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Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
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Ratoune
Dédé
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: Y a qu'l'intention qui compte !
Dédé: Tiens, tant qu'j'y pense, vous avez l'bonjour d'Alfred. Vous m'connaissez les gonzesses, j'suis pas du genre à faire des politesses inutiles, ni des courbettes à me casser les reins, encore moins à faire les courses des autres. Même les p'tites vieilles j'les aide pas à porter leur cabas. En plus j'suis sûr qu'Alfred vous savez même pas qui c'est. Alors vous pensez si j'm'en tape de vous transmettre son bonjour. N'empêche qu'y vient d'vous faire un sacré pied d'nez l'Alfred. Et qu'j'en ai pas vu beaucoup pour s'offusquer de ses grimaces. Remarquez bien qu'il aurait tort de s'priver, pasque dans l'genre mous du bulbe vous vous posez un peu là.
Dédé: Mais bon, vous avez vu ma tronche (dites pas non j'sais bien qu'vous avez toutes ma photo chez vous), c'est pas moi qu'ça va déranger les contorsions faciales à l'Alfred. Au contraire j'me dis qu'j'ai toutes mes chances. Pas d'gagner au loto bande de nazes. Ca j'vous l'laisse. Le loto c'est un truc de pauvres, j'vais pas aller vous tirer le gain d'la bouche vu qu'vous êtes toutes là à baver sur vot' téloche du vendredi soir pour voir si des fois vous auriez pas coché l'numéro d'vot' bonne étoile. J'vous les laisse vos tickets perdants, moi j'vais jouer dans la cour des grands. Ouais des grands d'ce monde. A moi les p'tites suédoises !
Dédé: C'est vrai que j'vous l'ai pas dit mais vous auriez pu d'viner puisque depuis quek jours vous savez que quand je s'rai grand j'vais faire auteur à succès. Alors ouais j'vais aller traîner mes guêtres de traîne savates dans tous les endroits où j'pourrais croiser des gens qui paieront pour toucher mon marcel. J'suis sûr qu'y aura même des gonzesses pour essayer d'me mettre la main dans l'calbut pour voir si des fois ça leur porterait pas bonheur pour l'euromillion. C'est sûr qu'y en a du bonheur dans mon calbut ! Faut dire qu'dans les cocktails mondains y a beaucoup d'pauvres déguisés qu'ont un ticket d'loto dans l'larfeuille. C'est même le seul bifton qu'y z'ont les malheureux. Donc à partir d'hier soir j'tente ma chance dans tous les salons où on cause pour faire causer. De moi d'préférence. Ca s'appelle du lobbying. Moi jusqu'à maint'nant j'app'lais ça d'la magouille mais y paraît qu'chez les grands d'ce monde c'est un mot qu'y faut pas prononcer et qu'c'est mieux de dire lobbying. Y a des fois où j'suis pas contrariant. Pas souvent j'vous l'accorde, mais si c'est pour servir ma cause j'veux bien pas être contrariant et apprendre deux ou trois mots d'anglais pour faire avancer mes pions sur l'échiquier du grand monde.
