvrir un cabinet de pédiatre, faute d’autorisation du Conseil général national de l’ordre. Lui qui avait pratiqué cette spécialité toute sa vie à Tunis, avait eu heureusement, l’opportunité d’accepter, ce poste de médecin d’hygiène scolaire dans les Vosges, quelques mois après son expulsion de Tunisie.
La maison de Nompatelize étant en travaux, mes parents et Geneviève, s’installèrent en location, à Rambervilliers. Mémé Madeleine était restés à St Rémy de Provence jusqu’à Noél. Ces premiers mois suivant l’exode, avait fait que les enfants encore à charge, se répartissent chez des oncles et tantes, dans la région de Valence. Ainsi ils pourraient poursuivre leur scolarité, et rejoindre les Vosges à la fin des importants travaux de la maison familiale.
La neige avait disparu. Ici, les paysages étaient imposants, d’un vert profond. Il semblait qu’une seule espèce d’arbre dominait. Le sapin des Vosges. Mon esprit vagabonda vers l’Afrique, si différente, où bientôt j’allais partir. J’observais mon père. Je voyais qu’il avait envi de me parler…Je lui proposais de faire une surprise à maman en commandant une choucroute, lui disant que je participerais aux frais :
--D’accord, c’est une bonne idée, me dit-il. Mon père avait ses fournisseurs, marchands de légumes, et de fruits, charcutier, traiteur, un bon boulanger. En 1974, l’aire des supermarchés commençait, mais mon père voulait rester fidèle à ses commerçants. Une bonne heure de courses et l’on ne tarda pas à rentrer à la maison.
Maman fut toute contente, il ne restait qu’à faire réchauffer la choucroute, les pommes de terres étaient prêtes. Les enfants étaient joyeux. Isabelle avait fait un dessin que maman apprécia. Mémé jouait au piano. Le beau piano couleur ambre, ramené de Tunisie. Ty, mit le couvert et après avoir bu un verre de grenache, on passa à table. Après le Bénédicité, maman servit le grand plat de la choucroute.
La Télé au journal parlé, diffusait des interviews d’hommes politiques… Il était question de René DUMONT, candidat possible à la présidentielle, authentique tribun écologique et chantre du catastrophisme, et d’Alain Poher…Pendant le déjeuner, je décidais de parler du Domaine, du Sénégal. Papa, connaissait un peu l’œuvre de Senghor. C’est lui qui aborda la fabuleuse histoire de la Croisière Noire Citroën et aussi le souvenir de la transsaharienne Citroën. Je lui disais que j’avais parcouru dans sa bibliothèque ses deux ouvrages. La choucroute fut un régal pour tout le monde, ainsi que le vin blanc Traminer que papa avait servi. Maman nous demanda, si tout se passait bien à Paris et comment je faisais pour clore mon studio de publicité, et rompre avec ma clientèle. C’est lorsque que je leur expliquais, que la situation là-bas m’obligeait à investir, que mon père un peu inquiet, me dit :
--Mon petit Marc, ne prends tu pas de gros risques ? Il ne faut pas que tu t’endettes. N’oublie pas de poursuivre le remboursement du prêt familial à tonton Paul Molle.
En effet, j’avais obtenu une aide, à un moment difficile et mon père me le rappeler. Le fait d’apprendre que Ty allait avoir un emploi et un job sympa, détendit l’atmosphère. Les enfants quittèrent la table et l’on s’attarda à l’heure du café, à parler politique…L’après-midi nous avons joué aux cartes, dans la petite pièce Lorraine. Un beau soleil agrémentait notre court séjour et dans le bureau, je me replongeais dans la lecture de l’épopée Citroën. Papa et maman étaient montés se reposer. Les enfants étaient dehors au portique et avec Ty on alla aussi faire une petite sieste. Je devais appeler Apo pour lui dire que mon plan était bien respecté, et suivait son cours et que Mathilde allait faire son stage à Jet tours…
Il me tardait d’avoir mon bateau et de naviguer, de le roder sur la Seine.
Pour mon permis, normalement avec deux rendez-vous collectif, je pourais le passer ensuite.
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Dernière édition par tremsal le Jeu 14 Juil - 14:16, édité 13 fois (Raison : Bon document)
tremsal- MacadAdo
- Messages : 113
Date d'inscription : 12/08/2010
Re: Sénégal.France Mars à Juillet 1974,Pages 81°82°83° Bon °
Je prends un peu plus de temps vu que ce passage me parle pour deux raisons.
-Tunis bien sur avec ce que j'ai connu
-Les Vosges avec sa bête
Je connais tellement bien ces endroits ...( je suis native ( enfin presque) de la Haute marne et j'ai été très souvent à Plombière les bains..entre autre.
Lorsque tu parles des pommes de terre au lard avec la salade, ce fût un de mes plats préférés mais on mangeait ça avec des pissenlits.
Au plaisir de te lire encore car ta plume possède vraiment une foule d'émotions.
Sylvie
-Tunis bien sur avec ce que j'ai connu
-Les Vosges avec sa bête
Je connais tellement bien ces endroits ...( je suis native ( enfin presque) de la Haute marne et j'ai été très souvent à Plombière les bains..entre autre.
Lorsque tu parles des pommes de terre au lard avec la salade, ce fût un de mes plats préférés mais on mangeait ça avec des pissenlits.
Au plaisir de te lire encore car ta plume possède vraiment une foule d'émotions.
Sylvie
SYLVIE,
JE SUIS TRES SENSIBLE A TES MESSAGES AFFECTUEUX ET SINCERES
Je suis curieux...Tu es blonde?brune? Marc
Je suis curieux...Tu es blonde?brune? Marc
tremsal- MacadAdo
- Messages : 113
Date d'inscription : 12/08/2010
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