Dédé: Y a Papy qu'est en train d'lire par-dessus mon épaule pour vérifier qu'j'écris pas des gros mots pasque ça fait mauvais genre compte tenu d'mes projets qu'y dit. Et d'ailleurs vous avez r'marqué que j'ai pas encore écrit une seule fois putain (enfin j'crois pas, vous m'direz hein, ceux qui suivent) et que depuis quek temps j'vous traite plus de bande de cons mais de bande de nazes. Je progresse en langage châtié. Encore quelques mois et j'suis sûr que j'boufferai plus mes mots. J'pourrai aller diner chez les bobos sans cracher dans la soupe. Enfin, pas tout d'suite, j'attendrai d'avoir rejoint mes potes au bistro pour aller dégueuler. Pasque la soupe faut savoir la faire. Même la soupe à l'oseille c'est pas facile à faire, vous avez qu'à voir comment qu'y nous la massacrent et qu'y nous cassent les couilles avec celle qu'y nous servent tous les jours ceux qu'en ont. D'l'oseille, pas des couilles. Donc y a Papy qui r'garde par-dessus mon épaule. En vrai ça m'dérange mais j'fais comme si que non. Question de savoir-vivre. Au fait puisque j'en parle (j'dis pas "on" pasque vous vous parlez jamais d'rien) vous l'avez lu le "Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations" dont on vous a causé avec Swann y'a bientôt deux s'maines ? Non ? J'en étais sûr, vous avez sauté sur l'occasion qu'on disait qu'c'était pas facile à lire pour pas l'lire. Ah, faut pas vous filer des prétextes à vous, vous ratez pas une occasion d'vous engouffrer dans la brèche de l'inculture. Et cui de Desproges de traité d'savoir-vivre vous l'avez lu ? Non plus ? Putain ! Dites moi directos de quoi vous voulez qu'on cause j'vous en f'rai une chronicle rien qu'pour vous comme ça au moins j'aurai pas l'impression d'avoir perdu mon temps.
Dédé: Ceci dit, sans m'vanter il a fait vach'ment beau aujourd'hui. Ouais j'dis ça pasqu'à la météo d'la téloche y z'avaient dit qu'y pleuvrait. On peut plus faire confiance à personne. Vous m'direz qu'ça fait longtemps qu'la météo d'la téloche elle raconte des conneries y paraît. J'le sais, c'est pour ça que j'vous en cause pasque si j'vous parle de la pluie et du beau temps là j'suis sûr qu'vous allez suivre, alors j'vous file un p'tit temps d'répit dans la discussion. Quoi, y a qu'moi qui cause ! Et alors ! J'vous empêche pas d'répondre. C'est pas pasque j'ai une conversation intéressante qu'vous avez pas l'droit d'essayer d'vous mettre à niveau.
Dédé: Donc j'en étais resté à mon casse-croûte chez les riches juste après qu'Papy soit v'nu m'déranger. Là j'suis tranquille il est parti se servir un coup d'rouge avant d'faire la bouffe pour ce soir. Des patates au lard y nous fait. Il adore ça. Moi aussi, ça tombe bien. Et comme ça j'ai l'temps d'vous entretenir tranquillement d'mes intentions. Comment ça enfin ? Pour une fois que j'vous ai pas filé un mot peau d'banane au détour d'une phrase, que j'suis gentil avec vous, que j'm'inquiète de savoir si vous suivez, vous v'nez quand même me casser les burnes pasque j'en viens pas assez vite au fait. J'crois bien qu'si vous continuez j'vais r'commencer à vous traiter de bande de cons pasque ce s'ra bien tout c'que vous aurez mérité.
Dédé: Donc j'vais vous causer d'mes intentions ! Et ben figurez vous qu'elles sont bonnes. Ouais, j'reviens de l'enfer. Me dites pas qu'vous savez pas où c'est. L'enfer c'est là où on fout tous les livres qu'on lira pas, qu'on lit pas ou qu'on a jamais lus. Y doit être plutôt grand l'enfer chez vous. Donc je reviens d'l'enfer et là j'me dis qu'y a d'l'espoir pour les mecs pleins de bonnes intentions. D'ailleurs on en a eu la preuve hier. Et m'dites pas qu'vous savez pas d'quoi j'veux parler pasque le monde entier s'est l'vé comme un seul homme (sauf Papy et moi, on buvait un coup d'Margaux et on avait pas l'intention d'le renverser). Alors moi, rien qu'de savoir qu'les intentions c'est plus intéressant qu'le résultat c'est un truc qui m'réjouit. J'vais faire part d'mes intentions à toutes les jolies gonzesses que j'vais croiser et je s'rai aussi heureux qu'si j'avais eu droit à une turlute. Vous imaginez le temps qu'ça va m'faire gagner. Et l'pognon j'vous en parle même pas. En même temps c'est un truc qu'y faudrait pas qu'ça s'ébruite dans mon clandé pasque sinon ma p'tite entreprise qui jusque là s'en tirait plutôt bien risque d'être une nouvelle victime de la crise. Donc, la turlute par intention, ça c'est fait. J'peux m'consacrer à des choses utiles à la société. Comme par exemple fouteur de merde ou bienfaiteur de l'humanité. C'est un peu pareil en fait. Et venez pas m'dire que j'ai tort. D'abord si y avait pas d'fouteur de merde qui c'est qu'aurait l'idée de faire bienfaiteur de l'humanité ? Hein ? Allez, vous qu'êtes si forts en gueule dites le. Qui c'est ? Ben dites le, soyez pas timides, jouez pas vos mijaurées, vous en crevez d'envie d'le dire et vous osez pas pasque vous avez peur du qu'en dira-t-on. Vous avez qu'à faire comme moi et vous asseoir dessus au qu'en dira-t-on. C'est vrai qu'vous vous êtes déjà assises sur tellement de truc pas propres qu'vous avez plus place sous vos fesses, mais vous allez voir, c'est facile en fait. Allez, un p'tit effort et vous allez réussir à l'dire. Donc… Qui c'est qu'aurait l'idée de faire fouteur de merde ou bienfaiteur de l'humanité ?...
Dédé: Ben oui, voilà, c'est Dédé. Vous voyez qu'c'était pas si difficile. Faut vraiment vous tirer tous les mots d'la bouche à vous. Ouais, ça commence comme ça le lobbying. Là j'en vois une qui vient d'tomber d'sa chaise tellement elle a été surprise de l'aisance avec laquelle je venais de raccrocher le wagon du début d'ma chronicle.
Dédé: Donc maintenant tout l'monde est au courant que le sujet de cette chronicle c'est : Lobbying et Intention. Putain, j'pourrais faire des conférences moi. Un titre pareil, rien qu'sur l'affiche tu sais qu'ça peut être fait que par quelqu'un qu'est pas la moitié d'un con. Tiens par exemple, sous l'titre tu colles, j'sais pas moi Alain Minc, ou Michel Onfray, ou Bernard-Henri Lévy et tu fais salle comble au buffet d'la gare de Decazeville. Bon d'accord, là j'ai pris des exemples avec trois quart et pas la moitié, mais c'est pour qu'vous puissiez vous y habituer doucement. Si j'vais trop vite pour vous coller entre les mains de Saint Thomas d'Aquin vous allez décrocher tout d'suite et j'aurais raté mon objectif. Et venez pas m'dire que STd'A il est mort et qu'alors y peut plus en faire des conférences pasque si des cons y peuvent en faire j'vois pas pourquoi j'pourrais pas faire conférencer des morts.
Dédé: Bien, vous voilà donc toutes derrière moi les gonzesses, debout comme un seul homme, prêtes à me suivre au bout des restes du monde où je vais mener, avec votre aide mes opérations de lobbying pour que bientôt ce soit pour moi que le monde entier se lève à l'unisson. Sauf Papy pasque j'le connais, il aura encore un verre de Margaux à la main et y voudra pas l'renverser.
Dédé: Et c'est là qu'vous allez m'demander "et pourquoi tout l'monde se lèverait ?". Ah ben, pas pour Danette, c'est sûr. Non, tout simplement pour m'applaudir. Et là vous comprenez pourquoi Papy et moi on s'est pas l'vés hier, pasque applaudir avec un verre de Margaux c'est pas facile. En plus ça tombait bien on avait pas du tout envie d'applaudir, on s'est dit qu'y aurait bien assez de bobos et de pseudo bien-pensant, tiens genre BHL au hasard, pour le faire sans avoir pris l'temps d'se demander pourquoi. Et vous, vous vous lèverez pour applaudir quoi ?
Dédé labellisé Nobel de la Chronicle. Ca y est, vous avez fait le rapprochement avec le bonjour d'Alfred ?
Ouais, y m'le fileront après qu'vous aurez montré l'efficacité de vos actions de rentre-dedans tous azimuts, de créateurs de comités de soutien, de lèche-bottes des gens influents de la littérature, de maladroits penseurs de gauche ou d'adroits activistes de droite, de terroristes de l'anti pensée unique (j'vous filerai un manuel pour ça, faudra m'y faire penser), enfin bref, de zélés zélateurs et exégètes de mon œuvre.
Dédé: Ben quoi ? Ca vous paraît peu probable ? Pas à moi ! Y z'ont bien Nobelisé de la Paix un président des USA en activité, noir de surcroît. Vous auriez imaginé ça y a cinquante ans vous ? Et venez pas m'dire que cinquante ans c'est loin. D'abord pasque cinquante ans c'est même pas l'âge de Papy et ensuite pasque cinquante ans c'est à peu près l'temps qu'y faut pour qu'un écrivain ait le prix Nobel de Littérature (à condition qu'y soit bon) ou un grand savant le prix Nobel de Médecine. Alors là, le nègre étoilé qui s'y colle à peine neuf mois après avoir enfourché les chevaux de l'apocalypse y a de quoi se dire que le lobbying ça aide. Non, c'est vrai, vous trouvez pas ? Bon, d'accord, il a dit qu'il a l'intention de la faire la Paix. Mais quand même, si ça suffisait ça se saurait et y a longtemps qu'tous les gars du monde y s'donneraient la main. En attendant au cazingue de la connerie bien pensante il a quand même fait sauter la banque l'Obama, j'vous l'dis. On s'rait soixante dix ans en arrière les mecs du jury d'hier j'suis sûr qu'y z'auraient été capables de l'refiler au "Père des peuples" leur prix ces abrutis. Rien qu'sur sa bonne mine, à défaut d'bonnes intentions…
Dédé: Tiens moi depuis qu'je sais que quand je s'rai grand je f'rai auteur à succès j'ai l'intention d'écrire que des chefs d'œuvre. Ca va m'faire gagner du temps pour le Nobel.
Dédé: J'vous l'dis, y a qu'l'intention qui compte.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: Y a qu'l'intention qui compte !
Dédé: Tiens, tant qu'j'y pense, vous avez l'bonjour d'Alfred. Vous m'connaissez les gonzesses, j'suis pas du genre à faire des politesses inutiles, ni des courbettes à me casser les reins, encore moins à faire les courses des autres. Même les p'tites vieilles j'les aide pas à porter leur cabas. En plus j'suis sûr qu'Alfred vous savez même pas qui c'est. Alors vous pensez si j'm'en tape de vous transmettre son bonjour. N'empêche qu'y vient d'vous faire un sacré pied d'nez l'Alfred. Et qu'j'en ai pas vu beaucoup pour s'offusquer de ses grimaces. Remarquez bien qu'il aurait tort de s'priver, pasque dans l'genre mous du bulbe vous vous posez un peu là.
Dédé: Mais bon, vous avez vu ma tronche (dites pas non j'sais bien qu'vous avez toutes ma photo chez vous), c'est pas moi qu'ça va déranger les contorsions faciales à l'Alfred. Au contraire j'me dis qu'j'ai toutes mes chances. Pas d'gagner au loto bande de nazes. Ca j'vous l'laisse. Le loto c'est un truc de pauvres, j'vais pas aller vous tirer le gain d'la bouche vu qu'vous êtes toutes là à baver sur vot' téloche du vendredi soir pour voir si des fois vous auriez pas coché l'numéro d'vot' bonne étoile. J'vous les laisse vos tickets perdants, moi j'vais jouer dans la cour des grands. Ouais des grands d'ce monde. A moi les p'tites suédoises !
Dédé: C'est vrai que j'vous l'ai pas dit mais vous auriez pu d'viner puisque depuis quek jours vous savez que quand je s'rai grand j'vais faire auteur à succès. Alors ouais j'vais aller traîner mes guêtres de traîne savates dans tous les endroits où j'pourrais croiser des gens qui paieront pour toucher mon marcel. J'suis sûr qu'y aura même des gonzesses pour essayer d'me mettre la main dans l'calbut pour voir si des fois ça leur porterait pas bonheur pour l'euromillion. C'est sûr qu'y en a du bonheur dans mon calbut ! Faut dire qu'dans les cocktails mondains y a beaucoup d'pauvres déguisés qu'ont un ticket d'loto dans l'larfeuille. C'est même le seul bifton qu'y z'ont les malheureux. Donc à partir d'hier soir j'tente ma chance dans tous les salons où on cause pour faire causer. De moi d'préférence. Ca s'appelle du lobbying. Moi jusqu'à maint'nant j'app'lais ça d'la magouille mais y paraît qu'chez les grands d'ce monde c'est un mot qu'y faut pas prononcer et qu'c'est mieux de dire lobbying. Y a des fois où j'suis pas contrariant. Pas souvent j'vous l'accorde, mais si c'est pour servir ma cause j'veux bien pas être contrariant et apprendre deux ou trois mots d'anglais pour faire avancer mes pions sur l'échiquier du grand monde.
Dédé: Y a Papy qu'est en train d'lire par-dessus mon épaule pour vérifier qu'j'écris pas des gros mots pasque ça fait mauvais genre compte tenu d'mes projets qu'y dit. Et d'ailleurs vous avez r'marqué que j'ai pas encore écrit une seule fois putain (enfin j'crois pas, vous m'direz hein, ceux qui suivent) et que depuis quek temps j'vous traite plus de bande de cons mais de bande de nazes. Je progresse en langage châtié. Encore quelques mois et j'suis sûr que j'boufferai plus mes mots. J'pourrai aller diner chez les bobos sans cracher dans la soupe. Enfin, pas tout d'suite, j'attendrai d'avoir rejoint mes potes au bistro pour aller dégueuler. Pasque la soupe faut savoir la faire. Même la soupe à l'oseille c'est pas facile à faire, vous avez qu'à voir comment qu'y nous la massacrent et qu'y nous cassent les couilles avec celle qu'y nous servent tous les jours ceux qu'en ont. D'l'oseille, pas des couilles. Donc y a Papy qui r'garde par-dessus mon épaule. En vrai ça m'dérange mais j'fais comme si que non. Question de savoir-vivre. Au fait puisque j'en parle (j'dis pas "on" pasque vous vous parlez jamais d'rien) vous l'avez lu le "Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations" dont on vous a causé avec Swann y'a bientôt deux s'maines ? Non ? J'en étais sûr, vous avez sauté sur l'occasion qu'on disait qu'c'était pas facile à lire pour pas l'lire. Ah, faut pas vous filer des prétextes à vous, vous ratez pas une occasion d'vous engouffrer dans la brèche de l'inculture. Et cui de Desproges de traité d'savoir-vivre vous l'avez lu ? Non plus ? Putain ! Dites moi directos de quoi vous voulez qu'on cause j'vous en f'rai une chronicle rien qu'pour vous comme ça au moins j'aurai pas l'impression d'avoir perdu mon temps.
Dédé: Ceci dit, sans m'vanter il a fait vach'ment beau aujourd'hui. Ouais j'dis ça pasqu'à la météo d'la téloche y z'avaient dit qu'y pleuvrait. On peut plus faire confiance à personne. Vous m'direz qu'ça fait longtemps qu'la météo d'la téloche elle raconte des conneries y paraît. J'le sais, c'est pour ça que j'vous en cause pasque si j'vous parle de la pluie et du beau temps là j'suis sûr qu'vous allez suivre, alors j'vous file un p'tit temps d'répit dans la discussion. Quoi, y a qu'moi qui cause ! Et alors ! J'vous empêche pas d'répondre. C'est pas pasque j'ai une conversation intéressante qu'vous avez pas l'droit d'essayer d'vous mettre à niveau.
Dédé: Donc j'en étais resté à mon casse-croûte chez les riches juste après qu'Papy soit v'nu m'déranger. Là j'suis tranquille il est parti se servir un coup d'rouge avant d'faire la bouffe pour ce soir. Des patates au lard y nous fait. Il adore ça. Moi aussi, ça tombe bien. Et comme ça j'ai l'temps d'vous entretenir tranquillement d'mes intentions. Comment ça enfin ? Pour une fois que j'vous ai pas filé un mot peau d'banane au détour d'une phrase, que j'suis gentil avec vous, que j'm'inquiète de savoir si vous suivez, vous v'nez quand même me casser les burnes pasque j'en viens pas assez vite au fait. J'crois bien qu'si vous continuez j'vais r'commencer à vous traiter de bande de cons pasque ce s'ra bien tout c'que vous aurez mérité.
Dédé: Donc j'vais vous causer d'mes intentions ! Et ben figurez vous qu'elles sont bonnes. Ouais, j'reviens de l'enfer. Me dites pas qu'vous savez pas où c'est. L'enfer c'est là où on fout tous les livres qu'on lira pas, qu'on lit pas ou qu'on a jamais lus. Y doit être plutôt grand l'enfer chez vous. Donc je reviens d'l'enfer et là j'me dis qu'y a d'l'espoir pour les mecs pleins de bonnes intentions. D'ailleurs on en a eu la preuve hier. Et m'dites pas qu'vous savez pas d'quoi j'veux parler pasque le monde entier s'est l'vé comme un seul homme (sauf Papy et moi, on buvait un coup d'Margaux et on avait pas l'intention d'le renverser). Alors moi, rien qu'de savoir qu'les intentions c'est plus intéressant qu'le résultat c'est un truc qui m'réjouit. J'vais faire part d'mes intentions à toutes les jolies gonzesses que j'vais croiser et je s'rai aussi heureux qu'si j'avais eu droit à une turlute. Vous imaginez le temps qu'ça va m'faire gagner. Et l'pognon j'vous en parle même pas. En même temps c'est un truc qu'y faudrait pas qu'ça s'ébruite dans mon clandé pasque sinon ma p'tite entreprise qui jusque là s'en tirait plutôt bien risque d'être une nouvelle victime de la crise. Donc, la turlute par intention, ça c'est fait. J'peux m'consacrer à des choses utiles à la société. Comme par exemple fouteur de merde ou bienfaiteur de l'humanité. C'est un peu pareil en fait. Et venez pas m'dire que j'ai tort. D'abord si y avait pas d'fouteur de merde qui c'est qu'aurait l'idée de faire bienfaiteur de l'humanité ? Hein ? Allez, vous qu'êtes si forts en gueule dites le. Qui c'est ? Ben dites le, soyez pas timides, jouez pas vos mijaurées, vous en crevez d'envie d'le dire et vous osez pas pasque vous avez peur du qu'en dira-t-on. Vous avez qu'à faire comme moi et vous asseoir dessus au qu'en dira-t-on. C'est vrai qu'vous vous êtes déjà assises sur tellement de truc pas propres qu'vous avez plus place sous vos fesses, mais vous allez voir, c'est facile en fait. Allez, un p'tit effort et vous allez réussir à l'dire. Donc… Qui c'est qu'aurait l'idée de faire fouteur de merde ou bienfaiteur de l'humanité ?...
Dédé: Ben oui, voilà, c'est Dédé. Vous voyez qu'c'était pas si difficile. Faut vraiment vous tirer tous les mots d'la bouche à vous. Ouais, ça commence comme ça le lobbying. Là j'en vois une qui vient d'tomber d'sa chaise tellement elle a été surprise de l'aisance avec laquelle je venais de raccrocher le wagon du début d'ma chronicle.
Dédé: Donc maintenant tout l'monde est au courant que le sujet de cette chronicle c'est : Lobbying et Intention. Putain, j'pourrais faire des conférences moi. Un titre pareil, rien qu'sur l'affiche tu sais qu'ça peut être fait que par quelqu'un qu'est pas la moitié d'un con. Tiens par exemple, sous l'titre tu colles, j'sais pas moi Alain Minc, ou Michel Onfray, ou Bernard-Henri Lévy et tu fais salle comble au buffet d'la gare de Decazeville. Bon d'accord, là j'ai pris des exemples avec trois quart et pas la moitié, mais c'est pour qu'vous puissiez vous y habituer doucement. Si j'vais trop vite pour vous coller entre les mains de Saint Thomas d'Aquin vous allez décrocher tout d'suite et j'aurais raté mon objectif. Et venez pas m'dire que STd'A il est mort et qu'alors y peut plus en faire des conférences pasque si des cons y peuvent en faire j'vois pas pourquoi j'pourrais pas faire conférencer des morts.
Dédé: Bien, vous voilà donc toutes derrière moi les gonzesses, debout comme un seul homme, prêtes à me suivre au bout des restes du monde où je vais mener, avec votre aide mes opérations de lobbying pour que bientôt ce soit pour moi que le monde entier se lève à l'unisson. Sauf Papy pasque j'le connais, il aura encore un verre de Margaux à la main et y voudra pas l'renverser.
Dédé: Et c'est là qu'vous allez m'demander "et pourquoi tout l'monde se lèverait ?". Ah ben, pas pour Danette, c'est sûr. Non, tout simplement pour m'applaudir. Et là vous comprenez pourquoi Papy et moi on s'est pas l'vés hier, pasque applaudir avec un verre de Margaux c'est pas facile. En plus ça tombait bien on avait pas du tout envie d'applaudir, on s'est dit qu'y aurait bien assez de bobos et de pseudo bien-pensant, tiens genre BHL au hasard, pour le faire sans avoir pris l'temps d'se demander pourquoi. Et vous, vous vous lèverez pour applaudir quoi ?
Dédé labellisé Nobel de la Chronicle. Ca y est, vous avez fait le rapprochement avec le bonjour d'Alfred ?
Ouais, y m'le fileront après qu'vous aurez montré l'efficacité de vos actions de rentre-dedans tous azimuts, de créateurs de comités de soutien, de lèche-bottes des gens influents de la littérature, de maladroits penseurs de gauche ou d'adroits activistes de droite, de terroristes de l'anti pensée unique (j'vous filerai un manuel pour ça, faudra m'y faire penser), enfin bref, de zélés zélateurs et exégètes de mon œuvre.
Dédé: Ben quoi ? Ca vous paraît peu probable ? Pas à moi ! Y z'ont bien Nobelisé de la Paix un président des USA en activité, noir de surcroît. Vous auriez imaginé ça y a cinquante ans vous ? Et venez pas m'dire que cinquante ans c'est loin. D'abord pasque cinquante ans c'est même pas l'âge de Papy et ensuite pasque cinquante ans c'est à peu près l'temps qu'y faut pour qu'un écrivain ait le prix Nobel de Littérature (à condition qu'y soit bon) ou un grand savant le prix Nobel de Médecine. Alors là, le nègre étoilé qui s'y colle à peine neuf mois après avoir enfourché les chevaux de l'apocalypse y a de quoi se dire que le lobbying ça aide. Non, c'est vrai, vous trouvez pas ? Bon, d'accord, il a dit qu'il a l'intention de la faire la Paix. Mais quand même, si ça suffisait ça se saurait et y a longtemps qu'tous les gars du monde y s'donneraient la main. En attendant au cazingue de la connerie bien pensante il a quand même fait sauter la banque l'Obama, j'vous l'dis. On s'rait soixante dix ans en arrière les mecs du jury d'hier j'suis sûr qu'y z'auraient été capables de l'refiler au "Père des peuples" leur prix ces abrutis. Rien qu'sur sa bonne mine, à défaut d'bonnes intentions…
Dédé: Tiens moi depuis qu'je sais que quand je s'rai grand je f'rai auteur à succès j'ai l'intention d'écrire que des chefs d'œuvre. Ca va m'faire gagner du temps pour le Nobel.
Dédé: J'vous l'dis, y a qu'l'intention qui compte.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
C'est curieux, on a le même projet, je voudrais décrocher celui de mémé " la moins vieille tout en restant âgée ".
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
DEDE a toutes ses chances... Ils ont bien essayé de refiler le Nobel de littérature à Sartre, alors... Bon, OK, le théatre passe encore, mais qui lit à présent "L'être et le néant" ?? Bon, c'que j'en dis...
Swann, pas vraiment existentialiste..
Swann, pas vraiment existentialiste..
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Je t'ai lu avec attention et j'y ai trouvé un plaisir égal à d'habitude. Peut-être cette Chronicle-là est-elle un poil au-dessus des autres, puisqu'elle est vachement bien ficelée ; je suis heureux d'entrer un peu plus dans ta tête de nounours qui ne nous livrait, depuis longtemps, que des observations ironiques mâtinées de causticité. Ici la part d'introspection me plaît beaucoup... quand Dédé prend toute la mesure de son personnage.
Z, critique d'art.
Z, critique d'art.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Ouais, à défaut d'grandir (j'crois qu'c'est pas facile pour moi) j'ai décidé d'prendre de la hauteur.
Dédé.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
C'est de la DYNAMITE !
Je n'étais pas encore passé par ici.
Le hasard a bien fait les choses en fait.
Parce que c'est vrai que l'intention est un moteur. A explosion parfois.
Nilo, mèche lente.
Je n'étais pas encore passé par ici.
Le hasard a bien fait les choses en fait.
Parce que c'est vrai que l'intention est un moteur. A explosion parfois.
Nilo, mèche lente.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Joli le coup de " prendre de la hauteur ".
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
Je repars en guerre, au secours des textes perdus.
Nilo, Missing
Nilo, Missing
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
En jetant un oeil, comme ça de temps en temps, sur le Monde-tel-qu'il-est, il m'est apparu que le lobbying c'est que de l'auto-lobbying. Et que les "bonnes intentions" cachent souvent de l'auto-promotion.
Alors, ta chronique honnête car (sans doute) bien arrosée me semble pertinente.
Du coup, je serais prête à faite le lobbying nécessaire pour te propulser au top cinq (cinquante, c'est trop commun) des best sellers.
Et me propulser ce-faisant dans le cénacle des intellos qui font et qui défont les "impétrants" aux Pullitzers, Goncourts et autres prix Nobels...
Mais faut compter avec ma paresse légendaire...
Alors, ta chronique honnête car (sans doute) bien arrosée me semble pertinente.
Du coup, je serais prête à faite le lobbying nécessaire pour te propulser au top cinq (cinquante, c'est trop commun) des best sellers.
Et me propulser ce-faisant dans le cénacle des intellos qui font et qui défont les "impétrants" aux Pullitzers, Goncourts et autres prix Nobels...
Mais faut compter avec ma paresse légendaire...
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Y a qu'l'intention qui compte ! (Chronicle)
C'est pas ça qui risque de m'inquiéter.franskey a écrit:Mais faut compter avec ma paresse légendaire...
Pasque si j'devais me mettre à jeter la première pierre à une paresseuse je s'rai vite enfoui sous une montagne de cailloux, lancés genre intifada par tous c'eux qu'auraient l'intention d'me reprocher une tendance prononcée et assumée à rien foutre comme si j'avais un poil dans la main. Ce qui s'rait pas étonnant pour un ours en peluche.
Dédé.
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
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